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Marcello gardait ses yeux fixés sur la petite chose fragile devant lui. Elle mangeait timidement son repas,  sans jamais osée relever la tête de son assiette. L'homme n'avait pas l'habitude de faire face à ce genre de femme. La fragilité de la jeune femme était déconcertante. En effet, sa défunte épouse quoique fébrile était une femme forte et indépendante,  jamais elle ne lui avait montré la nécessité de sentir qu'il la protégeait contre tous. Maeva Geller était comme un petit enfant, qui,  à chaque instant,  avait besoin d'être rassuré et apaiser. L'homme secoua la tête de gauche à droite ,  pourquoi tentait-il de la comprendre à tout prix ? 

- puis-je me rapprocher ? demanda Marissa,  sa gouvernante,  encore sous le choc de la crise de la jeune femme.

- je l'ignore...je ne sais pourquoi elle a eut cette réaction dit-il à haute voix en espérant que Maeva décide de leur parler enfin.

Depuis qu'il l'avait sortit , toute tremblante de peur,  de la douche où elle s'était réfugiée , la jeune femme n'avait pas ouvert la bouche. Elle s'était contentée de saisir,  aussi rapidement qu'elle le pu et malgré ses tremblements, son voile noir. Pourquoi se couvrait-elle le visage et les cheveux ?  Voilà une autre question qui venait de s'ajouter à la multitudes de questions que se posait l'homme depuis des jours. Du peu qu'il avait eut le temps de voir,  dans cette fameuse douche,  cette femme était d'une beauté angélique,  à couper le souffle. Ses longs cheveux d'un blond vénitien ressemblaient à si méprendre à la coloration que prenait ciel lors de flamboyants couchés de soleils,  ils semblaient d'une douceur hors normes. Douceur.... Le visage en coeur du petit bout de femme n'était que douceur,  ses pommettes,  ses joues rosies,  son petit nez et sa bouche pulpeuse et fortement rosé ;  s'accordaient divinement bien avec des magnifiques yeux de biche. Elle avait un regard émeraude,  le vert de ses yeux pouvait paraître si fin... à la limite du translucide tant et si bien que lorsque la lumière s'y reflétait , ses yeux devenaient couleur or.
Marcello comprenait pourquoi le juge voulait à tout prix garder cette beauté près de lui,  n'importe quel homme serait fière de se montrer avec cette splendide femme à son bras. Une beauté fragile et mystérieuse. Maeva était pour tous un mystère  et même pour le magnat de l'absolue contrôle qu'était Marcello AZALAÏ. Malgré les recherches qu'il avait fais sur la jeune femme,  elle lui était toujours inconnue. Son enfance n'était pas extraordinaire, Maeva avait grandit à Londres avec son père, Marc Geller et sa mère,  Juliette Geller. Enfant puis adolescente discrète , elle n'avait jamais eut de problèmes. Diplômée en architecture d'intérieur,  elle suivait les traces de son père qui fut un grand architecte de son vivant. Ce-dernier était mort quatre mois plutôt et c'était à ce moment même que Maeva avait cessé d'exister, elle avait disparu des radars comme morte et n'était réapparue que trois mois après la mort de son père ceci aux bras de l'homme qui fut son fiancée avant d'être rapidement son mari... C'était à ce moment là qu'ils s'étaient rencontrés dans cette chambre d'hôtel à Londres . Enfin,  elle fut de nouveau,après son mariage, complètement invisible avant qu'il ne l'a retrouve en Italie, presque mourante en plein milieu d'une route goudronnée. En sommes,  quatres mois de la vie de la jeune femme restaient un mystère pour tous. Son frère, Marcos, fut aussi intrigué que lui lorsqu'il lui avait raconté les faits dans sa voiture lorsqu'ils revenaient de ses bureaux. Marcello avait d'ailleurs demandé à ce-dernier de s'éclipser voyant la peur et l'inquiétude dans les yeux de Maeva à son contact.

Marcello souffla puis se retourna vers l'objet de ses réflexions.

~

Maeva était dans la cuisine depuis près d'une demi-heure,  devant elle,  la seule personne à qui elle accordait désormais une petite partie de sa confiance. Elle s'était sentie apaisée à son contact , sa voix grave lui inspirait confiance alors qu'il était encore un inconnu pour elle. Cela là troublait.

- Maeva je vous présente Marissa,  ma gouvernante dit-il aussi doucement à son intention.
Maeva cessa tout mouvement mais garda sa tête baissée.

- elle ne vous fera aucun mal,  vous pouvez lui faire confiance ajouta l'homme lorsqu'il comprit qu'elle lui avait donné son attention.

Maeva le croyait,  jamais elle n'avait cru que cette femme aurait pu lui faire quelque mal. Elle s'était, depuis son réveil à l'hôpital,  convaincue d'une chose,  l'homme n'allait laissé personne lui faire mal... Enfin elle l'espérait. Néanmoins,  à la vue de ladite Marissa,  son coeur s'était affolé,  ses sens s'étaient troublés. S'était comme si elle agissait par pur instinct et machinalement elle s'était repliée sur elle-même,  oubliant de peu le monde qui l'entourait. Pendant quatre mois de sa vie,  elle avait dû agir ainsi pour parfois,  échapper aux pires traitements.

- désolée de vous avoir fait peur mademoiselle....Souffla la femme sans jamais trop se rapprocher d'elle

- je...non...désolée dit-elle honteuse de son comportement.

- ne vous excusez pas d'avoir voulu vous protéger d'une inconnue la gronda gentiment son hôte.  Je dois retourner au boulot.... Je vous laisse sous la surveillance de Marissa. Est-ce que cela pourra aller Maeva ?  S'informa Marcello

Elle avait peur,  comme tous les jours depuis si longtemps..... Mais cette fois-ci elle voulait se montrer un tant soit peu courageuse. Cet homme,  si bon avec elle,  n'allait pas arrêter de vivre à cause de ses démons. Il avait une femme , Maeva avait remarqué cette alliance qui ne quittait son annulaire gauche. Il avait un travail,  une vie et elle.... Maeva n'avait rien , n'était rien et ne méritait rien. Elle était une vulgaire âme errante à la recherche de quelque chose qui lui serait à jamais refuser par la vie,  la quiétude.

La jeune femme hocha la tête de haut en bas pour dire oui,  et l'homme lui adressa qu petit au revoir avant de disparaître hors de la cuisine là laissant seule avec ses tourments.

- ne vous en faites pas,  monsieur sera de retour dès ce soir.....En attendant nous pourrions faire connaissance,  qu'en dites-vous ?  Lui sourit chaleureusement la gouvernante. Si gentillement que Maeva décida au prix d'un effort surhumain de relever la tête.


À suivre ----

La Vilaine Petite Maeva ( Tome 2 Des Frères AZALAÏ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant