Chapitre 16

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Quand ils rentrèrent Debby alla directement s'enfermer dans sa chambre. C'était qui, cette Anaïs Lawson? Pourquoi Bruno avait-il paru si heureux de la voir? Il ne lui avait jamais sourit comme il avait sourit a cette Anaïs! Debby n'aimait vraiment pas cette femme, avec ses airs de petite sainte.

- Ouais, çà me ferait plaisir! répéta Debby en imitant très mal la voix d'Anaïs tout en arpentant la pièce à grands pas, avec de grands gestes des mains. Prends mon numéro et appelle moi! Et puis quoi encore?

Elle avait bien vu comment cette Anaïs regardait Bruno, elle était persuadée qu'elle avait des vues sur lui. Et ce qui l'avait le plus énervée, c'était qu'on l'ignore. Elle était là, juste à quelques centimètres de Bruno, mais ils avaient oublié son existence! Et cet air faux avec lequel Anaïs avait présumé qu'elle était la femme de Bruno! Sans doute une façon discrète de demander ''Hé, tu es célibataire?''. Et Bruno qui n'avait rien vu venir! Elle avait voulu lui répondre qu'en effet ils étaient mariés mais Bruno l'avait devancée en la présentant comme sa patronne. Et ça ne lui avait pas plu. Pas son amie, juste sa patronne. Il mettait ainsi des mots sur la distance qu'il avait creusée entre eux, et elle en avait eu le coeur serré.

- Aaaaaah! Cria-t-elle en se tirant les cheveux.

Elle ramassa un oreiller qu'elle balança avec rage sur la porte fermée avant de s'asseoir sur le lit en croisant les bras. En réalité Debby avait conscience que cette femme ne lui avait rien fait! Elle avait même été très sympathique avec elle. Mais Debby cherchait des prétexte pour la détester. Ça ne lui ressemblait pourtant pas! Elle était plutôt du genre sympathique avec tout le monde! Alors pourquoi Anaïs l'insupportait tant?

Elle était restée dans sa chambre à pester contre Anaïs, la traitant de lézard, de pingoin, et autres noms d'animaux, si bien qu'elle ne vit même pas le temps passer. Elle avait sauté le déjeuner! Et pourtant elle n'avait pas faim. On venait de toquer à sa porte, et elle vérifia l'heure: six heures du soir! Elle se leva pour ouvrir la porte et quelle ne fut sa surprise en se retrouvant face à Bruno. En même temps il n'y avait que lui! Elle fronça les sourcils.

- Bruno? demanda-t-elle.

- Bonsoir Déborah. Je venais voir si tout allait bien. Tu n'es pas sortie de ta chambre depuis que nous sommes rentrés. Tu n'a même pas mangé à midi.

- Euh... Je vais bien, ne t'en fait pas, répondit-elle machinalement. Merci de demander. C'est juste que j'étais fatiguée et je n'avais pas faim.

- Okay. Je voulais aussi t'informer que je sortais, donc quand tu voudras manger tu n'auras qu'à réchauffer le repas.

- Tu sors? s'étonna Debby. Tu vas chez Lewis?

- Euh... Non, je sors manger un bout avec Anaïs.

- Ah! fit-elle en se renfrognant. Bon bah passe une bonne soirée!

Elle referma, ou plutôt claqua la porte sans laisser à Bruno le temps d'en placer une. Presqu'aussitôt un bruit de moteur, suivi d'un klaxon se firent entendre. Elle regarda par la fenêtre, et vit une voiture blanche garée dehors, d'où sortit Anaïs. Cette dernière portait une belle robe jaune à manches courtes, et qui flottait au dessus de ses genoux et des ballerines blanches. Elle avait attaché un foulard dans ses cheveux blonds à la coupe carrée. Elle arborait toujours ce sourire dégoulinant d'amabilité qui devait sûrement apater bon nombre d'hommes. Bruno la rejoignit et elle le vit lui faire la bise avant de monter dans sa voiture. Debby sentit une larme rouler sur sa joue, entrainant d'autres à sa suite, sans pouvoir les arrêter ni même chercher à les essuyer.

Elle prit le pense bête avec le numéro de julio et l'appela.

- Julio Santiano à l'appareil, à qui ais-je l'honneur? fit la voix enjouée de julio.

L'homme à tout faireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant