Tout pour TOI {Harmione}

1 - La tristesse d'Hermione

Plein d'un sentiment d'appréhension, Harry crut voir une une crinière de cheveux bruns ébouriffés disparaître derrière le portrait de la Grosse Dame. Sans réfléchir, il se fraya un chemin pour la suivre, parmi tous les Gryffondor qui entouraient le nouveau couple que formaient Ron et Lavande. Ce chemin était tortueux et l'Élu peina à sortir de la salle commune.

Sa maison venait de gagner un match de quidditch important, et tout le monde hurlait de joie. Lui aussi était ravi que les Rouges et Or aient gagné, mais il ne pouvait rester de marbre à la vue de son amie dévastée. Il ne pouvait pas s'imaginer prendre plaisir à la victoire en sachant Hermione effondrée par la tristesse.

Alors qu'il marchait dans les couloirs un peu au hasard, il la trouva dans la première salle de classe qui n'était pas fermée à clef. Il entendait à travers la porte entrouverte des petits gasouillements et des sanglots étouffés. Il entra alors timidement.

- Hermione ?

Elle était assise sur le bureau du professeur et agitait sa baguette mollement au dessus de sa tête, vers une dizaine de petits oiseaux jaunes qui voletaient un peu partout dans la salle vide où régnait la pénombre.

- Oh, Harry, c'est toi, dit-elle d'une voix crispée.

Harry pouvait parfaitement voir qu'elle se retenait de pleurer. Ses yeux étaient déjà rougis et sa voix tremblait.

- Ces oiseaux sont magnifiques, Hermione. Ton talent me surprendra toujours.

- Merci Harry. J'étais juste en train de m'entraîner.

Harry voulait faire dire à Hermione qu'elle était furieuse, ou triste, contre Ron. Il pensait que cela lui ferait du bien. Il tenta alors :

- Tu ne viens pas t'amuser avec nous dans la salle commune ? Nous avons remporté un match important, aujourd'hui !

- Tu sais, les fêtes où tout le monde crie et boit, ce n'est pas mon truc, répondit-elle en détournant les yeux. Mais je suis très heureuse que nous ayons gagné. Vive Gryffondor.

- Mais enfin Hermione, tu peux très bien discuter avec Ginny ou Parvati au coin du feu, c'est généralement très calme par là-bas.

- Non merci Harry, vraiment.

- Tu es sûre qu'il n'y pas une autre raison ?

- Oui, Harry, arrête de t'inquiéter pour moi.

- Tu peux tout me dire tu sais, je suis là pour toi.

- Je sais, merci pour ça, fit-elle avec un sourire vide. Tu peux compter sur moi aussi.

Sachant qu'il n'obtiendrait pas plus de son amie, le jeune homme vint s'asseoir auprès d'elle. Pas un mot ne sortait de leur bouche, ce qui rendait l'air de la pièce encore plus lourd. On n'entendait que la respiration d'Hermione et celle, calme, de Harry.

Petit à petit, l'ambiance devint plus légère et Hermione parvint à soulager sa poitrine. Les petits oiseaux s'étaient presque tous posés et semblaient endormis, mais certains, toujours éveillés, se baladaient dans la sombre salle de classe.

Tout à coup, les deux jeunes adolescents entendirent un rire aigu qui sonnait presque faux tant il était désagréable à l'écoute. Ils discernèrent peu après des bruits de pas précipités, comme si deux personnes couraient en même temps. Quelques secondes plus tard, ils virent apparaître un Ron et une Lavande tout sourires dans l'embrasure de la porte, ouverte dans un fracas monumental. Harry sentit Hermione se tendre à ses côtés. Il se raidit aussi lorsqu'il nota que Ron avait perdu son sourire béat à sa vue. Il détourna les yeux et devint cramoisi alors que Lavande s'exclamait :

- Tiens ! Potter et Granger, vous êtes là ! On ne vous avait pas entendus, désolés.

- C'est normal, on était juste en train de penser, tous les deux, dit Harry, du plus calmement qu'il pouvait.

- Oh. C'est... triste, déclara Lavande, sans prendre de gants.

- C'est toi qui est triste, ma vieille, marmona Hermione, si bas que seul Harry put l'entendre.

Sentant le cœur de son amie se déchirer de nouveau, l'Élu se leva en prenant doucement son amie par le bras afin de sortir de cette pièce qui redevenait glauque. Ron et Lavande se poussèrent lorsque les deux Gryffondor passèrent devant eux, et, alors qu'ils s'éloignaient, Hermione, furieuse, un rictus mauvais et empli de douleur sur le visage, lança :

-Oppugno !

Tous les oiseaux jaunes foncèrent sur Ron qui tenta vainement de les repousser de ses mains. Il poussa un petit cri tandis que Lavande reculait. Harry se sentit obligé d'agir et, avant de quitter en trombe la salle comme Hermione, il lança une autre incantation qui fit disparaître les volatiles devenus fous, puis claqua la porte derrière lui.

Il chercha activement son amie dans les couloirs et dans les différentes salles de son chemin, mais ne la retrouva pas. Elle était sûrement retournée dans ses dortoirs.

Il rejoignit le sien d'un pas morne et mal assuré. Triste pour son amie, il devait reconnaître qu'il était content pour Ron... Il se prit la tête entre ses mains. Après tout, n'avait-il pas assez de problèmes en ce moment ?

Il en avait assez de tout. Des "cours" de son directeur Albus Dumbledore, où, il fallait le reconnaître, il ne comprenait pas grand chose. De la menace qui le détruisait intérieurement à propos de Voldemort. De ses doutes quant au Prince de Sang-mêlé. De ses sentiments contradictoires envers Ginny. Et maintenant le risque de perdre un de ses deux amis de toujours...

Exténué, il atteignit son lit comme un zombie. Sans prendre la peine de se changer, il s'effondra dessus. Naturellement, Hermione vint à ses pensées, son visage d'ange et son sourire apaisant son cœur. Elle ne méritait pas de souffrir, elle les avait déjà tant aidés, Ron et lui, sortis de tellement de faux pas... Elle avait toujours été là pour lui, en l'épaulant alors qu'elle-même devait gérer ses démons. Il l'admirait, l'adorait, ne pouvait concevoir sa vie sans sa présence. Que ferait-il sans elle ? Serait-il seulement encore vivant ?

Il s'endormit dans ces douces pensées, et il sentit une étrange sensation, comme si quelqu'un le prenait dans ses bras...

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Bienvenue dans ma nouvelle histoire, j'espère qu'elle vous plaira ! On commence en douceur lors du premier chapitre. À une prochaine 🌟!

PS : les chapitres s'allongent au fur et à mesure.