Étrangement, mon trou noir est rempli de rêves étranges. Dans toute cette noirceur, je ressens des frissons, pas à cause du froid mais à cause de sensations que je croyais avoir oublié. Des sensations qu'il est le seul à pouvoir produire en moi. C'est comme des flash de nos souvenirs, notre première rencontre dans ces vestiaires, toutes ces nuits que nous avons passé ensemble et ces regards ou encore sa peau d'une telle douceur et les courbes que forment ses muscles sous sa peau. Je ressens soudainement une vive envie d'être avec lui, d'être à ses côtés. J'ouvre alors mes yeux, mais je le regrette vite quand je sens que je suis attachée à un poteau dans une petite pièce complètement vide. Un raclement de gorge me fait tourner la tête et je suis assez surprise quand je reconnais Eric. Il me sourit gentiment avant de me tendre un verre d'eau. Je lui fais confiance alors je prend le verre et bois son contenu cul sec. Je sens que je suis affaiblie et cela ménerve, je ne pourrais pas me battre si l'occasion se présente. Je repose mon regard sur Eric.
- Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu tenais tant à revenir, cet endroit est un enfer. Me dit il.
Un sourire furtif passe sur mes lèvres.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Je demande.
Eric perd son expression joyeuse quand je pose ma question.
- Il a repris le contrôle de l'organisation, il n'y a presque plus d'agents dans le bâtiments, il a trié les gens qui pouvaient rester ici personnellement pour n'avoir aucun obstacle sur son chemin, maintenant tout le reste est robotisé et contrôlé par son IA.
On échange un rapide regard durant lequel je lui pose la question silencieuse qui me brûlait les lèvres.
- Tu ne le retrouvera pas, il sait que vous êtes invincibles à deux alors il a fait en sorte que vous n'ayez aucun contact. Ajoute Eric.
Je réfléchis à toute vitesse, je dois le retrouver. Ce besoin va rapidement devenir vital.
- Pourquoi il t'a gardé ? Je lui demande.
- Apparemment j'ai su me montrer persuasif. Me répond-il simplement.
Cet homme sera toujours capable de s'adapter aux personnes qui l'entourent pour pouvoir servir ce en quoi il croit. Je suis fasciner par cette capacité d'adaptation. Eric regarde sa montre avant de me lancer un regard désolé. Ses yeux se posent alors sur quelque chose à côté de moi. Je tourne la tête et découvre une petite enveloppe. Je lui fais alors signe que j'ai les mains attachées dans le dos mais Eric me lance un simple regard amusé. Je vois, il ne veut pas me facilité trop la tâche. Eric sort de la pièce en fermant simplement la porte. A nous deux. Je tourne autour du poteau auquel je suis attachée avant d'attraper l'enveloppe avec mes pieds et de la rapprocher de moi. Je la fait remonter jusqu'entre mes genoux et arrache le papier avec les dents. À l'intérieur se trouve une petite clef, cela me fait sourire. Je pose la clef au sol et tourne de nouveau autour du poteau pour pouvoir attraper la clef avec mes doigts et enfin ouvrir les menottes de métal. Je me lève directement et sors de la pièce.
Il n'y a personne dans le couloir, une chance parce que je n'ai pas d'armes sur moi. J'avance en silence, à l'affût du moindre bruit suspect. Néanmoins je crois que je me perds dans ce dédale de couloirs interminables. J'arrive soudainement dans une longue allé de plusieurs dizaines de mètres, je dois être méfiante. Bon d'accord je n'ai même pas regardé s'il y avait des caméras qui me surveillaient. Je me stop net quand je vois Hélias arriver en face de moi sous sa forme animale. Une bonne quarantaine de mètre nous séparent encore. Je n'ai aucune chance sans armes alors je me retourne pour faire demi tour mais je ne fais pas un pas de plus, le Créateur est à l'autre extrémité du couloir. Je suis prise au piège.Il n'y a pas de portes ni de conduits ni rien d'autre comme issue de secours. Merde. Les deux hommes s'arrêtent en même temps à égale distance de moi. Tous mes sens sont en alerte quand je commence à entendre un bruit lointain, comme si des talons claquaient contre le sol. Je vois alors arriver du côté du Créateur la blondasse de l'autre jour, l'assistante de Ray. Oui oui, celle qui lui avait sauté dessus. Je vois rouge même en étant à bonne distance delle. Je la vois parler au Créateur mais je n'entends pas ce qu'ils se disent.
- Connais tu l'origine de l'Alpha qui te protège Lila ? Me demande-t-il alors.
Ray ? Bien sûr que je la connais.
- Vous l'avez torturé pendant des années pour qu'il soit enfin assez puissant pour servir vos bas intérêts. Répondis je.
Le Créateur ricane dans sa barbe, je jette un coup dil à Hélias pour vérifier qu'il ne bouge pas.
- Mais visiblement il a réussi sa mission, car oui, il a été programmé pour ne rien ressentir. Le lien qui vous uni est la seule et unique raison pour laquelle le programme D4 a été crée.
Il a réussi sa mission ? De quelle mission il parle ?
- Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour le remettre sur le droit chemin vois tu. Déclare le Créateur.
Qu'est ce qu'ils lui ont fait ? Les battements de mon coeur commencent à se faire entendre.
- Je dois avouer que tuer un Alpha aussi puissant que lui aurait été une grande perte. Je vois son regard devenir froid et tranchant, la peur arrive doucement à s'insinuer en moi.
J'entends des pas, une autre personne approche. L'instant est interminable, je sens que chaque pas me mène plus profondément encore dans la noirceur... La blondasse s'écarte alors légèrement et mon coeur s'arrête de battre. Il est là. Son costume noir lui va parfaitement. L'assistante s'approche de lui et l'embrasse au niveau de la mâchoire. Je ne vois rien dans ses yeux, il n'a plus cette lueur dans son regard, il semble vide. J'ai l'impression que mon âme se fissure sous la douleur. Le Créateur me montre alors du doigt. Ray pose son regard sur moi, il me voit comme une ennemie à tuer. Je le vois embrasser son assistante sur le front avant de commencer à marcher dans ma direction. Il va me tuer.
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Gamma [Tome 2]
Science FictionNous pensions que c'était terminé. Ultra était détruit. Mais leurs actions ont continué dans un autre district, je me suis alors chargée de sauver ces gens d'une mort certaine. Leurs différences ne doivent pas être la cause de leur mort. J'ai passé...