Chapitre 24

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Il voulu se relever pour la consoler.

- non je t'en prie ne bouges pas... je suis désolée, je vais me contrôler...

- non je ne veux pas que tu sois désolée... tu ne devrais pas faire ça...

- oui, mais y a pas le choix... aller, nettoyage... et puis, tu sais quoi... ton dos n'est pas si repoussant... ils t'ont bien soigné... j'ai le cœur qui saigne parce que vu toutes les coutures j'imagine la boucherie que ça a du être mais là... on pourrait croire que tu te remets d'un accident de la route par exemple...

Elle sortit son téléphone portable.

- qu'est ce que tu fais???

- une photo.

- de mon dos???

- oui, je suppose que personne ne t'a montré dans quel état tu es... tiens regardes... tu vois ils ont bien refermé les blessures... avec quoi ces ordures ont pu te lacérer à ce point?

- je ne sais pas si je dois répondre à ça...

- moi, j'imagine un bâton avec une sangle et au bout un genre de boule de l'enfer avec des clous...

Frémissant, à l'évocation du jouet préféré du chef des Tarcs et se souvenant de son effroi quand il l'avait levé pour l'en frapper, puis de la douleur de chaque coup, il hocha la tête.

- il aurait fallu lui enfoncer dans le derrière!

- j'y ai bien pensé mais figures toi que ce lâche de fils de cochon ne me laissait pas libre de mes mouvements... articula t il.

Elle se remit au travail pour tout désinfecter surtout la vilaine blessure entre ses reins puis déclara:

- je trouve que l'Amérique du sud c'est un peu pourri comme destination de vacances, non?

- oui... les activités sont lassantes à force...

- l'année prochaine, si tu tiens à rester dans le même thème, on pourra aller tester les camps nord coréens...

- non, merci... l'année prochaine, on sera en mode pouponnage... parce que si j'ai bien compté, ils devraient naître en juillet, non?

- oh oui...

Les larmes étaient oubliées remplacées par tout l'amour de la terre pour ses petits papillons. Il soupira de bonheur de la voir ainsi radieuse, par la magie de l'amour maternel.

- j'espère que ça va te plaire...

- quoi?

- d'être papa...

- déjà ça me plaît... sourit il et puis je suis très heureux que tu aies déjà eu des enfants, j'ai l'impression d'avoir une vraie pro pour m'apprendre... à m'occuper de nos enfants... sinon je serai mort de trouille...

Elle l'embrassa dans le cou, puis se mit a étaler la pommade comme l'infirmière lui avait montré. Puis, elle sortit l'appareil et le promena doucement au dessus de ses plaies. Ils n'y avaient pas fait attention mais le rideau n'avait pas empêcher les autres de suivre leur conversation. Ils étaient silencieux, émus aux larmes. Elle lui remit des pansements propres et soupira, épuisée par la tension nerveuse de toute l'opération...

- on s'y recolle dans trois heures... tiens, ton pantalon...

- oh... j'ai la flemme... il faudra le retirer dans trois heures...

- oui, mais à Sainte Lucie, tu voudras pas sortir prendre un peu l'air?

- toi oui?

- ben oui... sûrement...

- OK, fit il en attrapant le pantalon, prends ça comme une preuve d'amour...

- je suis flattée...

Elle passa la tête hors du rideau.

- vous êtes prêts? Il est rénové de fond en comble, ta Daa!

- bravo!

- et si on mangeait? fit Max.

- aller!

Alvilde se leva et ramena les plateaux. La reine refusa, nouée d'émotion sans l'avouer. Nikita grignota un peu puis, nauséeuse, se servit une infusion.

- les femmes sont des mystères, soupira Martin, inquiet qu'elle s'alimente si peu, tu viens de me soigner le dos en mode boucherie et c'est un petit plat avec trois pauvres carottes qui te file la nausée...

- j'ai jamais dit qu'il y avait une logique...

- tu as bien fait...

- et si on lui foutait de la viande dans ses infusions? proposa Max.

- argh, non arrêtes!!

- y a rien qui te fais envie, demanda Alvilde en ouvrant le frigo... du chocolat? y a une tablette de chocolat...

- tiens oui... pourquoi pas!

La mine gourmande, Nikita engloutie la tablette entière.

- ben, si tu es malade, on saura pourquoi... commenta Martin l'air complètement dépassé.

- non, ça va... sourit elle. j'ai juste un peu sommeil...

Elle se lova dans son fauteuil et s'endormit quasi instantanément.

- putain, vieux t'es pas sorti du sable... ironisa Max, ça va être long, 9 mois...

- plus que 8...

L'avion atterrit un peu plus tard à Sainte Lucie sous un soleil radieux, Nikita sortit prendre l'air entraînant son mari. Ils firent quelques pas main dans la main.

Martin s'assit sur un muret, fatigué par ce petit déplacement. Elle vint se blottir devant lui. Ils s'embrassaient quand une douleur dans le dos le fit sursauter. Elle vit l'angoisse de ses souvenirs envahir son regard. Elle appuya son front contre le sien, les yeux plein d'amour dans ses yeux terrifiés.

- hey... ça va... tout va bien...

- tu parles! Grogna t il en se dégageant.

Elle le regarda tristement s'éloigner.

- Martin... appela t elle doucement.

- quoi? Lança t il sans se retourner.

- Jeg elsker deg...

- je pense qu'il va me falloir un peu de temps là, tu vois pas??

Elle prit difficilement une inspiration et demanda d'une voix blanche:

- ah oui, du temps! OK disons combien? 10 mois? Ou il faut qu'on compte en années?

Elle se leva et partit.

Il resta quelques minutes seul sur le tarmac puis retourna vers l'avion.

Nikita n'y était pas. Alvilde, sans faire de commentaire, lui désigna la sortie de l'aéroport:

- elle a pris son sac et m'a laissé tes médicaments en disant que tu avais besoin de temps.

- quoi? Et merde!!

- on décolle dans une heure! Lança la reine.

ENCEINTE DE TOI        M.A.P.L.V. tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant