Chapitre 17

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Bruno avait proposé à Anaïs qu'ils aillent dîner, et elle avait accepté. Et elle avait insisté pour venir le chercher en apprenant qu'il n'avait aucun véhicule. Et quand il était parti prévenir Déborah, sa mauvaise humeur n'était toujours pas passée. Elle lui avait claqué la porte au nez! Il avait envie de croire que cette mauvaise humeur soit causée par Anaïs, que Déborah soit jalouse, mais il ne devait pas se faire d'illusions. Pour être jaloux il faut avoir des sentiments pour la personne, or Déborah n'avait pas de sentiments pour lui.

Il s'apprêtait à toquer à nouveau, quand un klaxon retentit. Il descendit et vit Anaïs qui l'attendait à l'extérieur. Elle était splendide. Le jaune lui allait bien, cette couleur concordait avec son côté jovial. Elle lui souriait, comme toujours. Un sourire bienveillant. Ce sourire est une des dernières choses dont il se souvenait de la période du collège.

Il la rejoignit et lui fit une accolade avant qu'ils ne s'en aillent. Sur le trajet ils avaient parlé de tout et de rien, insultant ensemble un chauffeur qui les avait dépassés du mauvais côté, commentant une scène de ménage qui se faisait en public, et riant de certains véhicules un peu dépassés qu'ils rencontraient. Ils arrivèrent ensuite à un petit restaurant modeste près du lac et qui servait uniquement des plats propres à la région.

Ils prirent place sur la terrasse, avec une belle vue sur le lac endormi qui miroitait légèrement. Plusieurs personnes se promenaient autour, malgré la nuit qui était déjà tombée. D'autres étaient assis au bord du lac et certains avaient escaladé l'énorme rocher qui d'après les dires des plus vieux, était là bien avant la création de ce village.

Ils commandèrent un jus de fruits chacun en attendant que leur repas leur soit servi.

- Alors, Bruno, commença Anaïs. Qu'es-tu devenu ces dernières années?

- Pas grand chose! répondit-il en haussant les épaules. Je n'ai pas eu la chance d'avoir des parents assez riches pour m'offrir des études supérieures, alors je me suis arrêté au bac. Après ça j'ai fait divers métiers par ci par là, et maintenant je travaille pour la famille McNamara. Je prend soin d'une maison de vacances qu'ils ont dans le coin.

- McNamara de la chaine hôtelière Azur? demanda Anaïs les yeux pétillants d'intérêt.

- Oui, eux même. La classe, non? fit-il un peu rieur.

- Yeah! s'exclama-t-elle avec un accent anglais fort.

- Et toi, alors, qu'as-tu fait depuis ton départ?

- Well, avec ma famille nous sommes partis nous installer en Angleterre. J'y ai fait un lycée assez ordinaire, puis je suis entrée dans l'École Des Arts ou j'ai étudié la peinture. Maintenant j'y travaille en tant que professeur.

- L'École Des Arts? s'étonna Bruno. La fameuse '' École De Arts ''? Quelle chance!

- Tu l'as dit! C'est une chance inouïe! Et figure toi que...

Elle s'interrompit quand la serveuse leur apporta leur commande. Elle prit aussitôt une bouchée, et poussa un gémissement de satisfaction.

- Mmmm! Ça m'avait manqué, ce plat!

- Vous n'en cuisinier pas en Angleterre?

- Non, on n'avait pas le temps. Ma mère a cherché une cuisinière et vu qu'elle n'est pas d'ici...

- Je vois! Alors tu disais?

- Ah oui! Je disais que j'étais actuellement professeur pour L'École Des Arts, et je leur ai soumis un projet. Il s'agissait d'ouvrir au moins une École Des Arts sur chaque continent. Ce sera plus pratique pour les étudiants étrangers. Car vois-tu, c'est plus simple de quitter par exemple le Brésil pour les USA que de devoir aller jusqu'en Angleterre.

L'homme à tout faireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant