Chapitre 28

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Le grincement de la porte me sort du pays des rêves, j'ouvre les yeux et croise le regard orageux de Lucifer, son odeur de roses fanées emplit la pièce. Il est vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir mettant en valeur sa silhouette trop raffinée pour être réelle. Un sentiment de gêne s'empare de moi tandis que je me redresse brutalement, manquant de tomber du lit.

Amory et Estevan sont derrière lui, portant les mêmes vêtements. Je ne peux détacher les yeux de mon petit ami. Il est si beau habillé ainsi : le blanc fait ressortir ses cheveux sombres.

- Tu es réveillée, constate Lucifer.

Son visage est parfaitement neutre, comme si cette information ne lui était d'aucun intérêt et que j'étais juste une des nombreuse chose qu'il devait régler.

- Non, ironisé-je.

Je sais que je ne devrais pas être insolente avec le Roi des Enfers alors que je suis dans son royaume, mais je ne peux m'en empêcher. Comme si, le simple fait de la voir réveillait mon instinct démoniaque le plus profond.

- Bien, les garçons elle est à vous, mais avant nous devons avoir une conversation, rien qu'elle et moi.

Je jette un regard inquiet à Amory qui me sourit pour me rassurer. Lucifer ne peut rien me faire tant qu'il est dans les parages avec Estevan. Le Diable quitte la pièce, sans nous adresser un seul regard et, sans que je puisse y résister, une puissante envie de le suivre me prend. Mes jambes se sortent d'elles-mêmes des draps et mes pieds se posent contre le sol froid.

En sortant dans le couloir, un courant d'air frais me fait frissonner. La porte face à moi est entrouverte et je peux le discerner à l'intérieur, les yeux rivés sur la fenêtre.

J'entre à mon dans une chambre totalement similaire à celle de Amory, mais bien rangée et sans l'odeur d'encens omniprésente.

- Ta chambre, répond Lucifer à la question qui brûlait mes lèvres.

Je n'arrive pas à quitter le lit à baldaquins rouges du regard. A côté de lui, mon lit de Paris ressemble à une couche pour nain...

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

Je tourne finalement la tête vers lui, le défiant presque du regard.

- Pourquoi ai-je une chambre ?

- Parce que je dépends de ta survie.

- Comment ça vous dépendez de ma survie ?

Un sourire étire ses lèvres rosées. Pour la première fois il sourit franchement, sans l'ombre d'une moquerie, comme un père émerveillé par son enfant. Il pose alors sa main sur mon épaule, d'un geste presque paternel.

- Tu es l'attache de l'une des attaches de l'une de mes attaches, réplique-t-il.

- Et Amory et Estevan aussi ?

- Oui, tout ceux ayant une chambre ici sont indispensables à ma survie.

Bien sûr, le Diable en personne ne sert que ses intérêts, j'aurais du y penser. Le Diable en personne est malin, le Diable en personne doit avoir fait une chaîne d'attache afin d'être le moins vulnérable possible. Sauf qu'en bas de cette chaîne se trouve désormais Wayne, un simple humain se différenciant des autres par son envie de tuer des démons.

- Ton entraînement commence dans 10 minutes, me prévient-il.

- Quel entraînement ?

- Celui pour te faire devenir un véritable ange déchu, une attache de Lucifer digne de ce nom.

I WAS NOBODYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant