Chapitre 27

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Vanitas


_8h30

Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour sentir que Noé n'est plus à côté de moi. Je ne sens pas ses bras m'étreignant comme si il craignait que je disparaisse, ni son souffle sur ma peau, ni la chaleur de son corps qui me ravi depuis que les températures extérieures se sont mises à baisser brusquement. Le lit est vide à côté de moi – étrange puisque Noé a la fâcheuse tendance à dormir jusqu'à midi lorsqu'il n'est pas chargé d'aller à l'université. Seul le drap a conservé encore un peu de son odeur.

Je me lève et enfile des vêtements en grimaçant. L'amour soigne bien des choses, mais pas les années de négligence infligées à mon corps.. Et ce n'est certainement pas nos galipettes qui arrangeront mon cas. Confortablement installé sur le lit d'à côté, Murr me regarde d'un œil dédaigneux et je le gratifie d'une caresse sur la tête.


- Sale bête, je lui lance avant de me rendre dans le salon.


J'aperçois dans la cuisine ouverte Noé assis à la table, le nez devant une tasse de café et les épaules basses. A la manière dont il soupire, je devine que le stress a fini par le gagner depuis la veille. Je me glisse derrière lui et passe mes mains le long de ses bras.


- Pas de grasse matinée, aujourd'hui ? je le taquine.

- Vanitas, murmure-t-il avec ce si doux sourire qui lui est propre, juste avant de venir embrasser mon poignet. Et non, pas ce matin.

- Tu aurais dû. Ça ne t'aurait pas fait de mal, vu les cernes que tu t'affiches.


Il se frotte le visage d'un air épuisé.


- C'est vrai.. Cette histoire va me rendre fou. Pourquoi ai-je si peur et si hâte à la fois de me débarrasser d'elle ?


Je m'assois sur le plan de travail en poussant un soupire. J'ai beau avoir conscience que jouer la carte de la franchise n'est pas évident pour tout le monde, je n'arrive pas à comprendre comment peut-il se mettre dans cet état là pour une bête histoire de rupture. Et à la base, je n'arrive pas à comprendre comment a-t-il fait pour se retrouver piégé dans cette relation.


- Arrête d'angoisser, je lui conseille. Tu as encore quelques heures devant toi avant de la retrouver.

- Les heures les plus longues de toute ma vie !


J'attrape sa tasse et bois une gorgée du liquide noir avant de la reposer en grimaçant. C'est beaucoup trop sucré !

Pris d'une certaine culpabilité, je lui lance l'air de rien :


- Tu sais, il n'est pas trop tard pour reculer. Surtout si tu le fais uniquement pour moi...


Je refuse que Noé se sente obligé de mettre un terme à cette mascarade avec Dominique si c'est seulement pour me faire plaisir. A ma remarque, il lève ses yeux pourpres qui viennent directement se planter dans les miens.


- On en a déjà parlé, Vanitas. Je vais rompre avec Dominique parce que je ne l'aime pas, point. Tu n'as rien à voir là dedans..

Tu seras un homme ( Vanitas no carte )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant