39 - Les clichés ont du bon

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— Alors ? Ça fait du bien, hein ?

— Oh oui tellement !

— J'étais sûr que ça te plairait, Floriane.

— Arrêtez de parler monsieur Ferrer, on vous attend pour la prochaine course !

Le rire de Tristan résonne à nouveau dans mon salon alors que la soirée qui s'annonçait être maussade et très gênante est devenue grâce à lui un moment de bonheur éphémère.

Je m'artèle les touches de ma mannette de Nintendo Switch, la console qu'il avait amené dans son sac et qui était la promesse de mon réconfort, alors que Tristan commence la course en étant déjà premier.

Nous entamons une nouvelle heure devant Mario Kart 8 Deluxe, encore à égalité et à se disputer le dernier grand prix. Nos deux boites en carton vide sur la table basse, reste de kebab dévoré avec appétit, moi débarrassée de ma tenue trop sexy et remplacé par un long t-shirt hamburger et d'un short noir. Lui en mode « gamer sérieux » avec les manches de sa chemise retroussée et son troisième bouton ayant sauté pour être plus à l'aise.

Je dois reconnaître quelque chose avec Tristan : il a toujours raison. Je passe une très bonne soirée alors que j'aurais pu être la tête dans mon oreiller à pleurer de mettre fait abandonner par Andréa à la dernière minute.

« TIENS ! Prend ça dans les dents ! » m'exclamé-je en me levant du canapé suite à ma victoire.

Il faut aussi reconnaître que je n'avais pas été familière avec quelqu'un depuis longtemps, excepté Seb. Et mon « changement de personnalité » ne semble pas choquer le rouquin, bien au contraire vu ses nombreux fous rires au cours de la soirée.

Tristan se lève à son tour pour faire une révérence face à ma victoire avant de souligner le fait qu'il est bien plus fort sur d'autres jeux que ceux de course. Je profite d'être debout pour aller aux toilettes pendant qu'il jette nos restes dans la poubelle de ma cuisine.

Lorsque je reviens, je le vois tapoter d'un doigt le bocal de mon poisson combattant avant de déclarer :

— Je pensais que tu serais du genre à avoir un chat.

—Peut-être que j'aime les animaux de compagnie qu'on ne peut pas caresser et qui ne nous donnent aucune affection ! dis-je en le faisant sourire à nouveau.

— Ses couleurs sont magnifiques... il s'appelle comment ?

— Nietzsche.

— Un poisson nageant dans le flot de la connaissance philosophique.

— C'est plus... beauf que ça. Un soir je suis sortie avec Nina et j'ai beaucoup bu. Je me suis retrouvé dans le quartier chinois et un Asiatique a réussi à me vendre un aquarium et un poisson. Quand cinq minutes après avoir vidé un peu plus mon compte en banque, je me suis rendu compte de ma bêtise, je suis retourné voir le vendeur en lui disant « Nietzsche ta mère ! ». Une insulte que je sortais au lycée avec Sébastien qui nous donnait l'impression d'être intelligents.

Tristan explose de rire à mon anecdote avant que je le rejoigne dans l'hilarité. Je n'ai jamais autant ri en étant sobre, partiellement sobre vu que l'on a bu une bière chacun. Mais une bière, ce n'est rien.

Mon collègue, après avoir repris son souffle, annonce qu'il est l'heure pour lui de rentrer et part débrancher sa console de ma télévision.

Je suis un peu déçue car j'aurais voulu continuer notre soirée, jusqu'à ce que je remarque qu'il est déjà 1h du matin passé et que nous travaillons demain.

— Sarah ne t'attend pas ? demandé-je en venant l'aider à tout débrancher.

— Non, encore moins quand j'ai une LAN de prévue.

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