Chapitre 48

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Le lendemain, quand un rayon de soleil le réveilla, Martin poussa un juron en voyant les plans d'Eddy tout froissés éparpillés partout.

- tes informations étaient fausses, min kjærlighet, le jour où on s'est mariés, tu as dit qu'on s'ennuierait au lit... regardes ce bordel... ça fait 6 mois, et s'est toujours Beyrouth le matin quand on se réveille!

- mmm... tu es bien grognon... ça ne t'as pas plu hier? Demanda t elle provocante.

- tu rigoles? Souffla t il, envoyant les plans voler dans un coin de leur chambre, c'était à devenir fou de plaisir...

- ça fait 6 mois... mmm... et t'en as pas marre?

- pas du tout... murmura t il sans cesser ses caresses, pour toute la vie... on avait dit...

Finalement,ils ne se levèrent pas et les plans restèrent chiffonnés!

Peu après, les enfants vinrent frapper à leur porte.

- alors, il a dit quoi, le doc?

- il a dit de fiche la paix à vos parents et d'aller ailleurs jouer aux billes avec vos crottes de nez!!! cria Martin en s'écartant un peu de sa femme.

Elle noua ses jambes autour de sa taille en murmurant doucement:

- restes encore un peu...

- oh la la! Grincheux! Ronchonna Natacha.

- Filez! Lança sa mère.

Martin, riant de les entendre partir en râlant, l'embrassa tendrement.

- grognon, grincheux? C'est ma fête aujourd'hui? Non, c'était ma fête cette nuit et j'ai adoré...

- je t'aime...

- moi aussi...

Finalement, ils se levèrent. Martin s'évertuait à aplatir les papiers pendant que sa femme se douchait. Giovanni le regardait faire avec un petit sourire sans faire de commentaires.

En sortant, elle appela l'hôpital de Venise. Gliarno avait réfléchi à la question, il donna son accord mais seulement pour deux semaines.

Les enfants eurent donc leur réponse, Giovanni, ravi autant que Natacha, accepta de les accompagner, tant pis pour le commandant Moretti!

- nous dormirons à l'hôtel à Oslo, expliqua Martin, pour qu'on aille acheter des vêtements adaptés, et on fera deux groupes, on ne prendra pas tous l'hydravion, si la météo est mauvaise, il ne faut pas qu'il soit chargé...

- comment on va faire? Alors?

- il y en a qui iront en bateau c'est plus long mais c'est joli aussi...

- bateau! S'écria Natacha en levant la main.

- toi aussi, min kjærlighet, je préférerai te savoir au chaud et au calme...

- OK...

- et puis, quand vous arriverez, j'aurai mis la maison en route, il fera chaud... bon et vous, les gars?

- tu veux combien de personne avec toi? Demanda Giovanni, moi j'aimerai bien... mais c'est toi le chef...

- moi aussi, fit Ben, mais dis nous?

- si les filles partent avec tous les bagages, on peut être trois...

- super!

- on dépose les sacs dans le bateau et on les reprend à l'arrivée...et nous, on vole léger...

- mais il fera nuit... s'inquiéta Nikita.

- oui... la nuit polaire, min kjærlighet, mon avion a un radar tu sais... et puis, il y a une certaine luminosité...

- ça va être classe! Frissonna Benjamin.

Le lendemain, ils sautèrent dans le taxi qui les attendait en bas du chemin. Martin leur avait fait prendre leur manteau le plus chaud et bien rit en le voyant. Il expliqua qu'ils fonceraient en acheter un autre dès leur arrivée à Oslo en leur montrant sur son portable qu'il y faisait – 20 en ce moment et encore plus froid à Lillesand. Les affaires qu'ils achèteraient resteraient à la maison puisqu'elles n'auraient aucune utilité ni à Regusse ni à Burano.

Durant le vol, il sentit sa femme se crisper.

- ça ne va pas? Lui demanda t il doucement.

- on a pas repris l'avion depuis... ton retour... j'ai des fantômes...

Il la serra contre lui, que pouvait il faire d'autre?

Le vol fut rapide, en deux heures ils se posaient à Oslo. Natacha crut ne jamais pouvoir mettre le nez dehors tant le vent était glacial.Effectivement, leurs petits manteaux étaient incapables de les garder au chaud. Ils sautèrent dans un taxi et Martin indiqua l'adresse d'un magasin spécialisé.

Nikita fut scandalisée par les tarifs, pas une doudoune à moins de 400 euros! Et elles pesaient une tonne chacune.

En riant, Martin expliqua que sans ça, on ne pouvait pas sortir de la maison... Il insista pour que chacun prenne des sous vêtements thermiques, des polaires, des gants, des bottes, des écharpes, des bonnets, des pantalons isolants, et bien sur, une parka digne d'un esquimau!

Il attrapa la vendeuse et lui expliqua que sa femme était enceinte de jumeaux.Elle eut l'air inquiète... Les femmes enceintes avaient généralement du mal à maintenir leur température corporelle homogène. Elle lui expliqua que sans gants ou grosses chaussettes, elle risquait plus que les autres des gelures sévères... puis, elle lui proposa une grosse écharpe en polaire épaisse... pour mettre autour du ventre comme un paréo polaire. Et insista pour que ses sorties soient courtes et jamais seule.

Martin qui n'avait pas envisagé ce problème se sentit frémir de peur. Nikita se blottit contre lui.

- si tu avais prévu de me laisser seule, c'est raté, je vais avoir besoin d'un radiateur...

- pas moyen, je t'ai amenée ici pour te coincer sous notre couette près du feu!!

- motion acceptée à l'unanimité... murmura t elle, câline.

C'est donc équipés comme des inuits qu'ils ressortirent affronter le blizzard.

- on est obligé d'aller à l'hôtel? demanda Nikita, il n'est que 14h... c'est trop tard pour y aller?

- non, réfléchit Martin, vous pouvez attraper le bateau de 14h30, et nous, si on part maintenant, on y sera pour 15h, 15h30... ça le fait, le problème c'est que souvent le vent tombe en fin d'après midi pour se déchaîner plus tard... donc là, c'est le bon moment.

Ils se dirigèrent vers leur taxi puis arrivèrent à la gare maritime, le bateau n'était pas encore à quai, bien sur, mais ils purent déposer les bagages sur un chariot et les filles partirent au petit restaurant dans la gare, une fois leurs billets achetés.

- on vous retrouve à la gare de l'île vers 18h30, ne vous en faites pas et on récupérera les bagages sur le chariot... ne te mets pas en tête de les porter, min kjærlighet.

- OK...

- oh je suis ravie de ne pas monter dans ce tacot volant!!! s'écria Natacha.

- et ben moi, je suis impatient d'y être, sourit Giovanni en l'embrassant doucement, frileuse trouillarde...

- exactement!

Ils allaient partir quand Martin remarqua la petite mine de sa femme, il revint sur ses pas et la serra dans ses bras.

- ne te fais pas de souci... souffla t il dans sa capuche, je les ramènerai entiers...

- fais attention à toi...

Se prendre dans les bras avec des doudounes polaires n'était ni simple, ni agréable, constata Nikita tandis qu'il écartait leurs écharpes pour l'embrasser.

- aller, files au chaud... min kjærlighet...

- je t'aime...

- moi aussi.

ENCEINTE DE TOI        M.A.P.L.V. tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant