Authentique - Dramione

Chapitre XXXVI - Méprisante mascarade

C'est ainsi que Drago m'attend dans une cuisine imaginaire, posé contre une table qui fait office de comptoir. Une tasse de café trouvé dans le bac des objets utilisables à la main, il fait mine de regarder vers la fenêtre. Ça va aller Hermione, ce n'est que Malefoy. Tu peux jouer ça avec n'importe qui. Après quelques secondes, je prends une grande inspiration et pousse la porte transparente, plein de confiance en moi.

-Bonjour chéri, tu- Je m'arrête brutalement et fait mine de sentir une odeur désagréable. Quelque chose est en train de brûler?

Il tourne sa cuillère dans sa tasse et offrant un sourire assez charmeur il lève la tête vers moi, son regard en disant long.

-Seulement mon désir pour toi.

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Les yeux grands ouverts, je regarde mes chaussures pour essayer de me ressaisir car décidément, Malefoy ne ment pas, son jeu est incroyablement convaincants. Ressaisis-toi Hermione, vous êtes un jeune couple prêt à vous fiancer, c'est normal de brûler de désir l'un pour l'autre. Je me reprends et plaque ma main sur ma bouche en pointant un endroit du comptoir.

-Drago, les toasts sont en feu!

Le blond se retourne en panique et attrape un torchon invisible pour étouffer les flammes. Je suis concentrée sur notre jeu mais je crois entendre les gens rires. Nous sommes donc crédibles pour l'instant? Je regagne un plein courage, prenant sa tasse sur la table pour mimer en boire le contenu, alors qu'il reprend la discussion.

-Tu imagines comme notre chien Bouh sera beau à notre mariage?

-Oh oui, Bouh.. D'ailleurs.. Attends. Quel mariage? Je demande en fronçant les sourcils.

Il plaque sa main sur son front, l'air totalement décontenancé.

-Oh zut. C'était donc ça que j'ai oublié hier?

Je ris avec les autres puis reprend mon sérieux. Ça pourrait tellement être Drago, lui qui prend habituellement tout pour acquis. Je n'ai pas le temps de répliquer que le blond pose ses mains sur mes joues pour que je le regarde droit dans les yeux, une délicatesse inconnue dans ses gestes.

-Granger, accepterais-tu d'être ma femme?

Ma respiration s'est bloquée dès l'instant où Drago a captivé mon attention en relevant mon visage vers le sien. Il joue vraiment beaucoup trop bien, ce n'est pas possible que ce soit lui fasse à moi. Il parait que c'est en faisant trop que nous pouvons être convainquant. Nous venons à peine de commencer et il a déjà les choses bien en mains, c'est incroyable. J'ai l'impression de dérailler totalement, le voyant dans sa chemise et sa cravate dans une maison qui pourrait être la nôtre. Je ne sais pas si cette idée me plaît ou non, mais il faut dire que l'attitude du blond depuis Halloween me séduit assez. Pour l'instant je ne me projette pas, aimant ce que je vois sans pour autant me faire de films. Mais Merlin, pourquoi faut-il qu'il soit si beau?

-Quand cesseras-tu enfin de m'appeler Granger?

-Quand je pourrais dire Malefoy à la place.

Je souris, pour le théâtre, et me hisse sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue. Tout le monde dans la salle semble avoir retenu son souffle alors que le Serpentard, lui, se contente de sourire en rabaissant ses mains. Je prends un air dramatique en me tournant dos à lui, posant le dos de ma main sur mon front.

-Ne me susurre pas de si belles choses, tu ne sais pas qui je suis Drago. J'ai fait, aujourd'hui, quelque chose d'impardonnable.

J'essuie de fausses larmes aux coins de mes yeux et le blond se rapproche de moi.