"-Je tenais à te présenter mes excuses. J'ai été un gros con avec toi. J'ai fait tout ça pou rigoler, parce que ça me faisait marrer de te voir effrayée à l'idée de perdre mon pote. Mais je voulais aussi voir si tu tenais vraiment à lui, si tu ne le quitterais pas pour un autre, moi en l'occurrence."
Ma mâchoire en tombe. Mes poings se serrent, je sens la colère monter. Je vocifère.
"-Tu te fiches de moi ?! Me voir aussi désemparée, c'est vrai que c'est drôle ! Oh et puis, tant qu'à être présomptueux, c'est vrai que tu es tellement mieux qu'Enzo que je donnerai tout pour demeurer à tes côtés !
-Eléonore, ne le prends pas comme ça. . .
-Et comment suis-je censée réagir, mmhh ? Dire qu'Evy est tombée amoureuse de toi, il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point tu es un connard !"
Il ricane en levant les yeux au ciel.
"-C'est maintenant que tu t'en rends comptes ?"
Une envie venue de je ne sais d'où me pousse à vouloir lui foutre mon poing dans la figure. Je respire profondément, pour éviter de faire des bêtises.
"-Je le savais depuis le début, Dylan. Seulement que pouvais-je faire ?
-Ecoute, je suis venue te présenter mes plus plates excuses, pas pour te rabaisser ni me faire insulter. Je suis désolé pour les crasses que j'ai fait, alors ne revenons pas dessus. Ok ?"
Je soupire.
"-C'est la meilleure solution, surtout que tu es le meilleur ami d'Enzo."
Il me regarde à la dérobé, avant de le faire franchement, un air étrange sur le visage.
"-Alors, c'est sérieux entre vous ? Pas d'amour de vacances ?"
J'esquisse un petit sourire timide. Je n'avais jamais parlé à coeur ouvert de notre relation. Dylan semble être le seul à y croire, à ne pas nous prendre pour des niais en me posant cette question. En réalité, il a l'air sincèrement intéressé, voire inquiet pour son ami.
"-Je l'espère. On en a discuté, on s'est dit que notre relation continuerait à la fin de l'été. Le problème, c'est que pour l'instant rien n'est concret. Les billets de trains sont chers, et les messages ne remplacent pas les attentions réelles. Et si avec le temps nos sentiments s'émoussaient ? Et s'il m'oubliait ? S'il allait voir d'autres filles dans mon dos ?"
Il pose une main sur mon bras, très compatissant.
"-Dans ce cas, compte sur moi pour lui mettre la râclée de sa vie."
Je ris en le remerciant chaudement. Il se relève en se tapotant l'arrière-train pour enlever le sable collé, puis il me tend sa main pour que je me redresse aussi.
"-Enzo n'a jamais aimé une fille autant qu'il ne t'aime toi. Fais-lui confiance, et aies confiance en toi-même. C'est tout ce dont tu auras besoin, dit-il en posant une main amicale sur mon épaule.
-Merci Dylan. Même si tu peux être vraiment dégelasse avec tes petites amies, je suis sûre que tu trouveras la femme de ta vie un jour, parce que tu la mérites. Alors arrête de faire le bad boy pour faire "bien" devant tes potes et sois gentleman !"
Il s'esclaffe en acquiesçant. Nous rejoignons les autres, mes épaules plus légères de m'être confié à un proche de mon copain. Au moins, Dylan connaît Enzo comme sa poche, il sait de quoi il parle lorsqu'il donne des conseils.
Je m'assois entre Evy et Enzo, qui enroule ma taille de son bras. Nous discutons, de tout et de rien, nous remémorons des souvenirs de vacances. Surtout Samuel. J'ai l'impression qu'où qu'il aille, il lui arrive une aventure. Il a tellement confiance en lui qu'il ferait n'importe quoi sans la moindre gêne ! Il est allé demander à un surfeur s'ils étaient tous hétéros ou juste ceux d'"Alerte à Malibu, s'est pointé à la plage en deux pièces féminin, a dragué des filles pour obtenir le numéro de leurs mecs. . . Sacré Sam ! Au moins, il aura des choses à raconter à ses enfants plus tard ! Si tant est qu'il en veuille. . .
J'imagine soudain deux minis Enzo, me fuyant tandis que je les menacerais gentiment "Attention, le premier que j'attrape c'est ration de guilis !" et ils hurleraient de manière totalement exagérée. Puis je m'en emparerais d'un et lui ferais des "poutous" sur le ventre en le faisant vociférer de rire.
Les lèvres d'Enzo viennent me surprendre en se posant sur mon épaule. Je sors de ma rêverie et constate que les autres nous ont quitté pour aller se baigner."-A quoi pensais-tu ? s'enquit-il en nichant sa tête contre mon cou.
-A nos enfants. C'est stupide dit comme ça, et terriblement niais."
Il prend un air sérieux en se redressant.
"-Ce n'est pas stupide, c'est très mignon au contraire. J'adore que tu penses à Nous comme ça, me rassure-t-il en souriant béatement. Je trouve que tu te rabaisses depuis tout à l'heure, tu n'es pas comme d'habitude. Tout va bien, bébé ?"
Il a raison, comme toujours. Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui. Je vois tout négativement. Je hausse donc les épaules en caressant sa mâchoire de ma main.
"-Je sais. Ca doit être la nostalgie de la fin de l'été je pense. . . Ou bien la fatigue."
Sa main presse la mienne contre sa joue, nous restons ainsi quelques secondes à nous regarder. Ses yeux bleus, éclairés par le ciel orangé, sont plus sombres mais pas moins innocents qu'à la normale. Sa bouche rose et pulpeuse remue.
"-Es-tu heureuse avec moi ?"
Je le dévisage, hébétée. Depuis que je le connais, je n'ai jamais autant souri, autant ri, autant ressentir le bonheur que je lui procurais et vice versa. Tout s'éclaire. Et lui ? Est-il réellement heureux ? Je tombe des nues en envisageant cette possibilité. Malgré ses rictus, peut-être ne suis-je pas celle qui lui faut ?
"-Avec toi, toujours. Mais l'es-tu ?"
Il hausse un sourcil.
"-Evidemment bébé ! Tu m'as changé, tu m'aimes, tu sais me consoler. . . Tu es tout pour moi. Bien sûr que j'aime être avec toi ! Je suis victime de la maladie du bonheur.
-La maladie du bonheur ?
-Exact, et ses symptômes sont très graves : douleurs aux joues à force de sourire, je ne râle plus, j'accepte les choses telles qu'elles sont, j'ai envie de chanter et sautiller dans la rue, de courir à chaque fois qu'on a rendez-vous pour y être le plus tôt possible, je ris devant mes malheurs parce que je te vois en faire autant."
Mon coeur fond littéralement. Je me mords la lèvre, tout en me sentant devenir cramoisie.
"-Je t'aime, susurré-je."
Nos nez se frôlent, nos souffles se mêlent tellement nous sommes proches.
"-Je t'aime encore plus."
Il scelle nos lèvres dans un élan de passion. Il a le même goût qu'usuellement. Frais et citronné. Nos bouches s'épousent parfaitement, se réclamant et se trouvant comme si nos vies en dépendaient. C'est toujours aussi ardent que notre premier baiser, si ce n'est plus. Nos sentiments se fortifie de secondes en secondes, nos coeurs se lient de plus en plus. Sa langue chaude caresse la mienne avec une tendresse infinie, tandis que ses bras rapprochent ma taille de lui doucement. Je joue avec ses cheveux, voire à les tirer pour intensifier notre baiser. Il gémit sourdement, puis reprend possession de ma bouche, comme pour me montrer que je lui appartiens. Mon corps s'enflamme, ma cage thoracique tambourine si fort dans ma poitrine que mes membres en tremblent. Il va finir par me tuer, par me faire mourir d'amour.
Un raclement de gorge nous sort de notre échauffement. Nous nous séparons immédiatement à contrecoeur, tout en gardant nos doigts entremêlés. Les autres, trempés de leur baignade, reprennent leur place autour du feu. Nous sortons des verres, les remplissons puis levons nos verres "A la fin des vacances"."-Oh ! Vous trinquez sans moi ? Sans votre ancien et très bon ami ? Ce n'est pas très gentil. . ."
Cette voix. . .
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Tout ça pour lui (Terminé)
Teen FictionDes lors où ses yeux se sont posés sur moi, j'ai su que quelque chose avait changé en moi. Mais je ne pensais pas être capable d'agir comme tel par amour. J'ai fait tout ça par amour. Tout ça pour lui.