21. Florida
« T'es rentré dans mon cœur, t'a fait un hold-up. »
30 Octobre 2020, 00 :00am
De Benji à Moi :
Demain, t'a soirée est rempli pour quatre heures. Bon courage !
Je réponds un vague merci à Benji, trop préoccupé par Warren qui me saute littéralement dessus à peine dans l'appartement.
-T'es enfin rentrée !
-Je t'ai tant manqué que ça, mon chou ? Lui demandais-je tout en le prenant dans mes bras pour lui claquer un bisou sur la joue.
Je n'ai même pas fini de lui claquer se baiser qu'il desserre ses bras de mon cou, les laissant pendre le long de son corps. Sa tête suit le mouvement et finit-elle aussi à regarder le sol.
Et si je ne le tenais pas à cet instant même, il se serait écraser de tout son long contre le parquet du salon.
-Que-est-ce qu'il s'est passé Warren ? Je finis par lui demander tout en le posant par terre, je me mets à genou pour être à la même hauteur que lui. Même si de ses sept ans, il fait déjà, presque ma taille définitive.
Sa réponse ne tarde pas, oh non elle est même trop rapide pour que ce soit la vérité.
-Rien Florida, rien.
Doucement, je pose la paume de ma main contre sa joue avant de lui lancer un immense sourire. Il faut qu'il comprenne que je ne le jugerai jamais et qu'il peut tout me dire. Même les choses les plus compliquées. Je serai toujours là pour lui.
-Le pack de vodka était finit, il a voulu en rechercher mais il y en avait plus. Il s'est énervé...
Avant qu'il ne puisse finir ses dires, Warren explose en larmes dans mes bras. Tout aussi lentement, je le soulève du sol pour aller le coucher.
Je m'en veux. Je m'en veux de ne pas pouvoir lui offrir la vie qu'il mérite. La vie qu'un petit garçon de sept ans devrait avoir.
Alors que j'allais me retourner après l'avoir bordé, sa frêle main m'attrape le poignet. Mes yeux s'abaissent vers son visage baigné d'eau salée.
-Tu vas ou... ?
-Je vais aller lui parler. Maintenant dors mon chou...
Mais avant que je ne finisse ce que je lui demande de faire, il me coupe dans mon élan et levant ses bras vers le ciel. Faisant de grand geste avec.
-Non, Florida, non. Il va encore te faire du mal...
-Ecoute Warren, je préfère qu'il s'attaque à moi qu'à toi. Et tu n'y changeras rien pour le coup alors endors toi, je reviens dans quelques minutes à peine.
Ce sont sur ces derniers mots que je lui reclaque un bisou sur sa joue tout en cachant en même temps le sweat que Stuart m'a donné sous le lit de mon frère, derrière des piles de cartons déchirés qui servent de répulsifs aux rats.
Les deux cents euros en main plus l'argent que j'ai gagné pendant la soirée, je comptabilise un total de quatre cents euros. Une de mes meilleures soirées depuis plusieurs semaines déjà.
Je me rends de ce pas, l'argent en main dans le salon, là où siège mon père du matin au soir. Et comme à chaque fois que je le vois, il se trouve devant la télé mais est bien plus préoccupé à boire qu'à réellement l'a regarder.
Les bouteilles des différents alcools sont éparpillés sur le sol et la première chose que je fais est de les jeter dans la poubelle de verre. Mon géniteur ne remarque ma présence que quand je suis à la dernière bouteille. Il finit par daigner lever le regard vers moi, ses yeux rouges dû aux nombreux effets de l'alcool.
-Pourquoi l'as-tu frapper ?
Je lui demande de but en blanc. Autant être franc dès le début et ne pas perdre de temps. Et puis dans tous les cas, il doit encore être dans les vapes, si ce n'est le début.
-M'as-tu ramener de l'argent ?
Il ne fait pas attention à ma demande, non pour lui le plus important c'est l'alcool, encore et toujours l'alcool. A des moments, j'ai l'impression qu'il vit pour se bourrer la gueule.
-Je t'ai posé une question, pourquoi l'as-tu frappé ?
Enfin, il ose me répondre. Mais ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.
-Je n'ai plus de vodka et ce p'tit con ne voulait pas aller m'en chercher alors je lui ai fait comprendre pourquoi il ne faut pas dire non avec moi. Enfin bref, il est ou l'argent ?
J'en serais presque choquée si je ne l'entendais pas de sa propre bouche avec ce petit regard hautain de sa part. Non, c'est définitif, notre géniteur n'est pas notre père. Comment on puisse faire ça à un de ses enfants ? Je veux bien que si l'enfant fait un grosse connerie, il peut se prendre une petite claque mais là, demander à son enfant d'aller acheter de l'alcool alors qu'il n'est que mineur, c'est inimaginable.
-Mais tu te rends compte de ce que tu es entrain de dire ? Tu demandes à un gamin de sept ans d'aller te chercher de l'alcool à la petite épicerie en dessous. Alors qu'en plus tu as encore des dizaines de bouteilles d'avances et je ne parle pas des bières là.
-Eh ! Florida, tu ne vas pas commencer à me faire la morale, je pense être assez grand pour connaitre mes envies et là, je veux de la vodka et il n'y en a plus. Alors tu vas me filer le fric et garder quarante balles pour me ramener deux bouteilles.
En même temps de m'ordonner cela, mon géniteur qui fait office de père se lève du canapé ou il était avachi pour me dominer de toute sa hauteur-bancale. Il n'arrive même pas à tenir droit surs ses deux jambes qu'il se tient au dossier du sofa derrière lui. Puis il finit par faire glisser son regard il y a quelques minutes hautain, devenu à présent vicieux le long de mon corps. Ma tenue n'arrange pas les choses, j'ai eu des rendez-vous avant de rejoindre Stuart et le sweat qu'il m'a prêté est caché dans la chambre, je n'ose même pas imaginé ce qu'il aurait pu faire en le voyant.
Alors je finis par lui donner l'argent qu'il m'a demandé tout en, en gardant un peu plus qu'il ne le faut. Mon géniteur n'y fait pas attention, son regard est de nouveau happé par la télévision. Il attrape d'une main maladroite le restant de billets que j'ai gagné cette nuit.
Je range les quelques billets restant à l'intérieur de mon soutien-gorge pour ne pas les perdre pendant que je vais lui chercher sa demande.
Avec seulement une robe aussi courte qu'un tee-shirt des plus normale, je quitte l'appartement d'une démarche rapide, plus je me dépêcherai, moins l'idée de refaire du mal à Warren lui passera par la tête. Mais alors que j'allais refermer la porte d'entrée, j'arrive à distinguer sa voix par-dessus le bruit de fond.
-Le portrait craché de sa salope de mère.
Malgré la petite voix qui me dit de ne pas penser à ce qu'a dit mon géniteur dans mon dos, je ne peux m'empêcher de me ressasser ses paroles. Mais le pire dans tout ça, est le fait que je ne peux le contredire. Ce n'est que pure vérité. Je suis une prostituée qui a quatorze ans. Je donne mon corps à des hommes ayant le triple de mon âge. Et je en compte plus le nombre de fois où j'ai couché avec un homme. Quand je suis arrivée à cent, j'ai su que c'était finit pour moi et je ne pense pas m'être trompé. D'ici quelques mois tout au plus, je vais devoir doubler mes heures et accepter des rendez-vous jusqu'à deux heures du mat voir plus. Je ne pourrais plus m'occuper de Warren comme aujourd'hui et la peur que mon géniteur s'en prenne de nouveau à lui me retourne les tripes.
J'ai aussi peur d'avouer au grand public que je suis une salope. Parce que c'est ce que je suis...comme ma mère.
Telle mère, telle fille.
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Okay... Que-est-ce que est entrain de nous faire notre petite Florida ? Et puis cette phrase là, "telle mère, telle fille." 😭Sinon comment allez vous ? Perso un peu stressé mais bon, je vais faire avec. 🙄
Mon Instagram : Neiluj_Clf
Kissouilles mes étoiles et à demain ❤️
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Your Body And Them [ Terminée ]
Storie d'amore"At midnight the bells ring. From your fault, my heart sounds." Dans un petit quartier non loin de Washington. L'une des plus grande boîte de nuit se trouve dans la ville la plus délabrée des États-Unis. Ce qui est donc interdit aux mineurs dans to...