Chapitre 18

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Après le repas, ils papotèrent encore un peu, puis Anaïs le ramena, en lui rappelant de parler à '' son ami dessinateur '' du poste. Depuis l'extérieur, il remarqua que les lumières de Debby étaient éteintes. Il en conclut qu'elle devait dormir, pourtant il était à peine vingt heures. Il se rendit à la cuisine, et remarqua qu'elle n'avait pas mangé son repas.

Il commença à s'inquiéter. Était-elle malade? Il chauffa le plat, le posa sur un plateau avec un verre de jus de fruit et se rendit à sa chambre. Il toqua une première fois, mais n'eut pas de réponse. Il ouvrit la porte doucement, et envoya la tête. Il mit quelques instant à s'accommoder à l'obscurité, puis ce qu'il constata le fit paniquer de plus belle.

Debby n'était pas dans son lit. Il entra, et s'aventura dans la salle de bain: vide aussi. Où était-elle passée? Il posa le plateau sur le lit, et l'appela. Une sonnerie retentit derrière lui, et il retrouva le portable de Debby sur la table de chevet.

Il sortit de la chambre et parcourut toutes les autres pièces de la maison, en vain. Il se retrouva au salon, essoufflé, et de plus en plus inquiet. Et s'il lui était arrivé quelque chose? Il n'aurait jamais dû la laisser seule! Il s'affala dans le canapé, et s'apprêtait à appeler son ami Julio lorsqu'il perçut de légers clapotis en provenance de la piscine.

Il se redressa, ouvrit la porte donnant sur la piscine et sortit. Il n'y avait que pour seul éclairage la lune dans toute sa splendeur. Son reflet brillant sur l'eau bleu nuit de la piscine était troublé par des vaguelettes irrégulières. Sur un transat il aperçut un vêtement fleuri, une robe de Debby. Puis une tête aux cheveux noirs émergea au milieu de la piscine, disparu de nouveau avant de réapparaitre a l'une des extrémités. Aussitôt toute sa frayeur se dissipa.

Elle s'étendit à la surface de l'eau, les yeux clos, l'air paisible. Sous la lueur de la lune sa peau avait un aspect laiteux, et ses cheveux humides brillaient. Il fit quelques pas dans sa direction, longeant le bord de la piscine silencieusement. Il n'aurait su dire pendant combien de temps il était resté là, à la contempler. Il était comme hypnotisé par ce visage, dénudé de tout artifice, à l'expression si simple et sans aucun doute, si sincère.

- Tu es rentré tôt! déclara Debby, les yeux toujours clos.

Bruno fut pris au dépourvu par cette prise de parole inattendue. Il était persuadé d'avoir été discret, il s'était apparemment trompé.

- Je n'avais pas prévu rentrer tard, répondit-il en s'accroupissant près d'elle. Comment te sens-tu?

- Je vais bien.

Un silence seulement troublé par des grillons et de légers coups de vent s'installa. Elle gardait toujours les yeux fermés, et Bruno continuait de l'admirer. Il remarqua alors qu'en fait elle ne portait pas un de ses maillots de bain, mais plutôt des sous-vêtements. De la dentelle, blanche ou beige à première vue. Le soutien trempé était devenu légèrement transparent. Il pouvait deviner l'oréole autour de ses tétons qui, sans doute sous l'effet de la fraicheur, avaient durcis et tendaient le tissus. C'était une image extrêmement sensuelle que Bruno avait sous les yeux. Il se mordit l'intérieur de la joue pour se retenir de la rejoindre dans l'eau.

- Comment était la soirée? demanda Debby. Vous vous êtes bien amusés?

- Elle s'est bien passée. Anaïs est de très bonne compagnie, et on ne s'était pas revu depuis un bon moment.

- Ça m'étonne que vous n'ayez pas pris plus de temps pour les retrouvailles. Vous deviez avoir... un tas de choses à vous dire!

- On s'est contenté de l'essentiel.

- Ah!

- Pourquoi n'as-tu rien mangé? Et aussi, tu as été de mauvaise humeur toute la journée me semble-t-il. Tu es sûre que tout va bien?

L'homme à tout faireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant