Chapitre 5

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Noé

_19h00

A peine je m'approche de la porte d'entrée de mon appartement que j'entends une alarme sonner et un bruit de casserole s'entrechoquant sur le sol. Lorsque je pousse la poignée et rentre à l'intérieur, je me retrouve sous l'emprise d'un nuage gris.

- Mais qu'est ce que c'est que cette fumée ? Roland !

- Ah, Noé ! Tu tombes bien ! me répond-t-il sans que je n'arrive à le discerner. Est ce que tu peux ouvrir la fenêtre s'il te plaît ?

Je me dirige à l'aveuglette vers la baie vitrée donnant sur le balcon et l'ouvre en grand tandis que l'alarme incendie continue de retentir, manquant de me rendre sourd. Murr en profite pour me filer entre les jambes et saute sur la rambarde, le poil hérissé.

Peu à peu, l'air redevient respirable et je peux identifier mon environnement. Roland est debout sur une chaise, entrain de manipuler tant bien que mal l'alarme au plafond afin de l'éteindre, les bras tendus au dessus de la tête. Lorsqu'il y parvient, nous poussons tous les deux un soupire de soulagement.

- Noé ! s'exclame-t-il comme si de rien n'était tout en descendant de sa chaise. Tu étais à la salle de sport ?

Son regard se pose sur ma tenue puis sur mon sac.

- Oui.. Mais qu'est ce que tu fabriques, dis moi ?

Il ramasse des débris de verre par terre puis me désigne le plan de travail, enseveli sous une tonne de vaisselle sale.

- J'étais entrain de préparer le dîner et voilà le résultat !

Il soulève le couvercle de la marmite qui chauffe encore sur la gazinière avant de se ravir d'un air béat que « sa préparation est intacte » ! Je me permets d'en douter, mais comme je suis un piètre cuisinier je garde le silence.

Je l'aide à nettoyer le désordre ambiant de la cuisine puis dresse la table. Au moment où je tire les assiettes du placard, il me signale :

- Au fait, rajoute deux couverts supplémentaire ! Nous ne mangeons pas seuls ce soir !

C'est vrai que, depuis que je suis arrivé ici il y a trois jours, Roland et moi avons partagés nos repas en tête à tête avec pour seule compagnie la télé, ou bien Murr se frottant à nos jambes dans l'espoir d'avoir un petit bout de viande. Vanitas, bien qu'il habite ici, ne fait que des allers et venus entre notre chambre et l'extérieur. Il m'arrive de le croiser de temps en temps, mais cela reste exceptionnel.

Voir du monde ne me fera donc pas de mal. Et puis, avec cette rentrée - qui s'est plutôt bien déroulé au final mis à part au moment où j'ai failli me perdre pour trouver le self-service -, j'ai besoin de me vider l'esprit. Je me sens encore tendu à l'idée de cette nouvelle année qui commence.

- Ah bon ? Qui est-ce ?

- De très bons amis à moi. Tu verras, tu vas les adorer !

Si il le dit, je lui fais confiance. Globalement je suis quelqu'un de sociable et n'ai aucun mal à m'entendre avec les gens. Et puis, si ce sont ses amis, cela veut sûrement dire qu'ils ne sont pas de mauvaises personnes. Pas comme les deux types louches que j'ai rencontré ce matin à la salle de bain...

A peine termine-t-il sa phrase que la sonnette de la porte d'entrée se manifeste. Je termine de poser ma dernière assiette et Roland part ouvrir en sautillant gaiement.

Tu seras un homme ( Vanitas no carte )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant