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-...Une personne qui ne méritait pas son destin sombre et qui a tellement fait pour chacun de nous. Nathalie nous t'aimons tous...  Finit Sonia en pleure.

Depuis le début de la journée plusieurs personnes s'étaient succédés sur l'estrade pour rendre hommage à la soeur de la belle soeur de Marcello. Lui n'avait pas de discours,  il ne l'avait jamais connu mais était tout de même touché par chaque mot que prononçait les proches de la défunte. Maeva cachée par son voile semblait aussi touchée et même plus que lui.

- voulez-vous rentrer ?  Dit-il à son intention.

La tension de la veille n'était pas encore redescendue entre les deux personnes mais la jeune femme avait quand même décidé d'affronter le public pour assister à la cérémonie en l'honneur de sa soeur Nathalie aux côtés de l'homme . Elle ne tenait plus la pression, Marcello l'avait remarqué, Maeva était tremblante et se cachait désespérément derrière lui comme s'il était son bouclier.

-oui... Souffla t-elle.
Ils se dirigèrent vers Haleth pour lui dire au revoir.
- vous y allez déjà ? Demanda la jeune femme.

Marcello décida de se mettre un peu en retrait,  leur laissant la possibilité de discuter.

- je suis désolée Haleth mais..je ne...je ne me sens à ma place ici..et puis c'est de ma faute s'il y a tant de journalistes ici....je..

- mais non voyons,  tu n'y es pour rien...Nathalie est autant ta soeur que la mienne.

- Haleth à raison annonça une voix qui n'était pas inconnue à Marcello. Ces vautours ne respectes rien, même pas les morts de ce cimetière.

- Oh Jenny,  tu as pu venir... Dit Haleth avec une émotion non fainte

- jamais je n'aurais raté cela. Ta soeur était comme la mienne également. Bonjour Marcello...est-ce vous Maeva ?
L'homme lui rendit son bonjour chaleureusement. Cette jeune femme était l'épouse de l'un des seuls amis en qui Marcello avait toute confiance.

- oui...

- je suis Jenny une amie de vos soeurs... J'espère que nous le deviendrons également.

Après l'échange quoique brève avec Haleth et Jenny, Marcello guida Maeva vers sa voiture.

~

Maeva aurait aimé connaître la merveilleuse personne qu'était Nathalie. Une personne au grand coeur qui avait passé toute sa vie à aider les autres sans jamais rien attendre en retour,  c'était tellement rare de rencontrer ce genre de personne dans le monde monstrueux où la jeune femme vivait. Un monde où tout était bon pour se faire de l'argent,  pour devenir célèbre,  un monde fait d'hypocrites et de faux.

Marcello AZALAÏ et les personnes qui l'entouraient, étaient comme épargnés par le virus de la méchanceté gratuite. La jeune femme remerciait tous les jours le ciel d'être tombé sur un homme tel que lui le jour où elle avait quitté la maison de son mari.
Ce sombre jour était gravée dans sa tête,  elle en faisait encore des cauchemars. Sa mère,  comment sa propre mère avait pu l'envoyer consciemment dans la gueule du loup.

- À quoi pensez-vous ? demanda son hôte qui venait de quitter son téléphone portable.

-à rien...

-un jour il faudra bien que vous me parliez de ce qui vous est arrivé Maeva

Oui,  un jour peut-être mais pas maintenant.

-c'était votre mère à l'autre bout du fil,  elle voudrait que lui rendez visite.

Non,  pas ça cria la jeune femme à l'intérieur de sa tête tandisqu'à l'extérieur elle restait sans voix.

- mais qu'est-ce que... Baissez-vous Maeva cria soudain l'homme à côté d'elle sur la banquette arrière du véhicule avant qu'un choc violent ne pousse la jeune vers un monde sombre et froid. 

~

- elle est juste sous le choc. Je pense qu'elle se réveillera d'ici quelques heures tout au plus annonça son frère.

Marcello remercia ce-dernier qu'il laissa rejoindre sa femme. L'homme avait préféré ramener la jeune femme chez lui pour lui éviter d'être confronter une fois de plus à la situation de la veille à sa sortie de l'hôpital. L'accident avait été violent mais heureusement , il n'avait fait aucune victime de leur côté. Son chauffeur et lui n'avait que quelques égratignures et la jeune femme qui semblait viser s'en sortait saine et sauve. Dieu merci,  l'homme avait remarqué cette voiture qui roulait à une allure folle vers eux,  du côté de la jeune Maeva. Marcello n'était pas dupe et connaissait l'identité du commanditaire de ce crime. C'était sans doute le juge Macalani. Pendant quelques instants,  Marcello avait cru revivre l'accident qui avait détruit tout de sa famille en emportant sa femme et son enfant. Cette boule qui lui restait en travers de la gorge depuis des heures, était bien plus douloureuse qu'il n'aurait pu le prévoir, il s'était attaché à la jeune femme... Trop attaché.

- comment va-t-elle ? Je viens de voir votre frère s'en aller questionna Marissa en entrant dans la chambre de Maeva.

- elle est juste endormie...

- pauvre petite... Heureusement que vous étiez là et heureusement que la voiture était solide

-comme vous le dites Marissa. Le chauffard de l'autre voiture est mort sur le coup.

- j'espère bien que l'enfer existe pour acceulir des personnes comme cet homme. Quelle être normale pourrait en vouloir à un ange comme cette petite ? Elle est la définition de l'innocence

- Malheureusement certaines personnes sont assez pourris de l'intérieur pour lui en vouloir. Rentrez chez vous Marissa , il se fait tard.

- oui...passez une bonne nuit monsieur
Sur ces derniers mots la femme quitta la pièce.
Marcello s'assit juste à côté de la jeune femme. Elle était si fragile. Il passa délicatement sa main sur le visage de la belle endormie pour dégager ce-dernier quelques mèches de ses cheveux. Il s'y attachait beaucoup trop et c'était dangereux pour lui. Il n'avait pas le droit de l'utiliser pour soigner son âme meurtri. Maeva méritait quelqu'un qui l'aimerait sincèrement et pour la vie.

- n.. Non.. Marcello cria la jeune dans son sommeil

- je suis là Maeva.. Ne vous en faites pas dit-il en lui caressant les mains.
La jeune femme se leva d'un bond , la respiration saccadée. Elle le fixa quelques secondes avant de se jeter dans ses bras. Elle le serrait si fort qu'il n'osait plus rien dire.

- s'était elle,  s'était elle,  s'était ma mère. Elle veut me faire payer ma fuite.

-je ne...

-non,  cria la jeune femme en se détachant de lui.
Elle planta son regard dans le sien. Elle semblait terrifiée.

- ma mère m'a obligé à épouser cet homme,  ce juge de malheur. Elle disait que comme ça au moins je lui rapportait quelque chose mais j'ai fuis,  j'ai fuis ce mariage et maintenant je ne lui rapporte plus rien. Je l'ai bien vu dans son regard la dernière fois... Elle veut me faire payer ma fuite. Je le savais...oh mon Dieu..

-votre mère vous a vendu au juge Macalani ? 
L'homme avait crié si fort que son chien avait commencé à aboyer dans la maison. La jeune femme n'osait plus le regarder. Marcello essaya de se calmer pour ne pas effrayé d'avantage la Maeva.

- je suis désolé...mais Maeva ce que vous venez de me dire est très grave

- je n'aurais pas dû dire tout cela maintenant je.. Elle m'en voudra encore plus.

Maeva pleurait à chaude larme. Elle tremblait de tout son être. Sa mère lui faisait si peur que ses dents claquaient les uns contre les autres. Marcello maladroitement,  l'a couvrit de ses bras.

- je suis désolée... Je suis tellement désolée de vous attirer tous ces ennuis.

- ne dites plus cela Maeva, c'est avec plaisir que je vous apporte mon aide

- c'est vrai ? Demanda Maeva d'une petite voix.

- évidemment....demain nous irons là lui rendre cette visite à votre chère mère annonça calmement l'homme.

À suivre ---

La Vilaine Petite Maeva ( Tome 2 Des Frères AZALAÏ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant