Chapitre 23

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Noé




Il est toujours là.

La lumière du petit matin passe à travers les rideaux, fait briller ses piercings à l'oreille et éclaire son visage endormi tandis que ses cheveux décoiffés par la nuit s'étalent sur le canapé jusqu'à se perdre entre mes doigts.

Ce n'est pas un rêve.. Il est vraiment là.

Je parcours son épaule et longe sa clavicule du bout des lèvres juste avant de lui déposer un baiser dans le cou, comme si je voulais m'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un mirage. Je ne peux m'empêcher de sourire quand je vois que son sommeil ne semble pas perturbé par cette marque d'affection.

Je ne veux pas qu'il se réveille. Pas tout de suite. Car je sais que cela annoncera le retour brutal à la réalité pour nous deux... Nos vies reprendront sûrement là où on les avait laissé hier, derrière la porte de l'accès privé, entre injures et mensonges. Là où notre amour n'a manifestement pas sa place.

Malheureusement, le vibreur d'un portable se fait entendre à proximité. C'est le sien, tombé par terre hier soir, au pied du canapé. Quand je m'en saisis et tente de regarder de qui provient l'appel, je reste perplexe. Un simple « R ». Qu'est ce que ça veut dire ? Qui a pour habitude de nommer ses contact par une seule et unique initiale ? Et qui est ce « R » ?


- Vanitas, je l'appelle en espérant le réveiller. Ton portable est en train de sonner.


Ses cils papillonnent un bref instant jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux et plonge ses iris dans les miens. Je m'en veux aussitôt de l'avoir tiré d'un sommeil aussi paisible quand il me demande d'un air renfrogné :


- Quoi ?

- « R » cherche à te joindre, on dirait.


Il attrape le portable à son tour, si brusquement qu'il manque de m'arracher la main avec. Qu'est ce qui lui prend ? C'est comme si il avait des choses à cacher. Et le fait qu'il se dépêche de réunir ses affaires éparpillés dans la pièce afin de se rhabiller le plus vite possible n'est pas pour me rassurer.


- Désolé, dit-il tout en portant le portable à son oreille. Oui.. J'y serai dans dix minutes.


J'essaye de ne pas trop me faire de films. J'ai l'habitude que Vanitas s'échappe pour un oui ou pour un non, au moindre coup de fil, ou au moindre coup de klaxon de Dante en bas de la résidence. Qu'est ce que je croyais, sérieusement ? Que tout ça allait changer juste parce que nous nous sommes rapprochés hier soir ? C'est aussi naïf que d'avoir pensé que Vanitas changerait d'attitude vis à vis de moi.


- Je me casse, me lance-t-il au moment où il raccroche.

- C'est ce que j'avais cru comprendre.

- Tu as un problème avec ça ?

- Non. Je me disais juste que...


Je m'arrête de parler. Je ne sais même pas quoi lui dire. Mais ses yeux me jetant des éclairs tandis qu'il enfile son t-shirt me force à continuer :

Tu seras un homme ( Vanitas no carte )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant