Zhayar recouvrit un masque impénétrable alors qu'elle disparaissait derrière le dais, consciente d'avoir reprit le pouvoir dans cette mascarade qu'il avait organisé. Si c'était sa punition alors il l'acceptait même si cela lui coûtait énormément dans son orgueil. Un sourire détendu aux lèvres Zhayar rejoignit la table et s'excusa auprès des invités pour l'absence de sa compagne, prétextant une vive fatigue. Conciliants, les invités terminèrent leurs desserts sans trop tarder. Prenant à cœur son rôle de souverain Zhayar prit le temps de saluer tous les invités, presque satisfait de la faire languir...
Car malgré sa manœuvre très subtile il pouvait aisément l'imaginer impatiente...voire inquiète. Puis soudain ce petit jeu commençait à l'ennuyer, il serrait les mains des convives sans masquer son impatience. Un vide abyssal le remplissait, lui donnant alors une autre raison évidente de l'épouser. Liya manquait à sa chair, son corps et son esprit...c'est comme si sa présence lui était indispensable. Ses palpitations cardiaque commençaient à s'accélérer alors qui venait à bout de toutes ses paires de main.
Une fois les deux grandes portes refermées Zhayar vrilla son regard sur le haut des grands escaliers et s'y approcha pour les gravir. C'est exactement ce qu'il aimait chez Liya, elle lui donnait ce qu'aucune femme lui avait donné jusqu'ici. Le mystère, la douceur, et cette petite lueur pétillante dans ses yeux, trouvant toujours le mot pour le stupéfier.
Une fois dans sa chambre telle fut la surprise de découvrir qu'elle était vide.
Avait-elle eu l'audace de pénétrer dans son antre ? Sans même l'attendre ?
Zhayar referma la porte avec un rire soyeux et se dirigea vers ses appartements.
- Liya Gray ?
Lorsqu'il contourna le couloir il la trouva subjuguée par le tableau suspendu au-dessus du canapé. Une émotion particulière lui serra le cœur lorsqu'il leva son regard avec difficulté sur le tableau.
Liya savait qu'il se tenait juste derrière elle. Elle avait une conscience aiguë que sa présence était proche mais elle ne parvenait pas à détacher son regard du tableau.
- Est-ce que c'est ta mère ? Demanda-t-elle enfin.
Le cheikh...son cheikh replia ses doigts autour de sa taille d'un geste presque possessif.
- Oui, c'est elle, répondit-il d'une voix étrangement émue ; J'aurais voulu te le montrer mais il semblerait que tu aimes défier les lois.
Liya décela aucune forme de mécontentement dans sa voix.
- J'ai mis près de dix minutes avant de trouver ton antre, répondit-elle les yeux rivés sur le portrait d'Aziza ; Depuis je n'ai de cesse de la regarder.
Elle se tourna alors pour poser ses mains sur son torse.
- Elle était magnifique Zhayar et tu lui ressembles beaucoup.
Son masque impassible se fissura enfin...du moins un peu. Il avait un port de tête haut, immobile...seuls ses yeux étaient baissés pour se river aux siens.
- C'est tout ce qu'il me reste d'elle, parvint-il à dire de sa voix gutturale, comme s'il cherchait désespérément à filtrer l'émotion dans sa voix.
Liya était sceptique. Le palais regorgeait de trésors et de multiples pièces, en son for intérieur elle espérait que son père ait gardé plus qu'un portrait.
- Tu en es sûr ? Peut-être qu'il...
- Non, coupa-t-il en lui prenant le visage délicatement ; Il ne me reste plus rien d'elle hormis ce portrait.
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Dans les yeux du cheikh Tome 2
RomantizmDans la bataille menée contre son ennemi Mustapha, un miracle inespéré s'est produit. Zhayar recouvre la vue après une chute qui aurait pu lui coûter la vie. Un mois plus tard, alors que peu à peu Zhayar tente d'accepter son apparence et de retrouve...