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-C'est magnifique Maeva souffla Marcos dans son dos.

Maeva hocha la tête en guise de remerciement et se reconcentra sur Marcello endormi. Cela faisait sept jours qu'il était dans ce lit, presque inerte. Il lui avait sauvé la vie, une fois de plus et maintenant c'était la sienne qui était en danger. Dire que durant des mois elle avait essayé de faire un portrait de Marcello sans succès et que maintenant qu'il était là, presque sans vie, elle n'arrivait plus à passer une seule seconde sans l'immortalisé sur une toile.
C'était la seule chose qu'elle avait demandé, de quoi peindre. Maeva l'imaginait dans des décors plus accueillant que celui de cette chambre d'hôpital, un jardin ou une plage comme c'était le cas sur tableau qu'elle venait d'achever. Il était si pâle, si vide de vie. inconsciemment Maeva pleura, comme s'il n'était déjà plus là.

-ne t'en fais pas Maeva, c'est un battant. L'opération s'est bien passée alors il se réveillera d'ici peu dit Marc.

Une fois de plus Maeva ne répondit rien et les deux hommes s'en allèrent sans plus rien ajouté. Ni aux questions des médecins, ni à ceux des proches de l'homme, elle n'avait donné de réponse. Elle refusait de se nourrir malgré qu'elle mourrait de faim et restait prostrer devant le lit de Marcello. La jeune femme rêvait de quitter ce pays enneigé pour l'Italie natal de l'homme.

-je regrette de ne pas avoir pu enlever cette grossesse car sans elle, je n'aurais pas eut besoin d'aller dans les toilettes ce jour là et peut-être que tu ne serais pas dans cet état maintenant mon amour souffla t-elle doucement en joignant ses deux mains sur son visage.

Une douleur dans son bas-ventre, la toute première lui fit immédiatement entendre raison. Pour rien au monde, elle n'aurait pu mettre fin à la vie de sa progéniture. Maeva l'avait compris dès que le médecin lui avait montré, sur un écran, le fruit de son amour pour Marcello. Même si elle doutait de ses capacités de mère, une à la hauteur du cadeau inespéré que lui avait Marcello, elle ne doutait pas du fait que lui serait parfait dans le rôle du père aimant et protecteur. Et pour eux, elle était prête à tout désormais. Voilà pourquoi elle ne s'était pas laissé mourir pendant les trois mois qu'avait duré son calvaire. Lorsqu'elle ressentit un second coup de pieds, Maeva quitta de derrière sa toile et s'assit près du lit de l'italien, elle saisit sa main droite qui était relié à une poche de sérum et là glissa doucement sur sa peau tendue.

Au contacte de la paume froide de l'homme, les coups devinrent deux fois plus fort. Maeva ne pu s'empêcher d'émettre de petits rires.

- du calme là dedans, c'est papa ! Dit-elle les larmes aux yeux.

La main sur son ventre se crispa à la dernière syllabe prononcée. La future maman releva prestement la tête et tomba nez à nez avec une paires d'yeux d'un gris hypnotisant. Pendant quelques secondes, ils se regardèrent ainsi sans qu'aucun ne prenne la parole. L'une avait l'impression de reprendre son souffle alors que l'autre avait l'impression de le perdre. Comme si elle venait juste de comprendre ce qui se passait, Maeva se releva rapidement manquant de tomber et se dirigea vers la porte pour alerter un médecin, oubliant momentanément le bouton d'appel dont elle s'était pourtant servis plusieurs fois.

-attend souffla l'homme.

Cette voix, ce son grave qui était le seul capable de lui faire se sentir heureuse rien que parce qu'elle l'avait entendue, calma Maeva dans son geste. Marcello l'a regardait avec instance, analysait chacun de ses gestes comme s'il ne l'avait jamais vu et cela la déstabilisait. Les mains tremblantes, elle se saisit d'un verre d'eau que lui avait apporté Marcos et fit boire l'homme avant de l'aider à s'asseoir. Elle n'osait plus le regarder,  attendant qu'il prenne la parole mais ce-dernier n'en fit rien. Maeva s'assit le cœur battant. Il allait bien, il était réveillé se répétait la jeune femme à chaque seconde qui passait. Plusieurs minutes passèrent et le silence qui régnait dans la pièce était si lourd que Maeva craignait que l'homme ne se soit rendormi alors elle releva la tête pour le surprendre entrain de fixer son petit ventre les sourcils toujours froncés.
La blonde tendit la main vers Marcello pour lui réclamer le sienne, après une brève hésitation l'homme céda à sa demande. Elle reposa cette grande main aux longs doigts fins à l'endroit où les coups persistaient.

La Vilaine Petite Maeva ( Tome 2 Des Frères AZALAÏ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant