Chapitre 12

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Je me retourne et croise les iris bleues d'Aurèle qui se dirige droit sur nous. Samuel n'est pas loin derrière lui. Mon premier réflexe est de dire à Amory d'aller se cacher mais il est trop tard...

Ils s'arrêtent juste devant nous, le t-shirt blanc de Samuel est taché de sang qui n'est sans doute pas le sien. La lumière de la lampe au dessus de nous se reflète sur ses cheveux blonds lui donnant des airs angéliques.

- Summer ! Me salue-t-il. Tu vas nous présenter ton ami ?

Leurs deux regards examinent Amory dont les lèvres sont ornées d'un sourire provocateur. Il y a peu de chances pour que mes frères gagne un combat contre lui, même à deux contre un. Il est donc en position de supériorité et peut se permettre ce genre d'attitude.

- Ouais, tenté-je d'un ton enjoué, alors c'est Amory, un ami. Amory, voilà Samuel et Aurèle, mes grands frères.

- Enchanté, Amory tend une main chaleureuse vers eux.

Il la serre à tour de rôle et je commence à croire que la tempête est passée. Un lueur de malice traverse alors le regard d'Aurèle qui me fait un clin d'oeil. Je commence à paniquer car il est prêt à tout pour garantir ma sécurité.

- Amory, commence-t-il, t'es bon en boxe ?

- Beaucoup plus que toi.

- On va vérifier ça ?

- Quand tu veux.

Je lève les yeux au ciel. Les garçons et leurs égos surdimensionnés commencent à me tapper sur les nerfs. Mais ce qu'Aurèle ne sait pas, c'est qu'il est en face d'une des rares personnes en mesure de le battre. Je n'essaye pas de les en empêcher car je sais que ce serait peine perdue. Je préfère les regarder car le combat promet d'être spectaculaire. Je laisse tomber mes gants au sol, prête à les séparer si besoin.Mes frères partent en avant pour libérer le ring, j'en profite pour attraper Amory par le bras.

- Tu vas me faire un adieu larmoyant ? Se moque-t-il.

- Nan.

Je le tire à moi jusqu'à ce que mon souffle vienne s'écraser dans son cou.

- Juste si tu fais trop mal à mon frère, sache que rien ne pourra te sauver de ta mort prochaine.

Il rit doucement en attrapant mes avant-bras pour me coller encore plus à lui. J'ai chaud et sa peau brûlante contre la mienne n'arrange rien. Mon coeur veut désespérément sortir de ma poitrine lorsque son parfum enivrant qui ressemble au feu de bois envahit mes narines.

- Ne me menace pas ou tu le regrettera.

Il se détache brusquement de moi et va rejoindre les autres. Je tente de retrouver un rythme cardiaque normal, bien consciente du regard des autres boxers sur moi. Mais ils ne disent rien, jamais. Chacun de leur sentiment est retranscrit à travers un coup dans un sac en cuir noir.

Un coup de sifflet retentit alors dans le club. Le combat commence. Je bouscule tous ceux qui se trouvent sur mon passage, pour arriver au premier rang de la foule qui s'est déjà formée autour du combat. Aurèle envoie un uppercut dans la tête d'Amory, quelques gouttes de sang tombent au sol tandis que ce dernier réplique. Ils ont enlevé leur t-shirt, révélant deux corps à la musculature importante. Leurs peau mouillées de sueur luisent sous les forts éclairages au dessus d'eux. Je ne vois que les deux têtes brunes qui s'éloignent et se rapprochent sans cesse.

Prépare toi, je veux bientôt sortir les vrais coups.

La voix d'Amory résonne dans ma tête, me signalant qu'il n'est pas complètement concentré sur son combat. C'est vrai qu'il semblait presque équitable jusqu'à maintenant. Mon frère n'a plus aucune chance. J'ai l'impression que la scène se passe au ralenti : le poing ganté d'Amory qui rentre violemment dans le visage de mon frère, le cri de douleur qu'il pousse et le sang qui se met à couler de son nez et de sa pommette. Il s'écrase sur le sol et ne se relève pas. Daniel siffle. Le combat est fini.

I WAS NOBODYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant