Pour une fois, Debby se réveilla tôt, à neuf heures. Pourtant la veille ils étaient arrivés à vingt-trois heures. Elle resta alongée un moment, repensant à la veille.Elle rigola en se rappelant la tête de Bruno quand il était descendu de voiture. Il lui avait promis de ne plus jamais monter dans une voiture qu'elle conduisait. Et sa tête quand elle était entrée dans la boutique de lingeries, s'il avait pu, il se serait caché dans un des sacs qu'il tenait, tellement il était mal à l'aise!
Mine de rien, elle avait apprécié cette virée. Certes Bruno refusait toujours de se détendre, mais elle appréciait sa compagnie. Elle aimait le taquiner. Il était tellement prévisible! Mais sans doute ce qui lui plaisait le plus chez lui était qu'il lui résistait. Il la traitait comme n'importe quelle personne normale. Elle avait l'habitude que les gens de son entourage soient aux petits soins pour elle, qu'ils cherchent toujours à lui faire plaisir, pour être dans les bonnes grâces de son père.
Elle prit une douche, enfila un maillot deux pièces et un short jean, attacha ses cheveux en chignon lâché et descendit. Comme elle s'y attendait, la maison était vide, à l'exception de Léna qui faisait le ménage au salon. Elle se dirigea vers la dépendance et sonna. Quand Bruno lui ouvrit la porte, une délicieuse odeur de café et d'omelette lui taquina les narines. Elle se souvint qu'elle n'avait pas pris de petit déjeuner depuis qu'elle était arrivée. Son ventre cria famine aussitôt.
- Bonjour! salua-t-elle.
- Bonjour! Avez-vous passé une bonne nuit?
- Oui, on peut même dire que je n'avais jamais aussi bien dormi depuis un petit moment. Et toi? Tu t'es remis du voyage?
- S'il vous plait, n'en reparler plus! demanda-t-il en faisant une mine dégoutée. Avez-vous déjà pris votre petit déjeuner?
- Non.
- Entrez, j'allais justement prendre le mien. Joignez-vous à moi!
- Merci!
Elle entra et le suivit jusqu'au coin cuisine et prit place au comptoir. Bruno lui servit une tasse de café et refit une omelette. Il lui servit, prit son plat et s'assit près d'elle. C'était la première fois qu'il venait de lui même aussi près d'elle, et ça lui fit plaisir. Il était en train d'abaisser ses barrières.
Ils mangèrent en silence, ensuite elle insista pour faire la vaisselle. Une fois fini, ils se rendirent dans le séjour et elle s'assit dans le même canapé que la dernière fois. Il l'imita, et s'assit dans un autre fauteuil.
- Que prévois-tu de faire aujourd'hui? demanda-t-elle.
- je n'ai rien de spécial à faire, répondit-il. Je vais probablement lire ou dess... Regarder la télé.
- Dessiner? S'enthousiasma-t-elle. C'est ce que tu allais dire n'est-ce pas?
- Non, vous devez faire erreur, nia-t-il en détournant le regard.
- Tu mens! lança Debby. Tu mens très mal, je te l'ai dit! Alors comme ça du dessine! Je peux voir tes dessins?
- Non, je n'aime pas qu'on les voit.
- Donc tu admets que tu dessines! jubila-t-elle. Mais pourquoi tu ne veux pas les montrer?
- Je... Je ne sais pas. Je n'aime pas, c'est tout!
- Mais l'art est fait pour être montré au grand public! s'indigna-t-elle. Pas pour être confiné dans une pièce!
- Mais je ne dessine pas pour le public, moi! se justifia-t-il. Je dessine pour... pour me détendre, m'évader... et pour occuper mon temps libre.
- Alors tes dessins doivent être fabuleux! Les meilleurs artistes sont ceux qui conçoivent pour le plaisir de concevoir, pas ceux qui en attende une quelconque reconnaissance.
- Alors vous êtes d'accord avec moi que je n'ai pas besoin de montrer mes oeuvres! appuya-t-il.
