Chapitre 7

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Vanitas


Debout, appuyé contre un des immeubles du 1er arrondissement de Paris, éclairé par la lueur du lampadaire à proximité, je commence à m'impatienter.

Il est déjà plus de 20h00, l'heure à laquelle Noé et moi étions censé nous retrouver. Est-ce que cet idiot sait au moins prendre un taxi ? Je dis ça comme ça. Il serait capable de se perdre dans sa propre chambre, alors..

Au moment où je me mets à penser qu'il s'est défilé et m'apprête à repartir, une voiture noire au lumineux sur le toit se gare à mon niveau le long du trottoir.

La portière arrière s'ouvre et Noé en sort, complètement paniqué. Je remarque que ses cheveux sont en pagailles et qu'il a mit son t-shirt à l'envers.

- Désolé, Vanitas, s'excuse-t-il platement. Je n'imaginais pas que c'était aussi loin ! Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

Il regarde autour de lui et semble enfin saisir que le paysage n'est plus le même ; ses yeux s'arrondissent et il hausse les sourcils avec stupeur. D'un côté, je comprends qu'il soit surpris de ce nouvel environnement. C'est sûr, l'odeur de carbone, les hauts bâtiments d'époque chargés d'histoire et l'animation ambiante n'ont rien à voir avec celle du campus.

- Où sommes-nous ? s'inquiète-t-il.

- A proximité des halles de Paris.

Je ne peux m'empêcher de rire lorsque je le vois pivoter la tête dans tous les sens afin de mieux observer l'entourage tandis qu'une lueur d'excitation passe à travers son regard. Il n'est sans doute jamais venu dans le 1er arrondissement.

Quel gamin..

Je me tourne vers l'interphone fixé sur les pierres de l'immeuble à proximité et appuie sur le bouton central après avoir saisi le numéro d'un appartement précis. L'épaisse porte en bois se déclenche et je la pousse de l'épaule, ce qui provoque un grincement sinistre.

- Bon, tu viens ?

Le dit gamin m'emboîte le pas après avoir jeté un dernier coup d'oeil non rassuré derrière lui, comme si il s'apprêtait à mourir une fois la porte refermée. Tout en commençant à monter les escaliers, je préfère le prévenir au cas où il se ferait de fausses idées :

- Ne t'inquiète pas.. On ne reste pas longtemps. Enfin, tout dépend si elle est prête ou non.

Noé hoche la tête et se tient droit comme un véritable soldat - il en a d'ailleurs la véritable stature. Mais je doute qu'on accepte un gars aussi benêt et sensible que lui au sein d'une armée..

Nous arrivons devant l'appartement de Jeanne et j'ouvre la porte sans prendre la peine de frapper.

Je retrouve cette dernière en train de courir partout dans son salon de trente mètre carré parfaitement lustré, seulement couverte d'une serviette nouée aux courbes de sa poitrine et ses cheveux courts encore humides.

Comme d'habitude, elle n'est pas prête.

- Oh, Jeanne.. J'adore ta tenue ! je m'écrie, faisant référence à son absence de vêtement.

- Toi, pas de commentaires ! peste-t-elle tout en enfilant une paire de boucle d'oreille après avoir fouillé dans sa boîte à bijoux. Je sais que je suis en retard ! Et dis moi, pourquoi est-ce qu'il se cache les yeux, celui là ?

Elle désigne du doigt Noé à mes côtés qui, lorsque je le regarde, a sa main posé en coupe sur ses paupières. Je devine qu'il ne veut tout simplement pas voir mon amie dans une tenue indécente.

Tu seras un homme ( Vanitas no carte )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant