Chapitre 11

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Liya ouvrit son portail en pestant contre elle-même. Evidemment aucune sortie ne lui était épargnée sans qu'elle se perde et soit obligée de prendre une bonne heure pour retrouver son chemin. En constatant avec horreur que le soleil avait tourné, Liya s'empressa de saisir son panier rempli et grimpa les marches du perron avec l'énergie du désespoir. Elle sentait la terre humide, ses chaussures étaient bonnes pour le vide ordure, quant à sa natte minutieusement tressée...Liya prit la décision d'éviter les miroirs pour le moment par crainte de s'effrayer elle-même.

- Pardon papa je me suis perdue et je...

Liya s'interrompit et eut le réflexe d'agripper son panier avant que celui-ci ne tombe à ses pieds.

Hassan se leva pour s'incliner non sans un petit sourire en coin. Au terme du malaise s'ajouta l'expression horrifiée de son père.

- Pour l'amour du ciel Liya est-ce que tout va bien ? On dirait que tu t'es fait attaquer par...

Son père ne trouva pas les mots exacts pour compléter sa description.

- Je me suis perdue et en générale quand je me pers, je fini toujours dans un sale état puisque mes jambes ne m'obéissent pas, expliqua-t-elle en posant son panier.

- Raison pour laquelle j'ai bien fait de vous enfermée de ma haute tour, lâcha une voix purement virile teintée d'une sombre ironie qui ne pouvait qu'appartenir au cheikh.

Liya déglutit lentement et se retourna pour le trouver là, près de l'escalier en train de la détailler de la tête aux pieds.

Maintenant elle avait besoin d'un miroir !

Son regard s'attarda un instant sur son visage puis le cheikh s'approcha la mine sévèrement plissé. Pourquoi ? Pour quelle raison ? Et surtout pourquoi avait-elle l'impression qu'un feu brûlant se répandait en elle au rythme de ses pas lents toutefois déterminés.

- Bonjour Liya, déclara-t-il en comblant l'espace qui les séparait ; Puis-je vous l'enlever un moment ?

Étourdie Liya comprit qu'il s'adressait à son père alors que déjà il l'emportait avec lui sur le perron. Tout à coup l'air devint pour elle une source bénéfique pour l'affronter.

Jamais au grand jamais Liya s'était imaginée un jour le voir ici, dans sa modeste maison, imposant sa volonté comme si les lieux lui appartenaient. Il referma la porte brusquement, arrimant son regard dans le sien.

- Je pensais que vous auriez attendue d'être sûre de ne plus courir aucun risque avant de vous aventurez dehors, commença-t-il d'une voix basse mais pourtant infléchie et crispée.

Liya croisa les bras contre sa poitrine pour se donner du courage.

- Je n'avais pas de nouvelles, je ne savais plus quoi faire pour tuer le temps et puis je n'étais pas bien loin.

- Assez loin pour donner l'impression d'avoir été attaquée, commenta le cheikh en levant sa main pour récupérer une feuille coincée dans ses cheveux.

Celui-ci l'examina avec une expression interloqué.

- Bon sang miss Gray ! Comment avez-vous fait pour être dans un état pareil ?

Rouge de honte elle s'empressa de dépoussiérer un peu sa robe, ne sachant plus comment se défaire de cette situation assez délicate.

- J'ai deux pieds gauches et ça, vous ne pouviez pas le voir avant, répondit-elle irritée.

Zhayar ignora délibérément sa remarque trop occupée à l'observer se débattre avec elle-même. Lorsqu'il avait descendu l'escalier telle avait été sa surprise de la découvrir recouverte de terre sèche, cheveux en bataille mais...éminemment désirable.

Dans les yeux du cheikh Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant