14 - Le petit chaperon rouge

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« Je te hais, Andréa Simon. »

J'enlève ma main de son col froissé par ma prise avant de doucement m'éloigner de lui, me rendant peu à peu compte de ce que mon geste signifiait : moi, Floriane Maillard, la timide chargée de communication de Go Shape! vient de prendre l'initiative et d'embrasser Andréa Simon, talentueux photographe freelance aussi connu comme un extraordinaire chieur dans le milieu.

Andréa cligne plusieurs fois des yeux avant qu'une expression presque malveillante se dessine sur son visage.

Je me sens comme le petit chaperon rouge dans la tanière du loup. Loup que je viens de provoquer. Une seule solution, la fuite !

Je tente un pas sur le côté mais il m'imite, puis un autre, et encore un autre.

« Est-ce que tu es au courant qu'un baiser forcé c'est cinq ans d'emprisonnement et 75 000€ d'amende ? » me murmure-t-il sans me quitter des yeux.

J'hoche doucement la tête et ne peux me retenir de me mordre la lèvre, geste qui étire son sourire.

Soudain, Andréa m'attrape les poignets d'une main et me plaque contre le mur à côté de nous avant d'arrêter ses lèvres à quelques millimètres des miennes. Je sens son souffle, son parfum, son corps entier presque coller à moi... sa bouche est tout près mais il ne fait rien et se contente de fixer mes yeux en fronçant les sourcils.

Il attend quoi ? Mais oui, bien sûr... J'ai parlé de viol tout à l'heure. Il veut s'assurer que je sois consentante pour la suite... Est-ce que j'ai envie de coucher avec cet être qui m'énerve tant ? Mon ennemi ?

« Arrête de te prendre la tête Flo. Toi et moi, ce ne sera qu'un coup d'un soir. » me murmure-t-il.

Cette tension entre nous, ces affrontements, ces joutes verbales... Est-ce que tout ça a créé de l'électricité en nous qui fait que nous nous conduisions irrémédiablement vers ce moment ? Pour sûr oui... Comme je te hais Andréa Simon. Et comme je me hais.

« Embrasse-moi » chuchoté-je doucement.

Andréa n'attend pas une seconde de plus et m'embrasse avec fougue. Sa langue commence déjà à jouer avec la mienne alors qu'il mordille ma lèvre inférieure comme pour me goûter totalement.

Sa main libre se glisse derrière ma nuque pour approfondir l'échange tandis que l'autre me retient toujours les poignets contre le mur. Son corps est collé au mien, ma poitrine s'écrase contre son torse et je sens son érection contre ma cuisse.

« On fait presque la même taille » me dit-il entre deux baisers, « Je vais pouvoir te prendre contre ce mur avec tellement de facilité ».

Une pensée soudaine me traverse l'esprit au pire moment et je ne peux m'empêcher de la formuler à voix haute :

— Je ne suis pas épilée.

— Je n'en ai rien à foutre.

— Mes sous-vêtements sont honteux.

— Rien à foutre.

— J'ai passé la journée à courir partout.

— Moi aussi.

— Ma dernière fois remonte à plus d'un an.

— N'espère pas que je vais me retenir d'y aller fort. Au contraire. Je veux que tu te souviennes de moi en toi, que tu aies mal pour que demain tu te dises « putain d'Andréa » en me maudissant à la machine à café mais que le soir même, tu jouisses en te caressant tout en pensant à ce que je t'ai fait et en criant dans ta chambre « putain d'Andréa ! ».

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