Noé
_18h00
J'arrive à une station essence perdue en plein milieu d'une aire d'autoroute déserte tout en maudissant mon père d'avoir insisté pour que je retourne à Paris avec son précieux cadeau – soit dit en passant ma nouvelle voiture –. Ça va faire quatre heures que je conduis sans interruption et j'ai l'impression de voir une ligne blanche discontinue en plein milieu de mon champ de vision peu importe où je regarde.
« - Quoi ? Tu ne comptes pas prendre le métro indéfiniment tout de même ! m'avait-il dit alors que j'étais sur le départ. C'est pour la classe populaire, ça. »
En vérité les transports en commun à Paris ne dépendent pas d'un quelconque rang social, mais, quand on habite dans la campagne profonde depuis toujours comme mon père, on ne peut pas le savoir.
Je gare ma voiture devant les pompes à carburant afin de faire le plein tout en consultant le GPS activé sur mon portable. D'après ses données il ne me resterait plus qu'une demi heure de route avant d'arriver à la résidence, ce qui me soulage largement. Au même moment, je reçois un appel de Roland dont le joyeux visage s'affiche sur mon écran – lui seul est responsable de sa photo de contact, ayant décidé de prendre un selfie avec mon portable de sa propre initiative –.
- Salut Roland, dis-je tout en décrochant.
- Hey ! Noé !
Ça me fait plaisir d'entendre sa voix à travers le téléphone, sachant que j'étais resté sans nouvelles de mes trois amis depuis jeudi soir.
Nous nous échangeons des banalités. Je lui raconte mon séjour en Auvergne de ce week-end sans rentrer dans les détails tandis que lui se met à me conter toutes ses péripéties depuis l'aéroport jusqu'à leur arrivé à l'hôtel. Le trajet n'a apparemment pas été simple mais il m'affirme que ça vaut le coup par rapport à toutes les merveilles qu'il côtoie chaque jour.
- Tu as vu mes photos ? Je te les ai envoyé par message !
Je pianote sur l'écran tactile et atterri dans notre conversation. Effectivement, il m'a envoyé tout un tas de cliché de paysage aussi époustouflant les uns que les autres. Parmi elles, beaucoup de sable, de mer, de crucifix, de vieilles pierres, de monuments historique... et de sable. Et de crucifix.
- C'est vraiment magnifique, dis-je enfin après les avoir regardé avec attention une par une.
- N'est-ce pas ? Quel dommage que tu ne sois pas là pour en profiter avec nous !
Je ne peux m'empêcher de sourire. Je le trouve vraiment adorable à toujours se soucier des autres et s'occuper de leur bien-être, sans jamais rien attendre en retour d'ailleurs... Mais il n'a pas à s'en faire pour moi ; ma vie à Paris est déjà comme un voyage chaque jour. De plus cela me laisse l'opportunité de passer du temps seul à seul avec Vanitas, alors je n'échangerai ma place pour rien au monde.
- Ne t'en fait pas, je le rassure. Profite, plutôt ! Je sens que les jours vont passer très, très vite..
- Tu as raison ! Merci Noé ! s'écrie-t-il joyeusement, puis il prend soudain un air soucieux : Au fait, je voulais te dire.. Il se passe quelque chose d'étrange avec Maria. Elle a l'air assez distante depuis notre départ.. Pourtant elle parle gaiement avec les autres élèves de la promo ! Est-ce qu'elle t'aurait dit quelque chose avant de partir... me concernant ? Peut être ?
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Tu seras un homme ( Vanitas no carte )
FanfictionPas facile d'être un garçon dans une société aussi exigeante que la nôtre ! Surtout lorsque certaines obligations masculines vont à l'encontre de notre propre vision des choses... Pas vrai, Noé ?