23. Florida
« Tu m'abandonnes et c'est trop tard. »
31 Octobre 2020, 1 :30am
Marchant ou plutôt en courant vers le petit supermarché pas très loin de chez moi. Je ne salue pas le seul caissier qui est encore présent à l'intérieur de cette boutique et me dirige droit vers le rayon alcool. Sans tarder, je ne cherche pas le contenu de chaque bouteille, que je l'ai prend au hasard, seul le nom écrit dessus m'indique bien que ce sont des bouteilles de vodka.
Un pied devant l'autre, le stresse est à son comble et je suis presque à me demander si le caissier, que je vois presque tous les soirs me laissera partir aujourd'hui.
-Trente-six dollars, s'il vous plait.
Je lui tends les billets que j'ai en main tout en attrapant à présent les biens de mon cher père. Un vague bonsoir s'échappe de ma bouche par politesse en même temps que l'air frais de cette nuit déjà bien avancé me rappelle qu'il n'y a aucun lampadaire pour m'éclairer dans cette obscurité.
Alors je marche, d'un pas pressé mais un peu plus vigilante qu'il y a quelques minutes encore. A chaque seconde perdu, mon petit-frère risque de se reprendre des coups par notre géniteur. J'en aurai les larmes aux yeux si mon cœur ne battait pas aussi fort que maintenant. Et saine et sauve, je passe le pas de la porte de l'appartement, une heure du matin passé.
-Tes bouteilles de Vodka.
Je lui dis tout en les posant par terre, je ne prends même plus la peine de les mettre sur la table basse, tant elle est déjà encombrée. Ce serait dommage de la casser, puisqu'il faudra en racheter une et je devrais faire des heures supplémentaires.
Toc, toc, toc.
J'entre, lentement dans la chambre de Warren. Grâce à la lumière de la lune, j'arrive rapidement à le repérer. Ce dernier est assis, dos contre son lit, les yeux posés sur la seule fenêtre de sa chambre. Un petit carré d'à peine dix centimètres de large.
-Hey, c'est moi ! Je murmure pour ne pas l'effrayer.
Au son de ma voix, sa tête se retourne d'elle-même vers moi, d'un mouvement vif, il est debout sur ses deux pieds. Ses mouvements plus rapides les uns des autres. Je finis par l'imiter, m'approchant de lui.
-Papa n'a pas arrêté de crier que tu étais comme maman, une trainée, une salope et ensuite il a rigolé, fort en criant qu'il n'avait pas élever une pute, que tu n'étais plus sa fille après ce que tu es devenue. C'est vrai ? Il dit la vérité Flo' ?
Warren parle tellement vite que je n'ai pas le temps de tout assimiler sur le coup, mais les secondes passent et mon sourire s'efface. Et que devrais-je lui répondre, que c'est vrai. Que je me prostitue pour subvenir à nos besoins, que j'offre mon corps en échange d'une somme d'argent à des inconnus. A des hommes qui ne recherchent qu'un simple coup d'un soir.
-Eh Warren, tu sais, je t'ai dit qu'il ne fallait pas l'écouter...
-J'ai pas fait exprès, il criait, j'ai essayé Florida, j'ai essayé mais je ne pouvais pas !
Il crie, mon petit bout de chou crie à présent. Ses poings se referment dans un même geste, il marche, d'abord lentement mais la vitesse augmente pour qu'il finisse par donner un grand coup dans le mur avec son pied.
Warren retient de justesse ses mains qui se dirigent droit vers la prochaine victime, le mur. Mais j'arrive à le retenir.
Moi qui depuis plusieurs années maintenant essaye de lui donner tout l'amour possible, il est entrain de reproduire les mêmes gestes que notre géniteur. Il devient l'exemple même de notre père, notre model...
-Mon chou, doucement, calme toi. Ecoute je vais te dire quelque chose mais il ne faudrait pas que tu le répètes d'accord ?
Tout en lui disant ces quelques mots, je le berce après l'avoir pris dans mes bras. On finit tous les deux assis, sur le lit. Lui et son regard porté vers le trou qu'il a fait dans le mur et moi, lui caressant sa petite tignasse rousse.
-Flo', je viens de faire un trou dans le mur. Papa va me tuer quand il l'apprendra !
A peine sa phrase de finit, il se relève et recommence à tourner en rond dans sa chambre.
Il faudrait déjà que notre géniteur daigne se lever de son canapé un jour...
-Eh Warren. – Je murmure doucement – Tu te rappelles la fois ou j'ai fait tomber ma brosse à cheveux sur le mur. Il y a eu un trou et pourtant papa n'a rien dit. Il l'a vu, tu étais là en plus. Alors arrête de te stresser et vient me voir.
Je lui mens. De tout façon, nos vies ne sont que mensonges de nos jours. Oui, c'est vrai, la brosse a transpercé le mur qui n'est que carton. Cependant, notre père a dit bien plus de choses qu'il ne l'aurait fallu. Et bien plus de gestes que j'aurai du avoir. J'ai passé plusieurs jours dans la cave après une multitude d'injures et de coups, sans nourriture, seul l'eau des fuites des tuyaux me gardait un tant soit peu en vie. Quand je suis revenue, j'ai dit à Warren que j'étais partie avec une amie pendant quelques jours. Que ce n'était pas prévu.
Il m'a cru et j'en suis plus que contente.
Warren en sait beaucoup trop pour son âge, il comprend que son père n'est pas comme celui de ses amis. Que nous vivons dans un endroit qui n'est plus aux normes depuis des années maintenant. il comprend tout cela, mais je veux lui en cacher le plus possible jusqu'à ce qu'il atteigne un âge mur ou là, il ne vivra plus dans l'ignorance complète. Mon but premier est qu'il vive une enfance « tranquille ».
-D'accord.
Warren finit par s'assoir à mes côtés, son regard à présent encré sur le mien. Ses p'tits yeux verts me transpercent.
-Déjà, sache que si je ne suis pas là le soir c'est parce que je rends quelques services à des hommes. Rien de sexuels hein ! Je les aide à trouver de jolies cadeaux pour leurs copines, tu vois ? C'est pour ça que mes horaires ne sont pas les mêmes, des fois il y a plus de monde et d'autre non. De plus, tu sais que papa n'est plus dans son état naturel, alors ne l'écoute plus d'accord ?
A la fin de mon monologue, son visage qui était crispé se détend.
-C'est la vérité ?
-Bien sûr mon cœur.
Je lui embrasse la joue vigoureusement tout en le bordant dans son lit. il est tant qu'il dorme, demain il a école et il est déjà une heure passé.
-Bonne nuit Warren.
Maintenant, je vais devoir aller dans ma chambre, ce qui n'est pas partie gagné. J'arrive à entendre le bruit de la télé, si je me dépêche, peut être que je l'atteindrais sans être confronté à mon père.
Je suis plus qu'épuiser et parler avec lui ne me sera d'aucune aide.
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Bonsoir, bonsoir vous ! Comment ça va ?
Pour ma part plutôt bien, tout se passe bien pour l'instant et j'en suis plus que ravie.
Aujourd'hui, je vous retrouve pour le chapitre 23 de YBAT qui j'espère vous a plu.
Mon Instagram : Neiluj_Clf
Kissouilles mes étoiles et à demain pour le prochain chapitre.
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Your Body And Them [ Terminée ]
Romance"At midnight the bells ring. From your fault, my heart sounds." Dans un petit quartier non loin de Washington. L'une des plus grande boîte de nuit se trouve dans la ville la plus délabrée des États-Unis. Ce qui est donc interdit aux mineurs dans to...