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- alors ici c'est la chambre du petit Diego,  le neveu de monsieur lui expliqua Marissa.

Maeva s'était laissée entraîner par la femme dans une abracadabrante visite de la villa où elle logeait. La femme était chaleureuse , gentille et pleine de petites attentions, tout le contraire de sa chère mère.

- Diego....C'est le fils de... Haleth Becker ?  Demanda Maeva en offrant ainsi ses premiers mots à Marissa. La femme lui fit un large sourire.

- Oui,  c'est l'enfant de monsieur Marcos,  le frère de monsieur Marcello mais madame aime cet enfant comme si elle l'avait fait.

- d'accord...

- dites-moi...pourquoi gardez-vous ce voile ?  Je pensais que votre religion vous permettait de l'enlever en l'absence d'un homme...

Maeva sentit tout son être se tendre, une folle envie de prendre ses jambes à son cou lui titilla les entrailles. Mais voilà que la femme se rapprocha considérablement d'elle jusqu'à lui prendre la main. Elle est un soubresaut.

-ne soyez pas effrayée. Je ne voulais pas vous mettre dans l'embarras avec ma question....il m'arrive d'être trop curieuse

- je.... Ce n'est pas à cause d'une quelque religion que me voile lâcha Maeva pour mettre fin au supplice de la pauvre gouvernante qui commençait à paniquer.

- d'accord.... Ce ne sont pas mes affaires je vous l'accorde mais si vous voulez mon avis c'est un crime que de cacher un si beau visage que le vôtre ajouta Marissa en se remettant en marche à travers le long couloir.

Un beau visage.  Avait-elle vraiment un beau visage ? Était-elle seulement digne d'être regarder ? La réponse à ces questions étaient succinctement écrit dans la tête de la jeune femme. Non.

- voici la chambre de monsieur Marcello.... Tout comme son bureau que nous avions vu de l'autre côté,  il doit être fermer à clé.

Maeva acquiesça de la tête. Cette villa était gigantesque. Si l'on oubliait le vaste jardin et la piscine à l'extérieur, l'intérieur semblait bien plus grand. Au rez-de-chaussée se trouvait un grand salon , la cuisine,  une buanderie et deux chambres dont l'une était occupée par la gouvernante et l'autre par Maeva. En haut du grand escalier en granite se trouvait des dizaines de chambres et un bureau réparties le long de couloirs labyrinthiques.

- et celle-ci ? demanda curieusement Maeva en pointant du doigt, la seule porte qui n'avait pas été mentionnée par sa guide.

- cette chambre est interdite à quiconque. Seul monsieur pourrait vous en parler.... dit la femme, songeuse.

Maeva fixa la porte songeuse, que pouvait-il y avoir à l'intérieur ?

-J'allais oublier s'exclama soudain la gouvernante revenue à elle en entraînant Maeva au fin fond du couloir. Il y a une bibliothèque juste ici.  On peut y entrer si vous...

- non,  je n'ai pas le droit refusa Maeva,  le corps déjà tremblant

- je ne crois pas que monsieur sera en colère si vous lui empruntiez un livre....

- je... Je.. ne dois pas lire... Je ne dois pas s'affola la jeune femme en reculant

- calmez-vous , nous allons redescendre,  d'accord !?

-d'accord.

Les souvenirs étaient parfois trop douloureux,  traumatisant. Comment pouvait-on vouloir oublier son passé ? Car oui Maeva voulait oublier ces moments là où son corps, son coeur et son âme avaient souffert à l'unisson. Ces moments faisaient d'elle , celle qu'elle était devenue,  une handicapée de la vie.

~

Pour la première fois depuis presque deux années , Marcello rentrait chez lui le coeur légèrement serein. Il n'allait pas se retrouver seul dans cette maison qui lui inspirait tellement de beaux moments désormais du passés.  Souvent,  lorsqu'il rentrait,  Marcello avait pour habitude de circuler dans les sombres couloirs de sa maison tout en se demandant pourquoi il n'était pas avec sa bien-aimée. Qu'avait-il fait d'aussi ignoble pour que la triste vie lui enlève le droit d'être heureux,  d'avoir une famille à lui ?  Si seulement il ne l'avait pas connu,  jamais il ne le regretterait autant mais malheureusement Marcello avait connue le bonheur infini d'aimer et d'être aimer par une femme en or et maintenant qu'il l'avait perdu,  le manque était dur à supporter.

- passons-nous chez monsieur votre frère ? Demanda son chauffeur comme tous les soirs depuis presque une année . L'homme d'une cinquantaine d'années s'obstinait à lui poser cette même question depuis que son frère s'était installé en face de chez lui.

- non..

Le refus de Marcello ne fut pas aussi dure que d'habitude et pour cause,  il y avait quelqu'un chez lui.

L'homme entra dans la maison et alla directement à la cuisine d'où venait des échos de la voix de sa gouvernante. En entrant,  il vit celle-ci au téléphone et déjà prête à rentrer chez elle comme tous les soirs. En dehors de ce fait,  une belle vision s'offrait à lui. La toute jeune Maeva était là,  endormie sur l'un des tabourets autour de l'îlot central de la pièce. Sa tête reposait sur ses bras croisés sur le support devant elle. Elle était très belle et son voile légèrement dénoué permettait d'admirer une partie de son doux visage.

- bonsoir monsieur le salua Marissa

- bonsoir.... Souffla t-il sans jamais réussir à détourner son regard de la jeune femme.

- elle s'est assoupie il y a cinq minutes.... Cette jeune femme est très surprenante sourit-elle

- oui. Certainement

- j'y vais... Bonne nuit monsieur

- À demain Marissa.

La femme s'éclipsa sans un bruit. Marcello décida de porter son invitée jusqu'à sa chambre. L'idée en soit n'était pas mauvaise mais le fait de sentir la chaleur de ce tout petit corps contre le sien inspirait à l'homme quelque chose de malsain, de vil , de mauvais. Cependant,  pouvait-on en vouloir à cet homme qui n'était plus depuis presque deux années , en contacte avec quelque femme et de quelque façon que s'eusse été. Mais pourquoi son corps  qui  était longtemps restée en hibernation sortait maintenant de son sommeil ? Ce fut la seule question qui passa dans son esprit au moment où il déposait la belle endormie dans son lit.

S'apprêtant à quitter la pièce une douce voix se fit entendre l'obligeant à attendre.

- vilaine....Vilaine petite Maeva souffla la jeune femme du fond de son sommeil.



À suivre ---

La Vilaine Petite Maeva ( Tome 2 Des Frères AZALAÏ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant