Chapitre 15

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Il règne une chaleur étouffante dans le petit restaurant où nous avons trouvé refuge après avoir fuit le lycée. Lorsque nous étions entré, il y a plusieurs heures, le serveur nous avait regardé d'un oeil dédaigneux sans nous poser de question, mais maintenant que nous lui avions pris plusieurs assiette de frites et des milkshakes, il est aux petit oignons avec nous.

Je sens alors un liquide froid et poisseux couler dans mon cou, je me tourne vers mon voisin de table : le comique Matthew. Il a un verre vide à côté de lui et essaye de se retenir de rire. Je passe ma main dans mon dos : du milkshake... Je crois que je vais tuer ce garçon.

- Matthew Williams, tu es un homme mort, déclaré-je.

- Tu ne me fais aucunement peur Summer Edwards, rétorque-t-il.

Pour toute réponse, je lui jette le reste de ma boisson dans la figure, il pousse un cri plus féminin que masculin qui nous fait glousser. La coca que Lewis était en train de boire lui ressort par le nez ce qui fait redoubler nos rires.

- Aïe aïe aïe, ça pique les gars, ça pique ! S'écrie-t-il.

Je lui tends une serviette en papier. Je suis tellement mieux là qu'au lycée, à vrai dire je suis mieux à peu près partout qu'au lycée. Amory me donne alors une grande tape dans le dos qui colle mon t-shirt à ma peau mouillée. Je tente de m'essuyer avec une serviette mais ça ne sert à rien. Matthew se met alors debout sur la table, ses cheveux collant à son visage lui donnent un air de chien mouillé à mourir de rire.

- Portons un toast, à Summer qui nous accueillit, à Amor qui nous a supporté et à moi pour être trop drôle, déclare-t-il.

- Et à moi pour être trop beau, ajoute Lewis en le rejoignant sur la table.

Un vieux couple assis près de nous ont tourné leur tête vers les deux garçons. Leur regard sont surpris mais dédaigneux. Je revois le visage de Mme. Blasco avec ses petits yeux ridées et me dit qu'ils ont peut-être un lien de parenté.

- Je sais pas ce qu'ils ont bu, mais ça devait être fort, chuchote Amory dans mon oreille.

J'allais lui répondre qu'ils n'avaient bu que des boissons non-alcoolisées lorsque puissante douleur me brûle le dos. Je pousse un cri en essayant de voir quelle en est la source. Mais rien. Rien sauf mon t-shirt et du milkshake. Rien qui ne brûle. Mon coeur commence à battre de plus en plus fort, comme s'il voulait sortir de mon corps et ne plus avoir mal. La douleur reprend de plus belle, encore plus forte. Le visage inquiet de Amory entre alors dans mon chant de vision, je voudrais lui demander ce qui se passe mais aucun mot ne sort de ma bouche, juste un sanglot de peine.

Je me sens alors soulevée du sol, mais n'arrive plus à comprendre ce qui se passe. C'est comme si tous mes neurones sont connectés sur la douleur et sur rien d'autre. Mes yeux se ferment, j'espère m'évanouir pour fuir ce qui est train de se passer. Mais je reste bien éveillée, comme si mon corps veut affronter ce qui se passe, car c'est ce qu'il est, le corps d'une combattante. Je n'arrive plus à rien sentir, comme si mes sens se sont mis en veille, je suis donc coincée dans un le noir, comme si Alec de Twilight utilisait son pouvoir sur moi. Mais je suis sérieusement en train de penser à Twilight là ? Le point positif dans tout ça est que je ne sens plus la douleur.

Je me demande ou est-ce que Amory a bien pu m'emmener. A l'hôpital j'espère. Le pauvre pourvu qu'il ne s'inquiète pas trop, j'aimerai pouvoir lui dire que je vais bien. Mais gentil comme il est, il doit être mort d'inquiétude. Je dois me réveiller pour le voir, peu importe la douleur qui revient, je ferai n'importe quoi pour le revoir. Et si je suis en train de mourir ? Je voudrai que ses yeux gris soient la dernière chose que je vois.

I WAS NOBODYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant