Extrait du chapitre : " - Ils le soupçonnent d'être à la tête du plus grand trafic de stupéfiants de Londres ; ce qui est tout simplement ridicule !"
Point de Samuel
Londres
Comme d'habitude depuis plusieurs semaines, le lit est vide. Enfin, presque... J'y suis dedans, mais disons que ma femme a encore dormi dans le canapé la nuit dernière. Pour le coup, j'avoue que cette fois-ci c'est entièrement de ma faute. J'ai fait une boulette monumentale la semaine dernière, et je ne sais pas si Helen - mon épouse - ; va réussir à me pardonner. Je n'aurai pas dû réagir de la sorte, mais cela a été plus fort que moi ! J'étais tellement énervé que l'on passe cet accord avec cette élève, que je n'ai pas su me contrôler.
J'aurai dû pourtant, ça m'aurait permis d'éviter d'ennuis... Mais hélas, on ne peut pas réparer les erreurs du passé, ni revenir en arrière. Je le reconnais : je me suis mal comporté avec cette Justine. Je me suis montré grossier et goujat avec elle, c'est vrai, je comprends que ma femme soit fâché après moi. Cela dit ; pour ma défense, Justine s'est montrée aussi impoli et irrespectueuse avec nous. Je n'ai fait que me défendre ! Dommage que Helen ne l'ai pas encore compris...
Vous devez vous demander qui est cette Justine, et pourquoi je suis si en colère après elle ? Eh bien, pour faire court, c'est une nouvelle élève qui arrive aujourd'hui dans la classe dont je suis le professeur principal. Dans les faits, cela ne me dérange pas, ce n'est pas la première fois que l'on accueille des nouveaux étudiants au milieu de l'année scolaire. Non, ce qui me dérange le plus dans l'histoire, c'est ce foutu pacte. Pour résumer, Justine n'a pas le baccalauréat, mais on l'accepte malgré tout à la Royale Académie. En échange, elle enquête sur Théodore Baker... qui est donc mon propre fils.
Elle devra rendre des comptes aux services secrets du pays, car ce sont eux qui enquêtent sur mon enfant. Ils le soupçonnent d'être à la tête du plus grand trafic de stupéfiants de Londres ; ce qui est tout simplement ridicule ! Je le connais par coeur mon Théodore : il est incapable de faire du mal à une mouche. Alors cela m'étonnerait fortement qu'il vende de la drogue à des adolescents ou des adultes ! C'est loin d'être son genre. C'est pour cette raison que je n'aime pas cette Justine, je ne la sens pas du tout. Elle a quand même accepté ce marché, sans penser aux conséquences derrière et sans se poser de questions. Elle va devoir enquêter sur mon fils, ce qui ne me plaît pas beaucoup... Et puis en plus de ça, elle est insolente et pendant tout le long de son entretien, elle n'a pas arrêtée de me répondre !
Décidément, cette fille est vraiment agaçante. Dire que je vais devoir lui donner des cours de soutien tous les jours - sauf les mercredi et week-end -, en sachant que je vais l'avoir en cours toutes les semaines. Rien que d'y penser, ça me déprime déjà ! Justine commence les cours à l'école aujourd'hui, j'espère qu'elle ne va pas faire ou dire de conneries. Parce que sinon, on est dans une sacrée merde ! A part moi et mon épouse - qui est la directrice de la Royale Académie -, Justine et les services secrets Britanniques, personne d'autre n'est au courant de ce qui se passe à l'intérieur de l'établissement.
Pour le bien de tout le monde, personne ne doit savoir. Surtout Théodore et ma fille Eléanore. Dans son contrat, Justine ne le doit dire à personne non plus, y compris à sa famille et ses amis. Mais je ne crois pas qu'elle va réussir à se taire, j'ai appris qu'elle était très proche de son demi-frère Johan. A mon humble avis ; à l'heure qu'il est, il doit déjà être au courant de la situation. C'est une catastrophe... Si la presse l'apprend, je peux dire adieu à ma carrière ! Tout est de la faute de cette idiote de Justine, si elle n'était pas arrivée dans nos vies, Théo ne serait pas surveillé à l'heure qu'il est. Vous devez croire que ma réaction est exagérée ; mais pour ma défense, ma vie n'est plus la même depuis quelques temps.
Pour être tout à fait honnête avec vous, je me sens malheureux. J'ai l'impression de ne plus apercevoir d'avenir, qu'il n'y a plus rien de bon qui m'attend. Je rigole de moins en moins, je broie du noir sans arrêt et je m'énerve pour rien. Par contre, ce qui ne change pas, c'est que je n'arrive toujours pas à pleurer. Depuis quelques années, pleurer est un blocage pour ma part. Mais tant mieux, ça m'arrange, je trouve que pleurer est une perte de temps ! Helen m'a conseillé d'aller voir un psychologue, car elle pense que je fais une dépression.
Sauf que je refuse de le croire, pourquoi ferais-je une dépression, alors que j'ai tout ce qu'il me faut pour heureux ?! C'est vrai, je n'ai pas à me plaindre. J'ai un toit sous la tête, je mange à ma faim, j'ai un travail qui me plaît énormément, une épouse adorable et des enfants que j'aime plus que tout au monde. A partir de maintenant, à partir d'aujourd'hui, il faut que je me reprenne en main. Il est hors de question que je m'enfonce plus bas que terre ! C'est serait injuste que je déprime, en sachant qu'il y a des vies misérables qui existent dans le monde.
Lentement, mais sûrement ; je me lève du lit. Je me prépare pour la journée en dernier, je mets donc une robe de chambre et je descends dans la cuisine, afin de préparer mon petit-déjeuner et celui des petits. Il faut savoir une chose : j'ai eu deux enfants avec Helen, une fille de quatre ans et un garçon de deux ans. Quant à Eléanore et Théodore, les jumeaux de la famille, je les ai eu lors de mon premier mariage. Eh oui ; même si je suis le prince du Royaume-Uni, Helen est ma deuxième femme.
***
Lorsque j'arrive dans la cuisine, je constate que je suis seul. Encore une fois, génial... Mon épouse doit être réveillée, mais elle m'évite depuis plusieurs jours. Au fait, depuis notre dispute de la semaine dernière, on ne se parle presque plus. C'est sûrement mieux ainsi, parce que sinon, on se crie dessus ! Les seules fois où on a un minimum de conversation, c'est lors des repas, pour que les enfants ne se doutent pas qu'il y a un problème entre nous.Voyez par vous-même, la situation n'est pas top... On pourrait même dire que notre couple bat de l'aile, mais je refuse de l'admettre. Car malgré nos disputes, je l'aime beaucoup. Helen a cette petite chose en plus, qui fait que j'ai craqué sur elle. Sauf qu'on dirait qu'elle l'a oubliée... Quand ma femme va arriver dans le salon, je vais essayer de discuter calmement avec elle. Notre situation ne peut plus durer ; ce n'est pas raisonnable pour nous deux !
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Citation : " - Une de nos armes les plus puissantes est le dialogue."
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Les journalistes en herbe
ActionJustine n'a pas le bac et pourtant, elle a été acceptée dans l'une des plus prestigieuses écoles de Londres. Samuel est l'un des écrivains les plus reconnus du monde, professeur et journaliste, et sa mission est d'aider une élève atypique. Mais qu...