Chapitre XXIII - Une grosse araignée

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Les histoires du bal ont vites étés remplacées par d'autres rumeurs plus stupides et rapidement la vie à Poudlard a repris sa place habituelle pour la dernière semaine de cours. Malefoy ne m'a pas adressé un mot, suivant ma requête avec soin, Blaise non plus et Pansy encore moins. Par ailleurs, c'est la maison Serdaigle qui a perdu le concours du bal inter-maison, suivi de très près par Gryffondor. A mon plus grand plaisir, les deux semaines de pause ont été un vrai régal aux côtés de Ronald, Ginny et Harry. La famille Weasley est d'une gentillesse débordante et c'est presque à contre-cœur que je retourne dans le Poudlard Express. La pluie bat contre les vitres du train alors que j'attends seule dans ma cabine. Les garçons sont allés chercher le chariot de confiserie car ils ont déjà faim (le train a à peine démarré, comment font-ils pour manger autant?). Je regarde le paysage défiler en réalisant qu'à chaque fois que j'entre dans ce train c'est une nouvelle Hermione qui s'assoit, plus ou moins brave et sûre d'elle. La porte s'ouvre étrangement en silence et je sens quelque chose de léger se cogner contre ma tête, c'est en embêtée que je me retourne. Il n'y a personne? Mes yeux tombent sur une petite grue en papier, pliée avec soin sur le siège qui remue légèrement encore. Je sais que c'est lui et peu importe si un message se trouve à l'intérieur du papier, je ne l'ouvre pas, le rangeant négligemment dans ma poche. La rentrée est demain et nos emplois du temps vont changer. J'espère sincèrement être le moins possible avec les Serpentard pour m'éloigner des problèmes qu'ils me causent. Je sais pertinemment que je ne pourrais pas toujours les éviter, nous sommes au club de Slugh ensemble, il y aura des soirées, puis nos tables sont proches dans la Grande Salle cette année mais je compte bien rester focalisé le plus possible sur Ron, avec qui je me suis remise. Ces semaines nous ont permis de passer du bon temps ensemble et de nous faire confiance à nouveau, c'est tellement plus agréable que d'être fâchés.

La porte s'ouvre à nouveau sur Ron et Harry cette fois, qui ont les bras chargés.

-Tu es sûre que tu ne veux rien Hermione? Demande mon meilleur ami en posant les confiseries tout autour de lui sur la banquette.

Je crois qu'ils ont dévalisé le chariot de bonbons. Je tourne la tête de droite à gauche.

-Sans façon, merci.

-On a vu Malefoy sur le chemin.

Harry donne un petit coup de pied à Ron avec un regard réprobateur. Celui-ci poursuit pourtant.

-Je voulais être sûr qu'il n'était pas venu t'embêter.

Je reporte mon attention à nouveau sur le paysage en répondant négativement. Non. Malefoy ne me dérange pas car je crois qu'au fond j'aimerai bien que toutes ces embrouilles se terminent. Je ne veux plus être amie avec lui, ça c'est certain, mais je ne veux pas que nous soyons encore ennemis. Malgré tout, nous avons passé des moments assez sympathiques ensemble comme à la bibliothèque ou même lorsque nous nous sommes entraidés dans la forêt interdite. Il y a eu ce moment aussi aux Trois Balais où nous avons bu une bièraubeurre ensemble, puis pour remonter bien plus loin, à la soirée dans la salle sur demande. Certes il n'est pas toujours tendre, loin de là, il peut être un vrai idiot, méchant et blessant, mais Blaise a peut-être raison en disant qu'il n'est pas délicat et qu'il n'arrive pas à être affectueux. Ces moments de gentillesse, bien qu'ils soient rares par rapport aux moments de méchanceté, je crois que ce sont les seuls instants où Malefoy est vraiment lui-même. Et le découvrir ainsi me rappelle pourquoi je voulais tant me lier d'amitié avec lui. Malheureusement, je dois être la seule à voir ce côté de sa personnalité alors mes amis ont du mal à comprendre je reste "gentille" (ou du moins tolérante) à son égard.

-Je reviens.

Je me lève pour me dégourdir les jambes, faisant glisser la porte pour sortir. Les garçons comparent leurs bonbons et jouets alors ils ne prêtent pas tant d'attention à ma sortie, ce qui m'arrange. Je marche sans avoir de réels buts. Est-ce que je veux le voir? Je n'en ai aucune idée. Poursuivant mon chemin, je croise au passage Neville et Luna, puis Cho, Padma et Parvati. Pourtant une petite voix au fond de moi me dis que ça ne suffit pas, que je dois continuer. Alors je suis ce démon et quelques cabines plus loin j'aperçois à travers la vitre un homme blond lire un livre attentivement, regardant par la fenêtre après quelques secondes. Son regard tombe sur moi lorsqu'il tourne la tête une nouvelle fois et je me fige, prise en flagrant délit. Oh. Non. Je me retourne d'un coup, me dirigeant rapidement vers mon compartiment alors que j'entends que la porte coulisse.

Authentique - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant