Célébrité de l'ombre

Chapitre 29: Descente Aux Enfers

Finalement je décide de faire comme si de rien n'était et de voir comment il réagira. Je passe le reste de l'après midi à ranger la chambre puis je me rends à l'infirmerie pour qu'on m'ausculte et me dise quand je pourrais retourner en cours. Je suis dispensée de cours pour demain ce qui m'arrange, au moins je pourrais éviter mes colocs. Je passe mon vendredi perdue dans mes pensées, et pendant tout le week-end je rattrape mon travail. Lundi je suis prête à affronter le regard des autres élèves qui seront sûrement au courant de l'histoire avec les filles. Je tiens toute la matinée sans me faire remarquer mais en dernière heure au laboratoire je reçois une boulette de papier sur le dos, quand je l'ouvre je peux lire.
"Alors pétasse, tu te retrouve seule c'est bien fait pour toi. Ce n'est que le début, tu viens d'entamer ta descente aux Enfers.
-A"
Je comprends que c'est Audrey, je craque et sors du cour en courant malgré l'interdiction du prof, je ne suis plus à ça près. Dehors il neige, les premiers flocons de l'année. Je me réfugie vers mon arbre, j'ai froid, ma veste est restée au labo. Je me roule en boule par terre, le brouillard se lève, je ne vois plus rien. Le sol couvert de blanc se teinte de rouge, et merde !!! Je saigne du nez, je tousse..... vraiment beaucoup, même trop, j'ai du mal à respirer!
Au loin j'entends quelqu'un qui cri, je crois que cette personne m'appelle mais je n'ai pas la force de répondre. Ma vue se trouble et je me mets à trembler, je ne me suis jamais sentie aussi mal. J'ai la tête qui tourne puis je m'évanouis. Quand je me réveille je suis dans une chambre d'hôpital avec une perfusion dans le bras. Je sens une main posée sur la mienne, c'est Clément qui s'est endormi sur sa chaise. Je tente de me relever mais ma tête se met tout de suite à tourner, finalement je repose ma tête sur l'oreiller. Je me rends compte que mon mouvement a réveillé Clément qui me fixe l'air inquiet. Je lui demande.
"- Qu'est ce qu' il c'est passé ? Ma voix me semble étrangère, on dirait la voix d'une personne qui n'a pas parlé depuis longtemps.
- Je crois que c'est plutôt à moi de te poser la question, d'abord tu quitte le cours d'un coup puis on te retrouve inconsciente et en sang dans la neige. Qu'est ce qui t'arrive ? "
Je n'ai pas le temps de lui répondre, un médecin entre dans ma chambre et demande à Clément de sortir. Il me pose plusieurs questions: si j'ai des antécédents médicaux, comment je me suis retrouvée seule dans la neige. Il m'explique ensuite que mon malaise est dû à une crise d'angoisse et que les saignements sont dûs à un choc thermique. Je me retrouve enfin seule dans ma chambre, je me prépare aux explications que je vais devoir donner à mes parents mais je sais déjà que je vais encore une fois devoir paraître impassible pour moins souffrir, faire comme si de rien n'était reste ma meilleure défense. On me sert mon repas et j'apprends en même temps que j'ai passé trois jours inconsciente. L'après midi on autorise mes proches à me rendre visite. Je reçois en premier la visite de mes parents.
"- Emmy, comment tu te sens ? Me demande ma mère les traits tirés, je comprends qu'elle n'a pas dormi depuis longtemps.
- T'inquiète pas Maman je vais bien."
Je les rassure en leur disant que c'était juste du stress, ils ne me croient pas mais n'insistent pas comprenant que je n'ai pas envi d'en parler. Une dizaine de minutes après que mes parents soient sortis Alia, Anna et Alex entrent dans la chambre, ça me fait du bien de voir des visages familiers, même si les autres filles leur avaient raconté toute l'histoire on était restées assez proche. Elles me serrent dans leurs bras et me grondent gentiment puis elles me passent des paquets de bonbons en déclarant que je suis trop mince. Je reçois une dernière visite, c'est la bande. Quand je les vois passer la porte je sens mon sang se glacer et je leur lance un regard leur faisant comprendre qu'ils ne sont pas les bienvenus. Hugo ose s'avancer (il ose surtout parce qu'on ne se connaît pas vraiment) et déclare.
"-Emmy, on a merdé"