Cette après midi là, Martin rentra en souriant, il venait de passer un petit moment avec Jo et un collègue de retour d'intervention. Ils avaient discuté de choses et d'autres en sirotant une bière sur le perron de la maison. Nikita n'était pas dans le salon, surpris, il monta au 1er. Il la trouva dans leur chambre provisoire, occupée à faire un sac.
- tu fais quoi, min kjærlighet?
-viens... sourit elle.
Il s'assit près d'elle.
- ça me plaît pas que tu fasses ta valise... grogna t il.
- je prépare notre sac... aux petits papillons et moi... expliqua t elle doucement, on arrive au 7eme mois... il faut qu'il soit prêt... pour partir à la maternité... pas pour te quitter....
Elle l'embrassa tendrement.
- tu n'as pas à t'inquiéter... j'ai signé pour toute la vie... je t'aime... je t'aime si fort....
- pour toute la vie, ça me va... mais pas moins! Souffla t il en répondant à ses baisers.
- je suis embêtée, du coup, on n'a pas acheté de vêtements... vu qu'on voulait attendre de savoir fille ou garçon... mais là, ça commence à devenir urgent...
- ton écho c'est après demain... si on sait toujours pas, on prendra des habits neutres... de toutes façon, eux, ils vont s'en fiche royalement de savoir comment on va les habiller!
- oui t'as raison, tant qu'ils n'auront pas froid... et puis, si ils arrivent maintenant, ils seront sûrement tout nus en couche dans des couveuses...
A cette idée, elle se remit à frissonner.
-aller, te mets pas la tête à l'envers... tu fais vraiment le maximum pour les garder au chaud...
- et toi, tu es génial...
Il l'allongea sur leur lit et l'embrassant passionnément, laissa le désir les emporter.
- j'adore les siestes italiennes... commenta Nikita.
- mmm... moi aussi.
Il se souleva d'un coude et la dévisagea:
- tu vas bien?
- mmm... oui... tellement oui...
- pas de contractions?
- hey! Qu'est ce qui t'arrive?
- tu es au 7 eme mois... c'est... c'était pas une bonne idée...
Elle le poussa sur le coté et le front contre le sien, les yeux dans ses yeux, lui sourit:
- j'ai eu deux contractions de rien du tout... j'ai adoré... et si tu pars en stress on recommence!
- c'est une menace? Tu viens de me menacer qu'on fasse l'amour??
- mmm oui... je reconnais que ça doit pas être dissuasif...
- pas du tout... mais c'est hors de question... trancha t il et se redressant, il manquerait plus qu'on déclenche l'accouchement!! tu te rends compte!
- si tu reviens pas près de moi pour un câlin, j'accouche!! ironisa t elle.
-ça, OK...
Le jour de l'échographie arriva.
Ils s'y rendirent avec leur bateau pour éviter à Nikita l'attente et les secousses du vaporetto. Ils commencèrent par la prise de sang, puis l'examen médical et partirent à l'étage de l'imagerie médicale. Avant l'échographie, le docteur avait demander une radio du bassin de la future maman. Martin s'amusa beaucoup de l'image, où on voyait, certes le bassin de sa femme, mais aussi plein de petits os apparemment tous mélangés!
En riant, ils suivirent l'infirmière vers la salle d'échographie. Sur l'écran, les bébés avaient vraiment grandis, l'un deux suçait son pouce, Martin n'en revenait pas. La croissance était normale, aucun problème à signaler.
- bon, vous voulez savoir pour les sexes, ou pas? Demanda le technicien.
- on veut savoir, répondit Martin.
- alors, voici un petit garçon... là, on voit bien le petit pénis...
Martin se pencha sur l'écran, sans rien voir... Il haussa les épaules et décida de faire confiance aux connaissances de l'opérateur.
- alors, bébé numéro deux... aller... voyons... Il est timide celui là, il s'est sauvé... attendez, voilà... celle la, pardon, c'est une petite fille!
Ils restèrent silencieux, tous émus par ces révélations.
Les résultats sanguins arrivèrent. Le docteur Gliarno les rassura: tout allait bien, il ne fallait rien changer à leurs habitudes. Nikita se tourna vers son mari toute souriante, il lui rendit son regard complice, soulagé.
- bon, à présent, passons aux choses sérieuses...
- oui?
- il va falloir qu'ils sortent ces bébés...
- et oui... soupira Nikita.
- oh lala! On n'est pas très motivée...
- je suis impatiente de les avoir dans les bras, docteur, c'est juste les heures qui vont précéder ce bonheur qui m'embêtent...
- les «heures»??? s'étrangla Martin.
- pour Natacha, j'y ai passé presque 10 heures... fit elle d'une petite voix, un peu moins pour Benjamin... alors là, deux...
- et puis... il y a la finesse de votre bassin... le passage par les voies naturelles est étroit... c'est pour cela que vos précédents accouchements ont été difficiles...
- oui... et la fracture... aussi n'a pas aidé...
- je me doute, soupira le médecin... on la voit, ici...
Martin regarda la marque plus épaisse que lui désignait le docteur, tristement.
- on n'est pas obligé de vous laisser souffrir... trancha Gliarno.
- comment ça? Interrogea Martin.
- on peut décider qu'ils naîtront par césarienne... sauf si vous êtes contre...
- je ne suis pas contre, soupira Nikita, seulement nous savons tous les deux que pour une naissance prématurée c'est impossible...
- stop! Coupa Martin, je comprends rien à ce que vous dites! Expliquez moi!
- je vous laisse en discuter tous les deux, puis vous venez me voir dans mon cabinet... sachez Mme Malket, que la médecine et les anesthésiques en particulier ont progressé en 14 ans, les cas où on n'a pas le temps de laisser agir le produit sont plus rares... vraiment, et les cicatrices vraiment discrètes... aller je vous laisse, à tout à l'heure, prenez votre temps.
Elle prit son mari par la main, ils firent quelques pas dans le parc, cela la détendit un peu.
- je suis comme Eowyn, marcher me détend...
- je m'en doute, putain 10h??? comment vous faites pour encaisser ça??? même en Amérique du sud, j'ai pas encaissé leurs horreurs 10h de suite... je serai mort!
- ça n'a rien à voir...
- quoi, tu vas me dire que les reportages racontent des conneries, que tu n'as pas mal, très mal?
- non, je vais pas dire ça... c'est la nature... tu comprends, c'est comme ça... ça n'a rien à voir avec de la torture... parce que c'est la vie... c'est merveilleux en même temps...
- ... je comprends pas, min kjærlighet, je te jure, j'essaie mais ça me rends dingue de t'imaginer en train de souffrir...
- quand ça m'est arrivé, j'étais trop jeune... trop traumatisée, j'ai pas su gérer la douleur, chaque contraction était plus horrible que la précédente... pourtant je te jure que quand j'ai senti Natacha sortir enfin, que je l'ai entendue pleurer et qu'on me l'a posée sur moi... c'était le plus beau jour de ma vie...
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ENCEINTE DE TOI M.A.P.L.V. tome 2
Roman d'amourla suite... ils se sont trouvés... maintenant, il faut tenir le coup... s'aimer assez fort.