Justine n'a pas le bac et pourtant, elle a été acceptée dans l'une des plus prestigieuses écoles de Londres.
Samuel est l'un des écrivains les plus reconnus du monde, professeur et journaliste, et sa mission est d'aider une élève atypique.
Mais qu...
Extrait du chapitre : " - D'ailleurs, il continue de me soutenir tous les jours... "
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Point de vue Justine
10 mois plus tôt, à Londres, en Octobre 2009
Sans vouloir me vanter, je sais me défendre quand on vient m'embêter. Et princesse ou non, ce n'est pas Eléanore Baker qui va commencer à me donner des ordres non mais ! Ce n'est pas parce qu'elle est plus âgée que moi, que je dois forcément lui obéir... En remarquant qu'elle continue de me fixer d'un air arrogant, je me sens plus que gênée désormais. Quel est son problème, j'aimerai bien savoir ce que je lui ai fait, alors que l'on ne s'est jamais rencontré auparavant ?! Le malaise est palpable dans l'atmosphère, en ce moment-même ; je souhaiterai être ailleurs que dans cette foutue salle d'attente. Mais comme on entretien débute bientôt, je ne peux pas partir ainsi...
C'est ma deuxième chance d'entrer à la Royale Académie, et il est hors de question que je la laisse passer ! Mais le ton hautain de Eléanore ne m'aide pas du tout, au contraire, j'ai l'impression d'être une moins que rien ! En tout cas, une chose est certaine : celle-là a l'air de me détester. Ecoutez tant pis, il y a pire dans la vie... Je sens qu'il y aura de fortes tensions entre nous, si je suis acceptée dans sa classe ! Cette fois-ci, un duel de regard se joue entre elle et moi. Durant l'espace de quelques secondes, on s'observe les yeux dans les yeux, sans ne rien dire.
Je n'ai pas envie de lâcher l'affaire, à tel point que j'oublie où je me trouve et je fais abstraction des autres. Le temps semble durer plus longtemps ; mais c'est une fausse impression ! Puis, au moment où je ne m'y attends le moins, Théodore finit par poser sa question, ce qui met fin au combat entre moi et Eléanore. Je détourne le regard vers son frère jumeaux, afin d'être plus attentive face à son interrogation :
" — Désolé si elle t'a vexée, ma sœur manque de tact... Mais saches que ce n'était pas son but, elle dit ce qu'elle pense ! Plus sérieusement, on voulait savoir si les bébés à côté de toi étaient tes enfants ? On se demandait cela avec mes amis, car ce n'est pas courant de voir une jeune de fille de ton âge avec des enfants... " ; explique celui-ci, d'un ton embarrassé, tout en ce mordant nerveusement la lèvre.
A cet instant précis, après avoir écoutée sa question, je ne peux pas m'empêcher de le regarder étrangement. Ça alors ; vient-il vraiment de me poser cette question bizarre ?! Si on m'avait dit un jour que le fils de Samuel Baker m'aurait demandé ceci, je ne vous aurai pas cru honnêtement ! Ils croient réellement que je me promènerai avec des bébés qui ne sont pas les miens, dans l'enceinte d'une école ? C'est vrai, vous avez raison, je pourrai être nounou.
Mais franchement, entre nous, qui irait passer un entretien avec des enfants qui ne sont pas les siens ? Ça n'a aucune logique ! Alors, ma première réaction, c'est d'éclater soudainement de rire. J'imagine qu'ils ne vont pas comprendre pourquoi je rigole tout d'un coup, mais c'est plus fort que moi ! Je n'y peux rien, si la question de Théodore me fait glousser... Je sais que je vais sans doute passer pour une idiote à rire toute seule, mais actuellement ; ce n'est pas mon souci le plus important.
