Chapitre 20

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Cette semaine est passée tellement vite. J'ai vécu comme je n'avais jamais vécu, j'ai ri comme je n'avais jamais ri. Matthew et moi nous sommes beaucoup rapprochés en l'absence d'Amory. Je n'ai pas eu de nouvelles de lui, il n'est venu dans aucun de mes rêves et ne m'a envoyé aucun messages. J'ai même essayé de le voir dans mon sommeil, mais c'était comme si la fréquence était coupée. Son absence me pèse énormément, elle s'apparente à un trou béant dans ma poitrine. Je ne sais plus comment gérer ma nouvelle vie, ni comment affronter les problèmes à venir.

Quand à Wayne, il n'a passé que quelques soirées avec nous, étant le reste du temps avec Astrid. Nous n'avons pas reparlé du fait qu'il était mon attache. Je me retrouve donc à devoir gérer ce détail seule.

Mes trois correspondants sont parties ce matin et ils me manquent déjà. Je m'étais attachée à eux plus que je ne le pensais possible. Comme si ma capacité à aimer s'était décuplée durant ces derniers mois.

Tout le monde me quitte en même temps, me détruisant petit à petit de l'intérieur.

Je me tourne et me retourne dans mon lit. L'attente du sommeil m'est insupportable et je ne sais pas combien de temps elle va durer. Les souvenirs de mes correspondant mêlés à ceux d'Amory me hantent, si bien que je peine à calmer mon esprit.

Je sens alors une vive douleur dans mon dos, au niveau de mon signe d'attache, comme si ma peau brûlait. Un crie de douleur s'échappe de mes lèvres tandis que je suis emplie d'un mauvais pressentiment.

Quelque chose arrive à Wayne.

Il faut que je l'aide.

Daniel entre en courant dans ma chambre, mais ma vision se trouble déjà. Je sens le matelas ployer sous son poid tandis qu'il s'assied sur mon lit et son doux parfum emplit mes narine lorsqu'il prend ma main dans la sienne.

Il se met alors à fredonner un air d'une chanson très calme. Une berceuse qui me paraît familière.

La douleur se calme et mes yeux se ferment sans que je n'ai aucun contrôle dessus.

***

Je suis toujours dans ma chambre, mais je sais que je suis en train de rêver, à cause de la luminosité de la pièce, plus bleue, moins réelle. Comme toutes les nuits, j'essaye de voir Amory, je pense à lui, je l'imagine au milieu de la pièce. Rien ne se passe. Ma chambre reste déserte, personne ne vient, je suis seule comme si c'était ma destiné...

Je me lève souplement et ouvre la fenêtre de ma chambre. C'est mon rêve et j'en suis la maîtresse. J'enjambe le rebord et saute, faisant abstraction de l'air froid qui s'engouffre par la petite ouverture. Un souvenir douloureux prend place dans mon esprit : le départ d'Amory. Mes ailes déchirent le fine peau de mon dos, elles se déploient et je plane. Le vent glacial souffle dans mes cheveux, mon corps est éclairé par la lune laisse une ombre surnaturelle sur les toits de Paris.

Je vois alors une silhouette se diriger vers moi. La même que la dernière fois, Samaël.

Je m'arrête et le laisse venir à moi. Il porte une chemise noire, un pantalon de la même couleur, ses cheveux rouges sont attachées en queue de cheval, comme la dernière fois et sa beauté séductrice a toujours quelque chose de malsain.

Je bats des ailes pour rester statique tandis que les puissants battements des siennes me font reculer.

Il essaye de poser sa main sur mon épaule, mais je recule de quelques centimètres, lui faisant comprendre que je ne suis pas n'importe qui. Un éclat gris dans ses yeux attire mon attention. Pas un gris normal mais un gris argenté. Le même que celui de Amory.

I WAS NOBODYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant