Le feu et la glace

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Comme promis le quatrième  chapitre, un peu plus long que les autres d'ailleurs ! Désolée du retard, le chapitre était écrit mais j'ai eu des doutes quant à continuer de publier mon histoire. J'espère que ce chapitre vous plaira, n'hésitez pas à laisser des commentaires :)
Bonne lecture !
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« I'm everything you can't control. »

Elle me vit au même moment et se dirigea vers moi d'un pas assuré. Elle me serra dans ses bras avec toute la décence dont on nous avait appris.

-Ma chérie, je suis si heureuse de te voir, me chuchota-t-elle à l'oreille.

Je fermai les yeux et savourai cette étreinte salutaire, emplis mes narines de son parfum floral, et retrouvai une certaine paix intérieure. Voilà ce qui m'avait permis de tenir le coup toutes ces années, voilà la personne qui m'avait aidé à survivre, à continuer de vivre, celle qui éclairait mes journées.

Elle se détacha légèrement de moi, de sorte à pouvoir m'observer à souhait. J'en fis autant.

Ses cheveux châtains étaient coupés court, minutieusement coiffés pour donner ce côté désordonné. Jamais ma mère ne m'aurait permis de me coiffer ainsi, mais mon amie n'était pas une descendante de la famille Eléazar. Ses yeux vairons, signe distinctif de la famille Dolora, descendant d'Anastasia Dolora, l'une des autres Créateurs, étaient l'un bleu l'autre vert, et pétillaient de malice. Sa peau, ni claire, ni foncée étaient immaculée.

Iris Dolora, ma meilleure amie depuis le berceau, ainée de la famille Dolora, intelligente, belle, insouciante, pétillante de vie, c'était grâce à elle que j'étais encore en vie aujourd'hui. Même si nous n'en parlions jamais, elle savait ce que je pensais des Malkam et de leur façon de nous gouverner. Mais le dire à voix haute serait un acte de haute trahison, passible des peines les plus lourdes.

Iris n'aimait pas beaucoup les règles, son pantalon noir le prouvait, les robes étaient obligatoires chez les femmes lors de cérémonie de ce genre. J'étais très étonnée que personne ne lui fasse la remarque. Mais à bien y réfléchir, c'était assez logique, Iris était assez haut placée pour se permettre ce genre d'entorse au règlement mais pas assez élevée dans la hiérarchie des Familles pour qu'on le lui reproche. Ma famille, par exemple, ne pourrait se le permettre, nous étions les représentants de la famille Malkam, en quelque sorte. Même si Iris était une Dolora, une des quatre familles fondatrices, deux avaient pris le pas sur les autres, Les Malkam d'abord, puis les Eléazar. Iris n'avait donc pas la même importance que mon frère ou moi, par exemple. Oui, même moi, la cadette Eléazar.

Le regard empli de réprobation de ma mère mit fin à nos effusions, nous ne pouvions nous permettre d'être aussi démonstratives. Je me détachai d'iris à contrecœur, sa chaleur rassurante me manqua, me laissant seule face à tous ces regards qui me jaugeaient comme un vulgaire bout de viande.

La petite sœur d'iris, Adina, me contemplait avec fascination, ses yeux vairons grands ouverts, suivant le moindre de mes gestes. Elle était adorable avec ses longues boucles noires et son air candide. Adina Dolora n'avait pas encore été transformée par la cruauté de notre société, c'était ce que j'aimais le plus chez cette enfant. Je lui offris un doux sourire, vrai cette fois, qu'elle s'empressa de me retourner.

La quatrième famille était également présente, les descendants d'Apolline Razane étaient reconnaissables, non pas à leur couleur de cheveux, ni à leurs yeux, mais à leur couleur de peau. D'un brun doré extraordinaire, hommage à l'Italie natale d'Apolline Razane, leur peau semblait miroiter et briller de l'intérieur.

La Tour d'Ivoire - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant