Chapitre 2

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Noé


_18h00

- Enfin...

Je manque de m'écrouler par terre lorsque j'aperçois - enfin ! - la façade de ma résidence étudiante dont la couleur est majoritairement blanche, surmonté de touches de bleu. Elle ressemble plus à un internat lycéen qu'autres choses et n'est pas très fidèle au photo exposé sur leur site, mais passons.

Moi qui avait prévu d'arriver vers quinze heures, c'est un peu raté. Il faut dire que je n'avais pas prévu de me perdre dans les métros de Paris, et pourtant c'était un risque certain avec moi.

Comme il a commencé à pleuvoir dès que je suis sortis du train et que ça n'a pas cessé depuis, je suis trempé, en plus du fait que j'ai égaré mon portable durant ma course effréné dans les sous-sols parisien.

Je passe une main dans mes cheveux humide et je me traîne jusqu'à l'entrée alors que des étudiants vont et viennent du hall et me regardent comme si j'étais une bête de foire. Je me sens rougir..

Oui, bon, ça va !

Tout ce dont j'ai envie, là, maintenant, c'est de retrouver mon studio, de changer de vêtements et de prendre une douche si j'en ai le courage. Vu l'odeur et la propreté des bouches de métro, cela ne m'étonne qu'à moitié que l'on qualifie Paris de ville polluée.

Quand je pousse la porte de l'accueil de la résidence, c'est une gentille femme avec un grand sourire qui s'occupe de moi, éventée par un petit ventilateur de bureau posé sur la commode. Soudain, l'air grave qu'elle affiche sur son visage lorsqu'elle pianote sur les touches de son ordinateur me fait perdre mon sang froid.

Quoi ? Qu'est ce qu'il peut bien y avoir, encore ?

- Noé Archiviste, c'est ça ? Désolé. Il y a eu un problème, le studio du bâtiment 3 que vous aviez réservé n'est actuellement pas disponible..

C'est une blague ? Je suis tellement décontenancé que je n'ai pas le force de m'énerver. J'ai l'impression que je suis en plein cauchemar... Peut être suis-je encore entrain de dormir depuis tout à l'heure ? Voilà, ça doit être ça !

- Les seuls logements qu'il nous restent sont dans le bâtiment 4, reprend la femme après avoir jeté un bref coup d'oeil à mon visage perplexe, et sont réservés à des colocations. Si cela ne vous dérange pas d'habiter en communauté, il reste un appartement F3 de disponible et...

- D'accord.

- Nous vous promettons de libérer votre studio aussi vite que possible.

- D'accord, d'accord, je répète machinalement.

Après tout, si je voulais habiter seul à la base, c'était avant tout pour ne pas déranger d'autres résidents avec mon chat, mais aussi parce que j'en avais les moyens. Devoir me sociabiliser n'a jamais été un problème et de toute manière je n'ai pas d'autres solutions qui s'offre à moi, alors...

D'ailleurs, en parlant du chat, la gentille dame ne semble pas remarquer la caisse de transport que j'ai pris le soin de cacher par mes affaires et, fort heureusement, Murr n'a pas lâché un miaulement depuis que je suis rentré ici.

La femme m'explique que deux personnes habitent déjà l'appartement puis, tout en se confondant en excuse, elle me tend les clés de mon nouveau chez moi. Ou plutôt chez « nous »...

Tu seras un homme ( Vanitas no carte )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant