L'homme à tout faire

Chapitre 31

Bruno se gara dans la ruelle devant la clôture de jardin d'une petite maison aux allures paisibles. La pelouse était parfaitement tondue, et on sentait qu'une main verte prenait soin des plantes qui bordaient l'allée et la véranda. Il descendit et tendit la main à Debby, avant d'ouvrir le petit portail.

Ils avaient fait quelques pas à peine qu'une petite femme ronde dans la cinquantaine sortit de la maison et se plaça sur les marches de la véranda. Elle devait mesurer à peine un mètre cinquante, les yeux bleus, et avait les cheveux noirs grisonnants attrapés en un chignon bien serré. Elle portait un tablier sur sa robe fleurie, et se nettoyait les mains dans un torchon. Elle leur lança un regard suspicieux, avant de leur sourire.

- Mais enfin, poney! S'exclama-t-elle d'une voix qui imposait le respect. Tu aurais pu nous prévenir que tu venais accompagné!

- Maman Arrête de m'appeler...

- Soyez la bienvenue dans notre humble demeure! Le coupa-elle en prenant les mains de Debby. Venez donc, entrez!

Sa mère, Jeanette Vlahaus, venait de lui mette un vent phénoménal! Bruno en resta sans voix. Elle semblait ne même plus le voir! Elle attira Debby au salon et l'installa dans un fauteuil.

- Chéri! cria Jeanette en direction de la cuisine. Rajoute des pommes de terre!

- Mais enfin! se plaignit une voix d'homme depuis la cuisine. Tu viens de me dire qu'il y en avait trop!

- Il y en avait trop pour quatre personnes, explique-t-elle en se dirigeant vers la cuisine. Mais nous avons une invitée surprise!

Bruno se retrouva seul avec Debby au salon, et lui lança un sourire gêné.

- Ma mère est un peu... spéciale, expliqua-t-il.

- Poney!? se moqua-t-elle.

- Oui, bon...

Sa mère reparut avec un verre et une bouteille d'eau, suivi de près par un homme à la carrure imposante. Il était un peu plus grand que Bruno, avec des muscles imposants, les cheveux bruns et les yeux marrons. C'était le père de Bruno. Ça se voyait immédiatement. Sa femme paraissait minuscule devant lui, mais aucune impression de domination n'émanait de lui.

- Soyez la bienvenue chez nous, salua le père. Je suis Édouard Vlahaus.

- Jeanette, se présenta la mère.

- Enchantée, répondit Debby. Moi je m'appelle Déborah McNamara, Debby en plus court.

- McNamara? demanda Édouard à l'attention de son fils. Ce ne sont pas tes patrons?

- Si. C'est la fille de mon employeur, elle est venue passer des vacances ici.

- Grand frère! tonna une voix grave depuis la cuisine. Viens émincer les oignons, c'est ta spécialité!

- Lucas, on vient saluer, quand on a de la visite! reprocha Jeanette.

Le fameux Lucas émit un grognement avant de les rejoindre à la cuisine. Il était encore plus imposant que leur père! En fait, Jeanette était non seulement la seule figure féminine de la maison, mais en plus elle était de loin la plus petite! Et Lucas, qui était sensé être le petit frère, le benjamin, était le plus grand de tous. Il paraissait plus vieux que Bruno, et avait une allure de gangster, avec ses gros muscles, ses longs cheveux bruns et sa barbe fournie.

A première vue, on pourrait dire que les deux fils ressemblaient surtout à leur père, vu la carrure et la couleur de cheveux, mais quand on y regardait de plus près, ils étaient un parfait mélange des deux parents. On reconnaissait bien les yeux bleus de leur mère, son nez droit qui semblait sculpté, et la fossette qui se creusait quand ils souriaient... Elle n'avait pas encore vu Lucas sourire, mais elle était sûre qu'il l'avait aussi, cette fameuse fossette.