- Mais si! Tu devrais...
Elle fût interrompue par le bruit de la sonnette d'entrée. Ils s'interrogèrent du regard: qui ça pouvait être? Pénélope ne devait pas venir, et Léna devait être en train de faire le ménage dans la chambre de Debby.
Bruno se leva pour aller ouvrir, et revint quelques instants plus tard accompagné de Julio. Ce dernier salua chaleureusement Debby et s'assit près d'elle dans le canapé tandis que Bruno restait debout, les mains fourrées dans les poches.
Il commença aussitôt à lui faire des complimentssur son ''corps trop sexy'', qu'elle accueillit avec plaisir, lançant parfois des coups d'oeil à Bruno pour savoir quelle était sa réaction. En voyant qu'il avait les mains dans les poches elle conclut qu'il était agacé. Elle commençait à bien le connaitre, et il faisait toujours ça quand quelque chose l'agaçait.
- J'avais prévu passer la journée à me prélasser à la piscine, annonça Debby. Que diriez vous de me tenir compagnie?
- C'est une super idée je trouve! fit Julio. Bruno, tu pourrais me passer un short de bain s'il te plait?
- Mmm... grogna ce dernier en se dirigeant vers sa chambre.
- Il s'est levé du mauvais pied ce matin ou quoi? demanda Julio.
- Peut-être bien! répondit Debby de manière énigmatique.
Bruno était jaloux, elle en était sûre maintenant. Et elle jubilait intérieurement à cette idée. Julio allait peut-être l'aider à obtenir ce qu'elle voulait, après tout! La Providence était vraiment généreuse de lui servir cette opportunité sur un plateau.
En plus Julio n'était pas si mal! Il était moins musclé et moins grand que Bruno, mais il dégageait un certain charisme. Il avait la peau mate, les cheveux noirs bouclés, presque crépus, le menton carré et les yeux bruns clair.
Bruno descendit un peu plus tard, avec en main un short de bain qu'il tendit à Julio. Ce dernier partit dans la chambre pour se changer, et presqu'aussitôt Léna débarqua sans crier gare. Son regard passa de Debby à Bruno, puis de Bruno à Debby, puis elle serra la mâchoire.
- Bruno, qu'est-ce que vous faites là? demanda Léna en le fusillant du regard.
- Pourquoi cette question? fit Bruno. Je te rappelle que je vis ici!
- Mais ELLE, que fait-elle ici? gronda Léna.
- Je ne vois pas en quoi... commença Bruno.
- Eh bien il s'avère que cette maison m'appartient, coupa Debby en se levant.
Elle continua de parler en marchant jusqu'à bruno et posa le bras sur son épaule de manière nonchalente, mais sans sourire, avec un air tellement sérieux qu'elle devait faire peur.
-Et quand je dis cette maison, continua-t-elle, j'entends par là tout ce qu'il y à à l'intérieur de la clôture. Et donc cette dépendance. Et si je décide d'y venir, je le fais. Même si je décidait de dormir ici désormais, personne ne pourrait m'en empêcher. Cela te dérange-t-il, Léna?
- Je...
Elle se tut, ne sachant quoi répondre. Debby lui sourit. Un sourire faussement sympathique. Et Léna s'en alla sans demander son reste. Debby n'appréciait pas Léna. Sans doute parce qu'elle avait été en couple avec Bruno, et qu'elle continuait à lui tourner autour.
- Que se passe-t-il? demanda Julio qui venait de débarquer, vêtu du short que lui avait passé Bruno. J'ai cru entendre la voix de Léna à l'instant.
Ils se retournèrent de concert et elle s'approcha de lui en souriant.
- C'est rien, répondit Debby. Léna était juste venue nous annoncer son départ.
VOUS LISEZ
L'homme à tout faire
RomanceDebby décide de partir s'installer pendant l'été dans la maison de vacances de sa famille pour éviter de croiser celui que son père aimerait la voir épouser. Elle y fait la connaissance de Bruno, ''l'homme à tout faire'' de la maison, et décide de l...