J'ai la tête lourde mais j'ouvre malgré tout les yeux. Ce que je vois me donne immédiatement envie de retourner dans mon profond sommeil. Je suis toujours chez Ultra comme me le montre l'agent assit en face de moi, l'arme à la main. Je me redresse, alertant l'agent, je ne veux pas me battre maintenant, un violent mal de tête fait son apparition dans mon esprit. Je lève légèrement les mains en signe de paix provisoire. L'agent baisse son arme quand il comprend que je ne bougerai pas, en même temps avec ces menottes qui doivent bien peser deux kilos chacune je ne risque pas d'aller bien loin. Dans quoi je me suis mise encore... Quelle merde. Je jure avant de regarder autour de moi. Je suis dans une petite pièce blanche, je suis sur un lit rudimentaire et l'agent est sur une chaise soudée au sol. Comme en prison.
Je soupir, comment je vais pouvoir m'en sortir maintenant... Je sursaute quand la porte s'ouvre, une lourde porte que je ne pense même pas pouvoir pousser. Je détourne aussitôt le regard quand je le vois entrer, il m'a déjà trahi une fois, pourquoi il ne me laisse pas tranquille maintenant que je suis sous son emprise. Un flash me revient subitement, le soir de l'orage, la fraicheur de ma peau et la chaleur de la sienne, les caresses et son regard... Je secoue légèrement la tête. Si je pouvais me frapper la tête contre un mur je le ferais. Je suis en tailleur au milieu du lit.
- Laissez nous. Ordonne-t-il.
Je lui lance un regard assassin, moi qui voulait faire ami avec l'agent je crois que c'est raté car je suis sûr que sa compagnie aurait été bien plus appréciable que la sienne. Il me regarde aussi, impassible, le temps que l'agent referme la porte derrière lui. Un lourd bruit se fait entendre, signe qu'on est seul. Malheureusement. "Tu vas passer les prochains jours en détention, le temps que les salles de tests soient opérationnelles pour toi." Je le regarde toujours, si mes yeux étaient des pistolets, il serait déjà à terre depuis longtemps.
- Tu dois être ravi. Dis je sarcastique.
Il fronce les sourcils, je ne vois pas une once de satisfaction dans son regard et je ne sais pas pourquoi, sûrement qu'il cache très bien ses émotions encore une fois.
- Je veillerai à ce que tu ne sois pas dérangée et que personne ne te mette en colère.
- Je suis déjà en colère contre vous tous et toi en particulier, mais je comprend que tu ne veuille pas me mettre en colère, c'est vrai tu ne peux pas me contrôler quand je suis dans cet état, quel dommage. Dis je.
Il serre la mâchoire mais ne répond pas. Bingo, j'ai raison il ne peut pas me contredire. "Rassure toi je serais bien mieux dans une cellule qu'à te voir te balader avec des dizaines de femmes à ton bras." La rage parle pour moi, je vais passer pour une fille jalouse mais je m'en fou, je ne suis pas parfaite mais c'est déjà mieux que lui.
- Non Lila tu ne comprend pas. Me dit il, calmement.
- Au contraire, tu as peur que je vois clair dans ton jeu, et crois moi si on veut gagner il ne faut jamais jouer avec celui qui a crée les règles. Dis je en me redressant, je serre les poings. Tu as parfaitement joué ton rôle, tes regards, tes gestes, tes paroles et tes caresses ont très bien fonctionné, je serais d'ailleurs curieuse de savoir avec combien d'autre filles tu as usé de tes talents.
J'ai la rage, et je crois que les menottes réagissent à ma fureur car le métal commence à me brûler la peau. En même temps que je lui parlait, je me suis levée et je me suis rapprochée de lui jusqu'à être à quelques centimètres. Son regard est si triste que cela me perturbe légèrement, qu'est ce qu'il a ? Il ne cherche même pas à se défendre, signe que j'ai encore une fois raison en ce qui le concerne. On entend alors le métal des menottes céder sous ma force, elles tombent au sol dans un bruit sourd.
- Personne Lila, tu es et tu sera toujours la seule. Me murmure-t-il, avant de se détourner et de s'en aller.
Je reste là, au milieu de la pièce, le regardant quitter la petite salle sans se retourner. Je ne sais pas si j'ai été trop loin... Mais ses mots... J'essai d'effacer de mon esprit les choses qui me prouvent qu'il a raison et que je devrai lui faire confiance. Des agents entrent par dizaine dans la pièce, m'encerclant de toute part, je ne suis plus en colère alors il leur est facile de me contrôler. Ils me remettent des menottes et me pousse dans le couloir avant de m'emmener loin. On parcourt une bonne distance à pied avant d'arriver dans un long couloir rempli de portes. On commence à passer devant les premières quand je comprend que ce sont des cellules. Un agent ouvre alors une première porte, puis je suis conduite à l'intérieur. Un lourd bruit se fait entendre, je suis seule à présent. Je vais devoir m'en sortir seule, c'est ce que j'ai toujours fait d'ailleurs quand mes frères n'étaient pas là.
Dans ma cellule, je vois encore un lit rudimentaire, une table avec une chaise soudées au sol et une petite salle de bain. On dirait que Monsieur me voulait en première classe pour ne pas trop m'abîmer pour ses expériences. Je sais que ces prochains jours vont être longs, c'est toujours les plus difficiles, je vais donc m'allonger sur le lit. Son lit à lui était bien plus agréable... Je jure, ma conscience me joue des tours. Je remarque alors du coin de l'oeil une caméra. Il veut jouer ? Alors on va jouer, on verra qui sortira vainqueur cette bataille. Que le meilleur gagne.
Je ferme les yeux.
Un jour.
Deux jours.
Trois jours.
J'entend les repas s'enchainer mais je n'y touche pas. Il faut que je sois en bonne santé pour leurs expériences non ? J'entend quelques fois la caméra se tourner vers moi, mais je ne bouge toujours pas, je crois que je n'en aurais même pas la force. Le temps se fait long, je vois la luminosité baisser à travers la petite fenêtre. Je ne suis pas une prisonnière, je ne me doucherai pas sous leurs yeux de pervers, c'est hors de question. Alors je reste couchée, dos à la caméra. Quand je ne dors pas je joue avec ma bague et je pense, je refais le monde qui m'entoure en m'imaginant des centaines de scénario sur ce qui pourrait m'arriver, où je pourrais être en ce moment... Mais au fur et à mesure que les jours passent je sens que je manque cruellement d'eau, mes muscles s'endolorissent, je vais sûrement tomber malade. Je ferme les yeux encore une fois, en espérant que ce ne soit pas la dernière. Je serais ravie de leur porter le coup de grâce, alors quoi de mieux qu'une tentative d'évasion pour pimenter tout cela...
L'heure du repas approche, ils ouvrent ma porte et pose le plateau au sol avant de repartir. Juste quelques instants avant l'ouverture des portes... Un cliquetis se fait alors entendre, mon signal. Je saute de mon lit d'une vitesse surnaturelle et me précipite sur le gardien. Je le bouscule brutalement et commence à courir, à croire qu'il n'est pas assez rapide pour me rattraper, je le vois abandonner subitement. Je continue alors ma course, mais où est la sortie ? J'entends des voix derrière moi, signe qu'ils me suivent. Malheureusement pour moi, je m'épuise bien plus vite que prévu, je crois que ces derniers jours ne m'ont pas été bénéfiques, j'aurais peut être dû manger quelque chose avant de me lancer dans une course poursuite. Je suis pas très maline sur ce coup. Mon corps me supplie de m'arrêter mais si je fais ça je dis adieux à ma liberté, alors je continue le plus vite que je peux, mais je constate rapidement que ma vitesse diminue au fil des mètres que je parcours. "Lila !!" Non pas lui. Je vire soudainement sur ma droite. Mon souffle se coupe brutalement, un bras est venu s'enrouler autour de ma taille, m'empêchant d'aller plus loin. Cette odeur, il me tient. Je me débat de toutes mes forces mais ces dernières m'abandonnent encore une fois.
Je ne peux plus résister mon corps me l'en empêche, mais mon esprit est comparable à une déflagration. Je sens alors que je suis plaquée contre lui, le mur dans mon dos m'empêche de bouger. Il tient mes poignets. "Lila je t'en prie calme toi, tu vas te blesser." Il est toujours aussi calme dans ce genre de situation ? Je cale ma tête contre le mur derrière moi et le regarde, je crois que mes yeux se sont illuminés, car il fronce les sourcils. Je n'arrive pas à entrer dans ses pensées. C'est alors que des agents armés débarquent de tous les côtés. Je suis prise au piège, encore une fois. Je commence à voir flou, les gens autour de moi tanguent... Je voudrais dormir, un lourd sommeil m'attend. "Lila restes avec moi" Je serre les poings, mes doigts sont gelés. Je me recroqueville, sûrement mon instinct de survie. Je ne sais comment c'est possible mais je sens ses doigts se glisser dans mes cheveux, il me maintient contre lui, il me maintient en vie. Mais pas pour longtemps, il va me tuer c'est sûr.
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Gamma [Tome 2]
Science FictionNous pensions que c'était terminé. Ultra était détruit. Mais leurs actions ont continué dans un autre district, je me suis alors chargée de sauver ces gens d'une mort certaine. Leurs différences ne doivent pas être la cause de leur mort. J'ai passé...