Authentique - Dramione

Chapitre XV - Sombres éclaircies

Au petit déjeuner les discussions ne tournent qu'autour de Ron que nous ne pourrons aller visiter que dans l'après-midi. Il fut ma première pensée du matin et l'anxiété m'a tout de suite submergé. Evidemment, j'invite Parvati à me partager ce qu'elle a entendu dans les couloirs.

- Il paraît que c'est un élève de quatrième année qui l'a trouvé, ça s'est passé juste après le dîner vers la cour centrale. Evidemment, la personne qui lui a fait ça n'était plus là. On en saura surement plus lorsque Ron se réveillera.

Je hoche la tête pour valider ce qu'elle rapporte, tout semble assez cohérent. Le courrier vole comme toujours au-dessus de nous et étrangement je reçois une lettre ce matin. Ah? Je n'attendais pas de correspondance. L'enveloppe est d'un simple jaune, sans aucune écriture sur la première face. C'est étrange d'envoyer une lettre sans indiquer le nom du destinataire. Au dos se trouve une écriture soignée en capitale: Les mots que j'aurais aimé te dire.

Bien que ça me fasse me poser des tonnes de questions supplémentaires, je préfère la ranger entre mes bouquins pour ne pas éveiller la curiosité de mes amis. Je parcours les élèves des yeux, tous semblent naturellement faire leurs vies, même le groupe des Serpentard qui ne change pas est dissipé. Pansy se penche vers Drago pour embrasser sa joue et à peine eut-elle commencé sa trajectoire que le blond se recule en l'enguirlandant de grands gestes. Cette situation me fait rire tandis que Blaise semble avoir capté mon regard dirigé vers son groupe. Celui-ci me sourit en coin, amenant son bol à ses lèvres. Cet homme possède un charme naturel qui donnerait envie à n'importe qui d'être son ami, je me demande sincèrement ce qu'il fait dans cette maison.

Les minutes semblent être des heures et pour la première fois depuis très longtemps je n'arrive pas à me concentrer en cours, l'état de Ron me préoccupe bien trop. Je n'ai vraiment aucune idée de ce qui a pu passer par sa tête pour qu'il puisse se battre avec quelqu'un d'autre. De toute manière nous devrions avoir rapidement des réponses. La lettre toujours entre deux de mes cahiers, je ne peux m'empêcher de passer mes doigts sur les mots écrits au dos, comme si stupidement ça pourrait m'aider à en savoir un peu plus.

Cet après-midi nous n'avons pas cours, alors sans hésiter après le repas, Ginny, Harry et moi nous dirigeons vers le sixième étage pour rejoindre le grand blessé.

- M. Weasley s'est réveillé il y a quelques minutes, ne le brusquez pas. Nous indique madame Pomfresh en nous laissant entrer.

Au fond de la grande pièce ensoleillée, allongé sur son lit, Ronald est en train de lire un magazine (je vous laisse deviner le sujet). Son visage est comme Ginny l'avait dit, légèrement balafré. Nous nous installons autour de lui sur de petits tabourets et son sourire resplendit tandis qu'il quitte sa lecture.

- Hermione! Harry! Ginny! J'ai l'impression de ne pas vous avoir vu depuis une éternité!

Son exclamation et sa bonne humeur semblent si étranges que je peine à y croire, contrairement à nos amis qui sont dans le même état d'esprit, sans doute très soulagé de sa bonne santé. Je ne peux m'empêcher de poser des questions.

- Ça va? Comment tu te sens?

- Mieux que jamais! Mais madame Pomfresh ne veut pas que je sorte avant demain matin. Qu'est-ce que j'ai loupé?

Ça faisait si longtemps que je n'avais pas vu Ron de bonne humeur que c'est comme une grande bouffée d'air. Quand il s'y met il peut être vraiment très énergique et sait parfaitement partager sa bonne humeur. Je revois le Ron que j'ai rencontré dès le premier voyage du Poudlard Express, plein d'innocence et de sourires. Harry ne tarde pas à lui raconter les cours qu'il a loupés et la gamelle d'une seconde année dans l'herbe près de notre salle de cours. Le roux rit aux éclats, réchauffant mon cœur qui semblait être endormi depuis bien trop longtemps. Je ne peux m'empêcher de serrer sa main délicatement, ne le lâchant plus des yeux. C'est bien de cet homme là dont je suis tombée amoureuse.