Chapitre 20 - Poison

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Le sol sous mon corps est dur et froid, je ne sais pas où je suis, je me sens faible. Quand j'ouvre les yeux je découvre que je suis allongée par terre, une perfusion dans le bras, je l'enlève tout de suite et je tente de me relever doucement, pour éviter le malaise. La pièce ne contient rien, aucun meuble ni lit. Seule une porte orne le mur en face de moi, avec une caméra accrochée dans l'angle du mur à plus de deux mètres de hauteur. J'arrive à me lever avec le maintient du mur. La poche de ma perfusion contient un liquide transparent, je ne sais ce que c'est. Je me dirige vers le mur au fond de la pièce aux murs blancs limpides. Je m'assoie, le dos callé contre la surface froide. Je ferme les yeux et soupire, si ça se trouve je suis ici depuis plusieurs jours... Je serre la mâchoire, je me déteste de m'être laissé prise comme cela.

La porte s'ouvre soudainement dans un grand fracas, me faisant sursauter. Un agent armé entre.

- Lève toi. Dit il d'une grosse voix.

C'est bizarre, j'ai l'impression qu'on sait me dire que ça depuis que je suis arrivée. Je me lève puis il s'approche de moi, une paire de menottes énorme à la main. Il me les met sans aucune délicatesse et me pousse vers l'extérieur de ma cellule où d'autres agents m'y attende, l'arme au poing, le canon raqué vers moi. Ils ont dû voir ce que j'ai fait dans la salle de réunion avec l'explosion. Ils ont raison de se méfier, je me méfie moi même de ce que je peux faire. L'agent à la grosse voix me pousse dans le couloir pour me faire avancer. On ne fait pas beaucoup de trajet avant qu'il ne vienne ouvrir une porte à l'aide de sa carte magnétique, j'entre avant qu'il ne me pousse une nouvelle fois. La pièce est plus sophistiquée que la précédente. Elle contient un tas de machines, elle est comparable à une salle d'opération. Merde. Qu'est ce qu'ils vont encore me faire. C'est alors qu'une chose attire mo attention, une vitre teinté qui donne sur une salle adjacente. Surement la salle où on peut observer les cobayes se faire torturer. Grosse Voix me pousse de nouveau vers le siège situé au centre de la salle, je m'y installe sans faire d'histoire, autant économiser ses forces. Grosse Voix vient ensuite m'attacher les chevilles et les poignets au fauteuil, mauvais signe. Les agents armés sortent tous à l'exception de Grosse Voix qui va s'installer dans un coin. La porte s'ouvre à nouveau pour laisser entrer des personnes en blouse blanche, surement mes tortionnaires.

Je gigote sur mon fauteuil quand ils m'injectent un liquide rouge dans les veines. Je me sens alors de plus en plus somnolente. J'arrive néanmoins à rester éveillée pour illuminer mes yeux et voir des gens entrer dans la salle adjacente, principalement des hommes en costard et des femmes en tenue stricte. Les récepteurs se mettent alors en marche devant moi, et je vois apparaitre l'IA. Mais ma respiration se coupe quand je la vois, mes illuminent d'avantage. Dans la salle attenante, il est là, son regard ne me quitte pas mais ce regard n'exprime rien... Mon coeur se consume à cette vue. Je suis sur la chaise et lui me regarde me faire torturer. Soudain, une violente douleur me prend au coeur, j'aurais aimé qu'elle soit dû à leurs expériences mais non, elle bien plus cruelle, c'est la douleur d'un coeur qu'un poignarde, son regard me poignarde sans le vouloir, sa présence là bas me poignarde. Je ferme les yeux et pose ma tête pour regarder le plafond.

Je sens une aiguille entrer dans ma peau, me faisant me contracter. Mais je réagi quand un liquide brûlant me parcours les veines, ma tête commence à me faire souffrir, qu'est ce qu'ils me font ? Ma respiration accélère et je tente de lutter contre tous ces maux mais c'est peine perdue. Quand j'ouvre mes yeux, je vois le liquide lumineux me parcourir les veines. J'ai compris, ils veulent me forcer à utiliser mes pouvoirs.

- Ne résiste pas Lila, j'arriverai à avoir ce que je veux. Dit l'hologramme.

Je serre les poings quand je sens cette vive puissance entrer en moi. Je tente par tous les moyens de la refouler. Je pense donc à ce qu'il m'a fait, à la tristesse que je ressens et toutes ces émotions. Ces mots, il ne me ferait jamais de mal... Malheureusement ces émotions ne font qu'accentuer l'appétit de cette puissance insatiable, leur injections n'arrangent rien, mais je doutes que je puisse supporter trop de puissance, je commence à ressentir une envie folle d'extérioriser cette puissance, une envie de leur montrer qu'ils regretterons leurs actions, ils vont regretter. Soudain, tout mon corps se tend et je me laisse aller au gré de mes émotions, la tristesse, la rage et la colère sortent de mon corps sous la forme d'une nouvelle explosion mais celle là est bien plus dévastatrice. Sans prévenir, une onde de choc lumineuse envahit la pièce, détruisant tout sur son passage, moi y compris. Les ordinateurs valsent, les seringues volent en l'air, les scientifiques se retrouvent projetés contre les parois, la vitre teinté vole en éclats, les récepteur explosent en fumés et des lésions apparaissent sur ma peau... Puis, contre toute attente, je ne perds pas connaissance, surement à cause de leurs injections. J'entend peu à peu une alarme retentir, il n'y a plus personne de conscient autour de moi. Mes sangles qui me retenaient au fauteuil ont sautées, je me lève alors, découvrant l'étendue des dégâts. Les écrans sont brisés, les bras articulés sont fracturés et les machines fument. L'IA a disparut, mais quand je redresse la tête, mon coeur rate un battement. Il est là, en face de moi, debout dans l'autre pièce, l'arcade ouverte. On se détail, on se scrute mais pas de la même manière, je le regarde avec tant de tristesse. Lui me regarde avec une très légère inquiétude mais j'ai l'impression que maintenant, son devoir compte plus que ce qu'il ressent, alors je le vois sortir de la salle comme si de rien n'était. Quelque chose attire néanmoins mon attention, cette marque qui dépassait de son costume parfaitement repassé, on aurait dit une cicatrice, mais je n'ai vu aucune marque sur sa peau...

Gamma [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant