48 - Merci

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Tristan Ferrer.

Premier jour.

La chose qui m'a marqué chez lui était sa grande taille. Je suis sûr qu'on a une différence de quinze centimètres au moins.

Deuxième jour.

Il m'a payé un café. Personne ne m'avait payé un café. Je l'ai trouvé très gentil mais peut-être un peu lèche-cul alors qu'il venait d'arriver.

Septième jour.

Coincée comme une sardine dans l'ascenseur blindé, j'ai reconnu l'odeur de son déodorant. C'était le même que Sébastien avant qu'il ne parte en Australie, ça m'a fait sourire.

Treizième jour.

J'ai fait tomber mon stylo en pleine réunion, il a roulé sous la table et je me suis retrouvé à quatre pattes à le chercher. J'ai cogné la tête de Tristan, également sous la table, en face de moi à chercher son propre stylo. Il m'a souri et j'étais rouge de honte.

Quinzième jour.

Il est venu me saluer à mon bureau alors que tout le monde était déjà parti.

Vingtième jour.

Il est venu me parler de ses idées pour le site internet. Je n'ai pas pu décoller mes yeux des siens. Je ne les avais jamais vus d'aussi près et aussi longtemps. Un vert que je jalousais.

Vingt-deuxième jour.

Il m'a invité pour la première fois à manger le midi avec lui. J'ai dit non.

Trente-quatrième jour.

Il m'a fait remarquer que ma jupe remontait un peu trop. Il a pris sa veste pour me cacher alors que je la rajustais. Je l'ai remercié en lui payant un café. Il a voulu se prendre le dernier kinder bueno du distributeur mais moi aussi, du coup on l'a partagé. Et jamais je n'avais partagé de kinder bueno. C'était un principe de base.

En y réfléchissant bien et en posant tous mes souvenirs sur papier, j'ai beaucoup de moments partagés avec Tristan. Beaucoup d'anecdotes auxquels je n'accordais pas d'importance avant de me rendre compte de mes sentiments pour lui.

J'ai pris le temps, après ma rupture avec Andréa, de me comprendre et de trouver ce dont j'avais besoin pour être heureuse. Que l'amour d'un homme ne devait pas être mon but ultime dans la vie quitte à zapper mon happy end...

Mais plus j'ai tenté d'oublier Tristan, plus je repensais à ses lèvres sur les miennes. Ce sentiment de bien-être que j'avais ressenti à ses côtés lui.

Je me suis rendu compte beaucoup trop tard des sentiments qu'il avait pour moi, et de ce que je ressentais pour lui.

*TOC TOC*

« Tu viens Flo ? »

Je fais signe à Jennifer fraichement arrivée dans mon service que je les rejoins, respire un grand coup et prends mon courage à deux mains.

Aujourd'hui, habillée de ma jupe crayon noir et d'une chemise bordeaux, j'ai décidé d'être à mon plein potentiel « Flo » : avancer quitte à essuyer un nouvel échec mais me relever encore plus forte. En théorie.

Tous les employés de notre étage sont présents dans la salle de pause, les canapés déplacés pour faire plus de place. Une enceinte diffuse une musique chill et le bruit des capsules de bière tombant au sol me ferait presque oublier que nous sommes au bureau.

Je vois Patrick en train d'installer une sorte d'estrade improvisée avec un vieux siège, surement pour le discours de départ, alors que Tristan discute avec des collègues des Ressources Humaines. Nina me tend une bière blonde que je porte immédiatement à mes lèvres, vidant presque la moitié du liquide dans ma gorge.

Food Porn LoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant