Chapitre 26 - Eveil

93 7 0
                                    

Je n'ai pas réussi à dormir, juste à somnoler quand j'avais chaud car malheureusement, je ne me réchauffe plus, je ne sais pas quelle heure il est ni quand le soleil se lève. Je suis sortie quelques minutes pour réfléchir et je n'ai pas remis ma barrière de bois sur la faille de l'arbre creux. Je suis assise contre l'arbre à l'intérieur quand je commence à entendre la pluie tomber. Je ne sais pas à combien de distance je suis de cette maudite maison mais je crois être assez loin car je n'entend ni battements d'ailes, ni activité humaine. Il va me falloir des jours pour retourner dans le district. Je regarde par la fente de l'arbre, la forêt est éclairée par la lune, elle est pleine ce soir. Mais les nuages empêchent d'y voir complètement clair, mes yeux sont redevenus normaux il y a longtemps je ne peux donc pas voir dans l'obscurité. Je ferme les yeux et étant une dernière fois mon esprit, espérant le localiser ou trouver la bête mais je ne vois toujours rien. Les tremblements commencent à prendre possession de mon corps, recouvrant ma peau de frissons. L'air humide n'arrange rien.

La pluie s'est arrêter et la lune brille de nouveau. Je décide de sortir de ma cachette et d'aller faire un tour. J'ai toujours aimé me balader la nuit, j'aperçois un renard et quelques chouette, la vie grouille dans une forêt nocturne et je trouve ça magnifique. Je reviens vite à la réalité quand j'entend des battements d'ailes. Mon coeur accélère, je dois trouver où me cacher et vite. Je n'ai pas le temps de réagir que je vois une ombre aimée me faire face. Le feuillage est trop épais pour laisser la lumière lunaire passer et me laisser voir contre qui je me bat. Je sors la lame que j'ai dérobé à Hélias et me tiens prête. Je vois l'ombre avancer doucement vers moi. Je laisse ma lame tomber au sol dans un bruit étouffé.

Je reste sans bouger, sa musculature s'est si bien développée en si peu de temps... Et ses ailes... D'un noir profond semblable à la couleur d'une nuit d'Hiver. Mon rythme cardiaque accélère mais ma respiration est calme... Ses yeux rouges me détaillent, je fais de même. Je décide de m'avancer doucement, comme si j'avais peur qu'il tente de me tuer. Je suis restée trop longtemps dans cette peur pour ne pas être méfiante. Ses yeux redeviennent normaux et ses ailes disparaissent dans son dos. Je suis à quelques mètres de lui, et je sens déjà les larmes montées au coin de mes yeux. Toute mes craintes s'envolent, ma méfiance disparait et je cours vers lui. J'enroule mes bras autour de son cou, lui autour de ma taille. Je le sers si fort contre moi, je sens sa respiration, et cette chaleur. Je suis gelée, je n'avais pas remarqué que je tremblais. "Je suis désolé..." Je ferme les yeux, sa présence m'est définitivement indispensable pour vivre, pour me maintenir en vie. Je respire son parfum si enivrant au point d'oublier où je me trouve.

- Lila, je...

Je ne le laisse pas finir que je plaque mes lèvres sur les siennes, je n'attend pas longtemps avant qu'il ne réponde à mon baiser. Une brume fraîche s'enroule autour de nous, faisant voler mes cheveux bruns. Je m'écarte légèrement de lui, mon coeur bat la chamade et ma respiration accélère encore.

- Arrête de t'excuser, il faut partir. Dis je.

Je vais récupérer ma lame avant de me retourner vers Ray, ce dernier me regarde comme s'il croyait voir un mirage d'eau dans le désert. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, il est le seul à me faire autant d'effet. Je le vois avancer vers moi, accentuant encore une fois notre différence de taille. "Laisse moi faire." Me dit il dans mon esprit. Il me prend par la taille avant de se pencher doucement vers mes lèvres, un flash blanc commence à nous entourer. Non il ne peut pas nous téléporter aussi loin sans se tuer lui même, cela va lui demander beaucoup trop d'énergie... Malheureusement je n'ai pas le temps de réagir que je me sens flotter, comme dans un ascenseur qui descend. Quand j'ouvre les yeux, on se trouve dans son appartement, le sol de terre de la forêt s'est transformé en parquet foncé et le ciel noir de la nuit s'est transformé en plafond. Je tourne mon regard vers lui, il me tient toujours, avec un air qui semble curieux de savoir si je suis surprise de ce que je vois.

- Comment tu as fait ? Demandais je doucement.

Il perd soudainement le petit sourire qui était apparut sur ses lèvres.

- Quand je l'ai vu t'emmener j'ai senti quelque chose, quelque chose se briser. Pour faire simple je n'ai jamais autant souffert autant mentalement, du fait de ta disparition mais aussi physiquement, mon corps changeait. Mes lames ont encore grandi, et j'ai deux choses qui me sont poussées dans le dos...

Je le regarde, fascinée mais aussi terrifiée. Cela signifie qu'il est en phase terminale. Il est à l'apogée de sa puissance mais cela ne durera pas, sa puissance va avoir raison de lui et finira par le tuer, si Hélias ne le fait pas. Je pose doucement une main sur sa joue, je sens encore une larme perler sur ma joue. Je vois Ray froncer les sourcils. "Qu'est ce que tu as ?" Je baisse la tête et essuie ma larme. "Tu es entré en phase terminale, tu sais ce que cela signifie..." Il hoche la tête. "Je ne vais pas te perdre une seconde fois, je refuse, on trouvera une solution" Mon coeur se fend "Il n'y a pas de solution." Ray me regarde, l'air de savoir quelque chose que j'ignore. "Il y en a peut être une." Cette fois, c'est à moi de froncer les sourcils. "Quand tu étais enfant, Ultra testait les Alpha adultes, ceux qui étaient en phase terminale, elle leur injectait des tas de produits plus ou moins dangereux. Et un jour, l'un d'eux a réagit, le X45. Ses capacités sont revenues à l'état primaire jusqu'à quasiment disparaître." Je réfléchis un instant... " Qu'est il devenu ?" Je demande. "Je ne sais pas, Ultra a dû le relâcher après leurs derniers tests après lui avoir fait un lavage de cerveau. Ils ont alors étudier leur injection et on détruit tous les fichiers qui leur ont permis d'en arriver là, pour que personne ne puisse développer un remède, pour que les Alpha se développent et qu'ils servent de cobaye à Ultra".

Je soupire.

- Et qu'est ce qui te fait dire que c'est une solution ?

- Ils ont découvert que l'injection fonctionnait sur un alpha sur 100, si l'injection ne te sauve pas, elle te tue.

La peur envahi mon regard et mon coeur.

- Il est hors de question que tu cherches à prendre cette injection on trouvera une autre solution en plus de ça, il est aussi hors de question que tu retourne là bas. Dis je, catégorique.

- Lila... Tu sais très bien qu'il n'y a pas d'autres solutions.

Je baisse la tête, je sais bien oui, je le sais mieux que personne pour y avoir vécu. Je décide soudainement d'aller prendre une bonne douche chaude, car je vraiment frigorifiée, mes mains sont si froide... Une fois fait, je me dirige vers la chambre et m'assoie sur le rebord du lit. Ray me rejoint dans la pièce, il a enfilé un tee shirt ce qui me fait faire une légère moue. Je me relève et commence à retirer mes vêtements, de sorte à ne garder qu'un sweat et mes sous vêtements et je vois que monsieur s'installe pour profiter du spectacle "Pervers" Je lui dis . Je viens alors me glisser sous les draps à ses côtés mais je me met de dos et le plus loin possible de lui, rien que pour le taquiner. Les lumières s'éteignent et je sens rapidement son bras s'enrouler autour de ma taille puis il me tire vers lui avant de me retourner pour qu'on soit face à face mais monsieur avait prévu son coup, parce qu'il dégage une chaleur si intense que j'ai bien trop froid pour m'écarter de lui. Mais je ne me laisse pas aussi facilement faire, je me redresse vivement et me positionne au dessus de lui avant de venir lui retirer son tee shirt. Je le vois sourire mais il se laisse faire. Je viens alors me blottir dans ses bras musclés, et ce sentiment de sécurité et de protection refait surface. Ma peau froide contre la sienne chaude fait qu'il se contracte au premier contacte, ce qui me fait évidement sourire. Je ferme les yeux et pose ma tête contre son torse. Je sens alors le sommeil me prendre peu à peu...

Gamma [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant