Chapitre 25

109K 9.1K 683
                                    




Zhayar prit le temps nécessaire pour se retourner. Hassan semblait livide, incrédule mais il s'en moquait. Sa décision était prise et personne serait en droit de le juger ou bien même tenter de le faire changer d'avis. C'était peut-être la décision la plus égoïste qu'il avait pris jusqu'ici.

- Votre majesté, je me sens obligé de vous dire que Liya n'est pas la femme que vous attendez, elle aspire à des rêves, des désirs auxquels vous ne pouvez accéder.

- Pourquoi je ne pourrais pas lui offrir ce qu'elle désire Hassan ? S'enquit-il avec humeur.

- Elle veut être aimé et vous avez été clair à ce sujet.

Zhayar inspira bruyamment, contrarié d'être ainsi réduit à un homme dépourvu d'une âme ou même d'un cœur.

- Je ne veux personne d'autre qu'elle, Hassan, articula-t-il inflexible ; Je sais au fond de mon être que c'est elle.

Hassan tira le fauteuil pour se laisser choir dedans, avec un regard presque désolé.

- En parlant ainsi, vous êtes en train de la condamnée, ce n'est pas ce qu'elle veut votre majesté, contrat-il d'une voix prudente ; Elle est jeune et pleine d'insouciance.

- Crois-moi Hassan, Liya est une femme forte et notre différence d'âge n'est nullement un problème.

Excédé par son attitude trop paternaliste Zhayar mourait d'envie de le renvoyer hors de son bureau mais quelque chose de puissant suffit à le retenir.

Son amitié...

- Elle veut être aimé et non choyée de vêtements et de bijoux.

Zhayar déglutit péniblement parce que c'était la triste vérité. Liya désirait rien d'autre que la protection et l'amour d'un homme. Soudain son image s'imposa dans son esprit.

- Elle est à moi Hassan, tu ne comprends donc pas ? S'emporta-t-il d'une voix grave ; Elle ne me regarde pas comme un monstre, mon dieu...tout ce que j'ai vécu avec elle.

Une violente tristesse se mit alors à l'envahir.

- Ses mains sur mon visage, son air buté, sa douceur, les petites attentions envers moi lorsque je ne voyais plus.

Il marqua une pause dans laquelle il secoua de la tête.

- La nuit où elle s'est empressée de venir à mon secoure a été pour moi comme une évidence que j'ai refusé de voir, maintenant je sais.

Il prit les dossiers inachevés sur son bureau et la tapa sèchement sur son bureau.

- Ce n'est ni égoïste ni irréfléchi.

Hassan baissa les yeux un moment avant de les relever.

- Je ne peux aller contre votre décision votre majesté, seulement vous dire que je tiens énormément à cette jeune femme et je ne veux pas la voir souffrir.

- Je ne la ferais jamais souffrir, murmura Zhayar avec force ; Je refuse de...si jamais je prends une autre femme pour épouse alors je perdrais Liya, elle partira d'ici et je m'y refuse.

Zhayar s'interrompit un instant, envahi de souvenirs douloureux.

- Je n'ai jamais pu connaitre ma mère quant à mon père, il m'a formé à la guerre comme si j'étais un robot sans âme.

Un rictus amer couvrit ses lèvres.

- Avec Liya, tout me semble différent, murmura-t-il d'une voix étrangement inaudible ; Je suis sûr qu'elle peut m'apprendre à aimer.

Dans les yeux du cheikh Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant