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Le visage fermé, l'homme venait de raccrocher son téléphone. Maeva se demandait si sa soudaine colère était dirigée contre elle.

- je.. Désolée

C'était pathétique mais c'était la seule chose qu'elle arrivait à bien faire. S'excuser. Néanmoins , l'homme semblait subitement dans une autre dimension,  elle n'existait plus à ses yeux. Elle n'existait plus.

- vous... Vous allez bien ?... Maeva s'était sentie obliger de poser la question. Mais regretta immédiatement son acte lorsque l'homme planta son regard gris assombrit par une colère noire,  dans le siens. Elle recula  car il lui faisait peur.

- Qu'est-ce que cela peut vous faire !? Demanda l'homme d'une voix givrée.

Il passa à côté d'elle sans lui lancer un petit regard. Il était devenu aussi froid qu'un bloc de glace. C'était sa faute , Maeva en était persuadée. Tous ce qui s'approchait d'elle finissait par ne plus l'aimer. La jeune femme fondit en larme,  elle se sentait faible et inutile. Le reste de la journée passa sans que la jeune femme n'ait de nouvelles de l'homme. Il s'était enfermé et elle avait la journée à méditer sa tristesse et sa stupidité en compagnie de son nouvel ami à poil.
Le lendemain matin,  Maeva s'était levé de bonheur. Elle voulait présenter ses excuses,  une fois de plus,  à son hôte mais Marissa qui était de retour essayait de l'en dissuader.

- vous savez mademoiselle, ne vous donnez pas ce mal. Et puis je ne pense pas que vous le verrez avant demain lui dit-elle.

- je crois que... J'ai fait une bêtise

- et moi je vous dis que ce n'était pas contre vous. Aujourd'hui est un jour... Laissez tomber

- dites-moi Marissa. Depuis hier j'ai cette peur qui me crispe l'estomac , je suis tellement inquiète là supplia Maeva.

- monsieur s'enferme chaque mois à la même date dans cette pièce en haut.  Aujourd'hui est encore plus dure , plus symbolique je suppose. Cela fait deux années jour pour jour que sa femme est morte emmenant avec elle leur enfant.

-oh...  Maeva emmena ses deux mains vers sa bouche.

- je ne peux que me mettre à sa place. Cet homme souffre tellement Maeva.

- monsieur Marcello est donc...

-veuf ? Oui je le suis lança l'homme en entrant dans la pièce.

Il était habillé tout de noir. Et son regard s'accordait avec ses vêtements. On pouvait remarqué ses cernes. Il semblait épuiser mais était tellement froid. Maeva ne pouvait s'empêcher de le comparer à cet instant à son mari,  cet homme qui devenait tellement violent lorsqu'il buvait un verre de trop.

- je pense que vous pourriez trouver d'autres sujets de conversation que ma vie personnelle n'est-ce pas Marissa ?

La voix de l'homme était tellement dure que Maeva se leva de son tabouret , prête à prendre la fuite. C'était un inctin ,une seconde nature chez la jeune femme.

- je... Veuillez m'excuser monsieur balbutia Marissa

- gardez vos excuses Marissa.  Je vous interdit de parler de ma vie avec quiconque lança l'homme en colère

Maeva recula contre le mur mais il le remarqua et tenta de l'approcher

-Maeva je...

Dès qu'elle eut entendu son prénom sortir de la bouche de l'homme, Maeva détala telle l'autruche qu'elle était.

Malgré les supplications de Marissa de l'autre côté de la porte,  Maeva passa sa journée dans sa chambre. Terrifiée à l'idée de s'être tromper.  Peut-être que cet homme à qui elle faisait confiance n'était pas celui qu'elle croyait.  Son instinct de survie était la seule chose qu'il lui restait sous les débris de sa vie.

~

Marcello se dirigea d'un pas décidé vers la chambre de la jeune femme. Il s'en voulait d'avoir été brusque avec elle mais au moment même où il avait compris avoir oublié l'anniversaire de la mort de sa femme,  il avait vu rouge. Pendant un instant, il en avait voulu à la jeune femme car c'était bien parce qu'il s'était focalisé sur elle qu'il avait oublié....sa Marie. Le vide laissé par sa femme lui était revenu en mémoire de plein fouet. La rage qu'il ressentait envers lui-même pour ne pas avoir pu protéger sa bien-aimée avait aveuglé comme à chaque fois. Il en avait oublié la fragilité de Maeva,  ce ne fut que lorsqu'il l'avait vu le fuir la veille qu'il avait compris son erreur.

- Maeva  souffla l'homme

Contre toute attente la jeune femme était venu lui ouvrir,  docilement,  sans un mot. Elle s'assit sur le lit la tête baissée.
L'homme détestait à chaque fois qu'elle baissait la tête et se rapprocha d'elle pour l'obliger à lui faire face mais Maeva recula et couvrir son visage de ses mains.

- vous avez peur ? De moi ? 

La réaction de la jeune femme venait de lui faire mal encore plus qu'il ne l'aurait imaginé. Marcello avait fini par gagner sa confiance et il avait suffit d'un instant, d'un cris pour qu'elle lui échappe.
L'homme se leva.

- je ne vous ferez jamais de mal. Je ne suis ni votre mari ni votre mère Maeva,  je pensais que vous l'aviez compris.

Les mains de la jeune femme tombèrent doucement de son visage. L'homme capta rapidement son regard effrayé. Elle avait pleuré, à cause de lui.

- je ne vous approcherai plus Maeva, si c'est ce que vous voulez.

L'homme quitta la chambre. C'était étrange mais cette décision qu'il venait de prendre le rendait mal à l'aise. Il ne devait pas mais pourtant il espérait que la jeune femme dépasse ses peurs.... Celles qui l'éloignaient de lui.

- monsieur...je..

Marcello l'observa un instant alors qu'un petit sourire venait fendre ses lèvres. Ses cheveux blonds vénitiens pendaient autour de son petit visage. Elle avait la tête levée mais ses yeux n'osaient pas se poser sur lui.

- mes... Mes peurs sont bien plus ettoufantes sans vous...


À suivre----

La Vilaine Petite Maeva ( Tome 2 Des Frères AZALAÏ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant