Riley Parker - Love does survive - TWD { Tome 1 }

Chapitre 1. Days Gone Bye

Previously. Riley et Matthew prennent la route pour Atlanta, intrigués par de mystérieux événements de masse se produisant en ville. Ils découvrent alors que les morts reviennent à la vie avant de dévorer les vivants. En quête d'un refuge, ils vont rencontrer Carter Smith qui leur promet un camp de réfugiés à Atlanta. Mais la Jeep de Matthew tombe en panne sur la route, et les deux frères et sœurs sont forcés d'entrer dans un garage. Suite à une attaque durant laquelle Matthew se sacrifie pour sauver sa sœur, Riley se retrouve au milieu d'un lotissement. En proie à un profond chagrin, elle attend désespérément la mort. Mais elle tombe sur un homme et son fils qui la recueillent chez eux. Morgan et Duane Jones.

*****

La chaleur de l'habitacle a envahi tout l'air frais de la Jeep. Mon front est perlé de sueur, mes cuisses brûlent sur le fauteuil en cuir chauffé à blanc depuis des heures. Je ne bouge pas, j'en suis incapable. Matthew était ici il y a encore une semaine, assis à cette place, les mains crispées sur le volant jusqu'à ce que la Jeep ne finisse par nous lâcher. Puis tout a changé. Je sors délicatement sa chaîne de mon holster, détaillant minutieusement le pendentif en croix. Je passe mon pouce sur les lettres de son prénom. Il me manque. Plus que tout.

Je baisse le pare-soleil avant de me mettre à pleurer. Matt a accroché une photo de moi, en robe noire ample. C'était lors de mon premier concerto de violoncelle. J'avais vingt ans. C'était une journée incroyable et inoubliable. Matthew était là, avec des amis à nous qui venaient de fêter les un mois de leur fils. Richie Hartwick. Un nom peu commun, pour un garçon extraordinaire. Le super-héros, comme je l'avais surnommé. Je me souviens avoir porté le bébé dans mes bras, l'avoir fait voler au-dessus de ma tête. Il riait. Mon frère nous regardait, fier, heureux. On avait réussi. On avait une vie sans crainte, sans peur, sans coup. Une vie heureuse.

Maintenant, je vis dans le chaos. Tout mon avenir semble noir, morbide, triste, mort. Comme ceux qui errent dehors. J'ai voulu leur ressembler un nombre de fois déjà bien trop conséquent en une semaine. Rejoindre mon frère. Ne plus souffrir. Arrêter. Avant d'être interrompu par la présence de Morgan, ou celle de Duane. Ils viennent de perdre quelqu'un eux aussi, Jenny, la femme et la mère Jones. Alors j'ai résisté. Mais là, toute seule sur le fauteuil conducteur de la Jeep, j'hésite. Pourquoi m'accrocher après tout ? Je ne reverrais jamais Matthew, ni nos amis, ni mon super-héros. Je ne jouerais plus de violoncelle. À quoi bon vivre dans un monde où les morts se relèvent ?

J'accroche la chaîne de mon frère autour de mon cou, essuyant les perles salées qui descendent le long de mes joues irritées. Je glisse mon Beretta entre mes doigts tremblants. Je n'ai plus qu'à appuyer. Une fraction de seconde, et ce sera fini. J'inspire une grande bouffée d'air, la voulant rafraîchissante, mais le soleil de Géorgie en a voulu autrement, et je n'ai pas ouvert les vitres du véhicule. Je ferme mes paupières, laissant ma tête reposer sur le dossier du fauteuil. Le visage de mon frère s'imprime sous mes paupières closes. Un fin sourire se dessine sur mon visage. Une fraction de seconde pour le retrouver. C'est tout.

Sans prendre la peine de rouvrir les yeux, je baisse le cran de sécurité de mon arme. J'entreprends de la lever, mais mes mains tremblent et je me remets à pleurer. Évacuant toute la colère dans mon cœur, je pose mon front sur le volant, et hurle à m'en faire exploser les tympans, frappant le volant face à moi. Ai-je seulement le droit au repos éternel ? Matthew a perdu la vie par ma faute. Je devrais pourrir en enfer pour le restant de mes jours et finir ma vie dans d'atroces souffrances. Une fraction de seconde pour demander le pardon et l'absolution c'est loin d'être suffisant. Ma peine doit durer bien plus longtemps.

Ma portière s'ouvre lentement, et une main apaisante se pose sur la mienne. Morgan me retire mon arme des mains, la glissant à sa ceinture, avant de me serrer dans ses bras. Je ne lui adresse pas un seul regard, trop honteuse de l'image que je lui renvoie, et me contente de fondre en larmes dans ses bras.