Food Porn Lover

25 - The Weeknd

Je fais de tout cet après-midi de shooting un long moment de torture psychologique pour mon adversaire. Et ça se ressent. Plus le temps passe, plus toute l'équipe sent que malgré l'ambiance détendue qu'il essaie d'installer, Andréa est tendu. Et je ne parle pas de son entrejambe.

Mon opération ne perturbe pas son travail, juste ses expressions faciales et son air devenant de plus en plus sévère même s'il tente parfois de sourire aux autres que moi.

La journée se finit finalement très bien et je suis plutôt satisfaite de tout le travail accompli. J'ai même eu le droit à des applaudissements, partagés avec Andréa, mais c'est déjà ça.

Je m'attarde dans le studio un peu plus longtemps à cause d'une discussion téléphonique avec Jennifer, suivi de Patrick qui désire un débriefe de la journée. Je suis encore troublée par la relation entre ces deux-là, digne d'une histoire d'amour qui va mal finir.

Je me demande comment Patrick voit Nina ? Si elle n'est qu'une distraction ou s'il tient vraiment à elle ? Comment est-ce qu'il va gérer sa relation avec sa femme ? Je suis bien heureuse de ne pas être dans cette situation mais je plains mon amie...

En raccrochant, il est assez tard pour que tout le monde soit parti mais, si mon plan a fonctionné, qu'Andréa soit toujours là en retardant le rangement de son matériel.

Mais non. Personne. Il est bien parti.

Je soupire longuement avant de me diriger vers les loges des mannequins et allume le miroir maquillage lumineux pour réarranger mes cheveux.

Lorsque j'entends une musique. Une musique malheureusement bien familière mais qui me fait tout de même frissonner. Je continue de me regarder dans le miroir alors qu'une présence se rapproche de moi.

« You make it look like it's magic

Cause I see nobody, nobody but you, you, you

I'm never confused

Hey, hey »

— The Weeknd ? murmuré-je alors qu'il se rapproche de plus en plus de moi. Tu veux toujours te la jouer 50 nuances, Simon ?

— Tant que tu me provoques, Maillard.

Sa voix un peu plus grave que d'habitude me fait sursauter. J'ai l'impression qu'il est énervé mais en même temps... Je ressens l'électricité dont Nina a parlé. Cette tension...

Je peux enfin le voir dans le reflet, lui et ses lunettes, son t-shirt et ses manches relevées me montrant ses bras musclés. Il a un regard de prédateur, de sadique, du type qui va vous attraper et vous faire souffrir rien que parce que ça le fait rire.

— Tu cherches quelque chose peut-être ? dis-je le plus innocemment du monde.

— Et toi ? Tu semblais chercher un truc pendant toute la journée. C'était quoi ?

— Tes couilles.

Il arque un sourcil, se mord la lèvre comme pour se retenir de rire et garder tant bien que mal son air sérieux/colérique.

Bien... Si je veux que mon plan se déroule à la perfection, je dois me sauver maintenant pour qu'il me désire encore plus la prochaine fois et enfin l'avoir pour de bon.

Je tente un mouvement pour partir mais ses mains se plaquent sur les miennes d'un coup. Andréa me fixe à travers le reflet avant de faire un petit sourire.

— Ne joue pas avec moi, Flo. Tu vas te brûler.

— Je me brûle déjà avec toi. Tout le monde se brûle dès qu'on s'approche trop près de l'incandescent Andréa Simon !