CHAPITRE XIII

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PDV Camila

Je suis frustrée qu'Ally nous est interrompue. J'aurais aimé voir, je ne sais pas ce qui me prend mais j'ai eu une envie soudaine de... sexe ? Mais j'ai bien vu que Lauren était choquée et très gênée, en même temps, c'est compréhensible.

Lauren me suis derrière pour aller dans le salon. Je fais exprès de marcher de manière sexy pour la perturber. Nous arrivons au salon et Ally roule des yeux quand elle nous voit. Je crois qu'elle a soit entendu, soit qu'elle a deviné. Je me sens rougir. Lauren arrive derrière moi et me susurre à l'oreille :

- Je crois qu'elle a tout entendu et qu'elle nous a appelé rien que pour qu'on ne fasse pas de bêtise.

Je baisse la tête de honte.

- Ne t'inquiète pas Camila. Ce n'est pas grave, c'est tout à fait normal d'avoir des désirs de ce genre, me rassure Ally.

Je crois que je n'ai jamais autant été gêné de ma vie. Il faudra faire attention maintenant, ils entendent tout.

- Ally, elle est encore plus mal à l'aise, lui dit Lauren.

Elle nous sourit.

- Je vais sortir. J'ai besoin de sang, dit Ally naturellement.

Lauren hoche la tête. Je ne dis rien. C'est encore bizarre d'entendre ce genre de chose de la bouche de quelqu'un. Ally part et il ne reste que nous deux. Comme Lauren est derrière moi, elle m'entoure de ses bras. Elle pose sa tête sur mon épaule et je repose la mienne contre la sienne.

- J'ai constamment envie d'être près de toi, dit-elle.

Des frissons parcourent mon échine à ses mots. Je sais qu'elle détourne la future conversation.

- Lauren ?

Elle relève la tête et me regarde intensément.

- Si tu n'as pas été amoureuse autrefois, c'est que tu n'as jamais fait l'amour ou alors peut-être que si....

Ses yeux ne me regardent plus. Je vois bien qu'elle a honte mais je ne l'a juge en aucun cas, cela me fait même plaisir.

- Je respecte les traditions, dit-elle simplement. Je suis de la vieille époque alors...

- Oui, je comprends.

Je me tourne complètement vers elle et lui caresse la joue.

- Tu n'as pas à avoir honte.

- Je n'ai pas honte à ce sujet. Je suis juste sensible à ça car je me suis promis et que je l'ai promis à mes parents que je ne le ferai jamais avant... le grand jour. Ça me frustre parce que je regrette d'avoir fait ce serment.

- Pourquoi ne pas briser ce serment ?

- J'en ai beaucoup trop brisé, dit-elle mystérieusement.

- Comme quoi ? Je lui insiste à m'avouer.

- Pourquoi ne parlons pas de toi ? Dit-elle subitement.

Elle m'a pris au dépourvu. Je retire ma main de sa joue et recule.

- Il n'y a rien à dire sur moi, je lui dis froidement.

- Je suis désolée, je ne voulais pas te méprendre.

- Ce n'est rien.

- Comprends moi, je ne sais pratiquement rien de toi et je voudrais en s'avoir d'avantage.

Je m'assois sur le canapé et j'attends qu'elle s'assoit. Je prends une inspiration. Je n'aime pas parler de moi et de mon passé pas très joyeux.
J'allais commencer à parler mais elle me devance.

- Parle moi de ta famille.

Elle savait que j'allais lui demander par où commencer.

- J'ai une petite sœur, Sofia. Elle est la plus importante personne pour moi. Elle me soutient sans qu'elle ne le fasse exprès, elle me redonne de la joie dans ma vie infâme. Quand j'ai du la quitter pour être ici, elle pleurait énormément, elle ne voulait pas me quitter et moi aussi mais il fallait que je pense à moi au moins un instant, ça ne pouvait pas continuer comme ça.

Je marque une pause.

- Mes parents sont des personnes très sévères et très absents. Je n'ai pas eu une enfance des plus joyeuses. Notre femme de ménage m'a éduqué et élevé avec Sofia, je lui en remercie infiniment. Quand mes parents étaient à la maison, c'était pour m'ordonner des choses que je ne voulais pas, comme me marier avec un homme que je n'aimais pas parce qu'il était de bonne famille ou alors m'ordonner de ne plus faire de musique pour me concentrer dans un vrai travail comme ils le disent. Il fallait que je fasse bonne image mais il s'est passé une chose. Nous avons déménagé en Géorgie et tout mon monde déjà nul était devenu encore plus désastreux.

Je commence à avoir les larmes aux yeux et à trembler. Lauren se rapproche de moi et me caresse le dos.

- Je sais que je te l'ai déjà expliqué indirectement mais je veux t'en parler sérieusement. La Géorgie est un état avec beaucoup de personne avec la peau de couleur blanche et je suis cubaine avec donc une couleur de peau mate. Quand je suis entrée dans mon collège tout a changé. Les amis que je m'étais fait avant se sont retournés contre moi. Ils me disaient que je ne devais pas être ici parce que je n'étais pas comme eux, blanche. C'était des propos racistes et je ne savais pas ce que c'était à cette époque et je pensais que ce qu'ils disaient était vrai. Alors je les ai cru et je subissais leurs horreurs. Jusque ici, ce n'était que ça mais les années passaient et je n'avais toujours pas d'amis. Je suis entrée au lycée et ça a été bien pire. Je pensais que ça allait s'atténuer mais au contraire cela c'est amplifié.

Cette fois, mes larmes coulent sur mes joues. Je me sens faible et je n'ai pas envie de le montrer devant quelqu'un mais là, je ne peux pas faire semblant.

- Tout le monde m'harcelait parce que j'étais la seule comme ça. Et puis ensuite, je me suis cherchée du fait que j'étais lesbienne et forcément quelqu'un l'a su. Quand je marchais dans les couloirs, on me poussait, on me disait que j'étais une sale gouine et que je ne devais pas vivre. On me prenait mon sac et on le jetait à la poubelle. On me frappait et m'humilier. Des filles dans les toilettes avaient rempli un seau de pisse et me l'ont jeté dessus. On a même une fois essayé de m'abuser mais un professeur est arrivé à temps et c'est là que j'ai décidé d'en parler, j'étais à bout. Je savais que mes parents ne se serait pas donné la peine de m'aider alors j'en ai parler au directeur et il m'a conseillé. J'ai parlé à la police pour mes agresseurs et certains ont été en prison mais seulement ceux qui avaient dix-huit ans. J'aurais aimé que ce soit tous ! Je commence à crier. J'aurais aimé qu'ils croupissent tous en prison pour ce qu'ils m'ont fait enduré ! J'ai pensé à me suicider ! A me couper les veines parce que j'étais au plus bas !

Lauren essuie mes larmes et essaye de me calmer comme elle peut. Je vois qu'elle est en colère tout comme moi mais elle essaye de se contenir pour me calmer.

- Je l'aimerais moi aussi mais il faut que tu te calmes. Tu sais, j'aimerais même pas qu'ils soient en prison, j'aimerais juste qu'ils meurent pour ce qu'ils ont fait. De les vider de leur sang et qu'ils souffrent comme toi tu as soufferts. Tu ne sais pas comment je me retiens de partir et de les tuer un par un.

Ses yeux deviennent dorées. Je la prends dans mes bras en pleurant à chaudes larmes. Elle ressert ses bras autour de moi fortement. Nous restons comme ça pendant plusieurs minutes jusqu'à qu'Ally rentre de sa chasse.

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