Khadija

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Aïcha : as tu fait ce que ton père t'avait dit?( en fermant le livre saint)

Moi: ( nerveuse) euh..quoi donc?

Aïcha : présenter tes excuses à ce garçon, le fils de l'ami de tante Djamila !

Moi: pas..pas encore ! ( rangeant mes habits dans l'armoire)

Aïcha : qu'es que tu attends pour le faire ?

Moi: il n'est pas venu hier alors je me suis dit que je le ferai quand il viendra ici !

Aïcha : pas besoin, je vais t'accompagner chez lui et tu pourra le faire!

Moi: désolé de te dire ça mais c'est hors de question ! Je le ferai quand l'occasion se présentera.

Aïcha : comme tu le souhaite !

Je sors pour aller prendre de l'aire dans la cours, je me sens quand même seul chose qui ne m'étais jamais arrivé. Je me suis habituée à m'enfermer dans la maison de mon papa depuis bébé, à suivre ses ordres et pratiquer bien ma religion. Ce changement que je vie chez tante Djamila fait naître en moi de la curiosité, l'envie de sortir et explorer ce monde. Mais j'ai énormément peur, papa nous disait souvent que le monde d'aujourd'hui était un monde ténébreux où il y'avait plus de différence entre les êtres humains et les animaux. Cependant depuis que je peux sortir pour me rendre où bon me semble, voir les rues, les arbres de très près, le ciel brillé je sens quelque chose naître en moi. Je ne dis pas qu'avant je ne sortais pas mais c'était rarissime et ça ne se déroulait pas comme maintenant. Ma tante me donne toute la liberté dont elle juge avoir besoin mais n'empêche que Aïcha me surveille toujours et je me suis déjà habituée à rester enfermer chez moi, dès que je sors, je me sens vulnérable et pas du tout en sécurité.

Le lendemain vers la nuit, ma tante m'ordonne de sortir le sac à poubelle, je le prends et le fais sortir dehors où se trouve la poubelle. En voulant entrer j'aperçois une silhouette que je connais très bien, il s'agissait de Lucifer, il marchait à la vitesse de la lumière son expression sur le visage était un mélange de colère et tristesse. Puisqu'il est là, j'en profite d'aller lui présenter mes excuses, mais il était déjà loin, n'empêche que je presse les pas pour le suivre. Je ne sais pas pourquoi mais mon instinct me dit de le suivre, j'aurai pu attendre une autre occasion pour lui présenter mes excuses mais je refuse d'attendre. Heureusement que j'étais en burqa, il marchait à la vitesse de la lumière et j'avais du mal à le suivre, soudain il s'arrête comme une voiture qui viens de freiner et je fais pareil, il s'apprêtait à se retourner vers moi aussitôt je me cache derrière le mur d'un bâtiment. Je me demande pourquoi je me cache ainsi, c'était l'occasion de l'interpréter et lui dire ce qui m'avait poussé à le suivre mais je me cache comme une espionne, enfaite Lucifer me fait peur, il est arrogant impoli et en ce moment il agit comme une personne qui a envie de commettre un meurtre, je ne veux pas être sa proie moi! Je jette un discret coup d'œil puis je le vois poursuivre son chemin. J'accélère mes pas et on arrive dans un endroit très sombre et en mauvais état, ça puait en plus d'être encombré par des tas de déchets. Il sort une arme de son pantalon, je connais quand même ces choses là car j'en ai entendu parler et je m'intéresse au monde extérieur. Je place ma main sur ma bouche pour étouffer un crie, je me demande bien ce qu'il compte faire, et si il m'avait vu? Et si il faisait semblant de ne m'avoir pas vu? Et si il voulait me..tuer?

Moi: soubhanallah( chuchotant)

Il se mit à pleurer désespérément, jamais j'aurai cru voir de ma vie un homme pleurer, surtout Lucifer qui a toujours affiché un air de mauvais garçon insensible. Il se parlait à lui même en faisant les cent pas, il tenait l'arme dans ses mains puis quelques secondes après il avance vers ma direction, je me colle aussitôt au mur de cette maison en construction afin qu'il ne me voit pas. Après quelques secondes je jette un discret coup d'œil, il avait déposé son arme sur la pierre à proximité de moi. Je sors discrètement de ma cachette pour récupérer le pistolet, je tremble comme une feuille, il était dos à moi, les mains plongées dans ses cheveux en pleurant, j'avais pitié de lui, je me sentais meurtri comme si il m'avait transmis tout son ressenti. Je retourne à ma cachette pour décharger l'arme, j'essaie de trouver comment le faire, je transpirais à grosses gouttes, je m'imaginais entrain de recevoir une balle en pleine figure. Heureusement que j'ai pu trouver comment sortir les balles, je remets l'arme à l'endroit où je l'avais trouvée puis retourne me cacher, je jette un regard discret vers sa direction je le vois venir à nouveau vers moi pour récupérer son objet. Il retourne à son endroit puis reste immobile un long moment les yeux rivés vers le ciel, il dépose le pistolet sur sa tempe mon coeur rate un battement, bien que j'ai retiré les balles j'arrivais pas à réaliser qu'il voulait se suicider, c'est un péché impardonnable qui mène en enfer, et j'avais peur. Il appuie sur la détente sans hésité un moment, mais rien ne se passe, il recommence encore et encore en hurlant de rage pendant que l'arme refusait de lui donner ce qu'il voulait.

La fille d'un ImamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant