Chapitre 5

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Un numéro inconnu. Enfin, plus si inconnu que cela car, avec ce qu'Evy vient de me dire, je suis presque sûre de l'appelant.

Je ne sais comment expliquer le fait que mon doigt, sans attendre l'ordre de mon cerveau, décroche. Et merde ! Tremblante, je porte mon téléphone à l'oreille.

"-Allo ?"

Mon coeur rate un battement. C'est lui. C'est sa voix ! Je me reprends à sourire bêtement. Je me donne une gifle imaginaire pour me réveiller. Mais pourquoi je réagis comme ça ? Ce n'est qu'Enzo.

"-Allo ?

-C'est bien Ele en ligne ?

-On va dire oui, même si je crois que je n'aurais jamais du dire ça. . .

-MAIS PUTAIN POURQUOI T'AS ACCEPTE L'INVITATION DE DYLAN !!!!"

J'éloigne mon oreille du combiné, de peur de perdre l'audition.

"-T'es malade ou quoi de crier comme ça au téléphone ?! Je vais devenir sourde comme ma Tante Géraldine !

-Mais je m'en fou de ta Tatie là !

-Attends deux secondes, je rêve ou tu me dictes ce que je dois faire au tel' ?

-Ca te dérange ? Tu veux que je vienne chez toi peut être ? Bah ok, j'arrive.

-Euh enfin non. . . mais euh. . ."

J'entends le "bip" qui m'indique qu'il a raccroché. Mince.

"-Evy, rends-moi un service je t'en supplie.

-Quoi ?

-Dis que je ne suis pas là ok ?"

Elle n'a pas le temps de demander "pourquoi ?" que, déjà, quelqu'un cogne dur contre la porte. Je me précipite dans la chambre d'Evy, située au rez-de-chaussée, et ferme la porte derrière moi.

Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer de panique.

J'ouvre la fenêtre et saute. Je ne tombe que d'un mètre. Sur ma droite, je vois un Enzo debout, les bras croisés, poireauter sur le pas de la porte, rouge de colère. Je profite qu'il ne regarde pas dans ma direction pour prendre la tangente.

Et oui, même en vacances, la trigonométrie me poursuit.

Mais ce n'est pas le moment de parler de cosinus. Je tente un regard derrière moi. Discrète comme je suis, je me retrouve avec Enzo-Usain Bolt sur les talons. Peu sportive comme je suis, je fatigue plus vite que lui. Mais, génie que je suis, je prends la direction du bungalow de mes parents. Je suis sûre que, là-bas, il ne cherchera pas à me parler avec mon père et ma mère à proximité.

Haletante, je me précipite sur la porte d'entrée et abaisse la poignée. Seulement, elle ne s'ouvre pas. Je réalise que mes parents ont du sortir et, donc, que je suis dans le caca.

Lorsque je me retourne, je vis deux yeux bleus à quelques centimètres des miens. Il plaque ses mains sur le mur, de chaque côté de ma tête, de manière à ce que je ne puisse pas m'échapper.

"-Alors poupée, on me demande de venir mais on se casse comme une poule mouillée ?"

J'ai deux possibilités. Soit je reste muette, tête baissée, et j'attends qu'il s'en aille par pur ennui ou par exaspération, ou bien je lui tiens tête et cours le risque de déclencher une bagarre. Je crois que mon choix est déjà fait.

"-Je ne t'ai jamais demandé de venir.

-Ah oui ? T'aurais pu me prévenir alors !

-T'avais déjà raccroché."

Tout ça pour lui (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant