39. Florida
« Le passé nous rattrapera toujours. »
30 Novembre 2020, 10 :00am
Assise sur le canapé du salon, Stuart est sous la douche depuis une bonne dizaine de minutes. Et dire que les hommes aiment dire que nous passons notre vie sous la douche, cette idée préconçus est remise en question depuis que je vis chez lui. Mais bon, ce n'est pas si grave que ça. Il ne me reste qu'à attendre encore une dizaine de minutes avant de préparer un petit snack. On s'est réveillé il y a une demi-heure maintenant et heureusement que nous sommes samedi, je n'ose même pas imaginé la tête de mes profs qui me verront encore absente. Enfin là n'est pas le problème, la moitié des profs manque à l'appel dans mon lycée. Et je ne parle même pas du lundi, ou professeurs et élèves manquent à l'appel.
Prête à changer de chaine de télévision, un coup à la porte m'en dissuade. Je me lève afin d'aller ouvrir la porte de cette mystérieuse personne. Stuart ne m'a pas dit que nous aurions de la visite. Après tout, peut être que ce n'est qu'un simple livreur.
La main sur la poignée, je me fais devancer d'une bonne dizaine de secondes, la porte s'ouvre rapidement, à tel point que je suis obligée de m'écarter à la même vitesse.
Les livreurs ont le droit d'avoir nos clés de nos jours ?
–T'es qui toi ?
Je reprends mes esprits face à ce timbre de voix plus qu'agressif. L'idée du livreur, je laisse tomber. Non, cette homme en face de moi, me dit quelque chose. Je suis sûr de l'avoir vu déjà quelque part. Mais où, je n'en sais strictement rien.
–Et vous ? A ce que je sache, ce n'est pas chez vous ?
Il me regarde de haut, comme personne ne l'a fait encore jusqu'à aujourd'hui. Puis je comprends, je reconnais ce regard, ses yeux perçants et se corps. Tout me revient en tête, d'un coup. Me coupant la respiration.
C'est l'un de mes clients, le seul client que je me suis obligée à ne plus jamais accepter au club. Tout me revient, sa façon de me regarder, plus perverse que les autres hommes, les multiples objets qu'il a utilisé, il n'a eu qu'une heure et pourtant, c'était les soixante minutes les plus longues de ma vie. C'était il y a quelques mois, je me rappelle ce qu'il a dit à Benji, je me rappelle le regard que mon patron m'a envoyé après son passage. J'ai failli y passer, c'est le seul homme qui est passé au-dessus des règles avec moi. J'ai dû prendre plusieurs jours avant de pouvoir revenir au club, le patron me l'avait ordonné, tant mon visage était abimé.
En soit, j'aurai pu faire avec, me recouvrir le visage avec un peu plus de fond de teint. Mais les coupures ne peuvent pas se cacher et mon père n'a pas vraiment apprécier de me voir revenir sans argent. J'ai dû prendre dans mes économies, pour lui acheter ce qu'il voulait, ses bouteilles d'alcool.
–Kate ?
Ma respiration se coupe, ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas nommé avec ce prénom. Mon visage impassible, mes mains abaissent un peu plus le tee-shirt de Stuart qui ne recouvre qu'une partie de mes jambes, une partie trop petite. Devant-lui, devant cet homme, je ne veux pas qu'il me voie avec aussi peu de tissu sur moi. C'est marrant en y pensant car il m'a vue avec encore moins de vêtements sur moi, même nue. Mais aujourd'hui, je ne me vois plus lui montrer une aussi grosse partie de mon corps. Je ne veux tout simplement plus.
–Flo'...Il se passe... Peak ?
Ma tête se tourne d'elle-même vers Stuart, comme à chaque fois qu'il m'appelle. Trop concentré à ne pas repenser à cette heure épouvantable avec lui, mes yeux s'accrochent aux siens. Désespérément, ma voix reste bloquée dans ma gorge et l'envie de me jeter à son cou pour ne plus jamais le lâcher est encore plus forte que tout le reste. Mais je ne peux pas, il faut que je garde une certaine distance entre lui et moi.
–Que-est-ce qu'elle fout chez toi ?
Sa voix est froide, il crache cette phrase comme si c'était une insulte, une insulte tout droit portée vers moi. En dehors du club, je lui aurai fait ravaler ces paroles plus que désobligeantes. Je me retourne, droite, les mains le long de mon corps.
–Et toi que-est-ce que tu viens foutre chez moi, à l'improviste en plus ?
–Stuart, elle te manipule, cette pute ne veut que ton fric !
Ses changements d'humeurs, son ton encore plus agressif, comme si c'était possible me fait trembler. L'homme bombe le torse et je remarque à cet instant là que ces yeux rouges, sa bouche légèrement ouverte et sa posture bancales me prouvent bien qu'il est sous l'emprise de la drogue. Alors mon ancien client est un drogué ?
–Ne parle pas d'elle comme ça Peak ! Tu n'as rien à faire ici, dégage avant que je ne te jette pas la fenêtre et passe-moi mes putains de clés !
Je sens sa présence derrière moi, son corps aussi proche que possible, il pose une de ses mains sur mon épaule. Presque instantanément, je me détends. Le sentir près de moi me rappelle qu'il est là, me prouve qu'il est toujours là. Et c'est l'une des meilleures sensation. Ce sentir accompagné.
–Je vois que vous êtes occupés... Je voulais juste te prévenir qu'il ne te reste plus beaucoup de temps avant qu'il ne revienne. Et je ne voudrais pas te retrouver une fois de plus à l'hôpital.
Perdu par ce qu'il vient de lui dire, je ne percute que quelques secondes après que nous sommes enfin seul dans l'appartement. Cette visite inattendue à ce que j'ai compris me fait froid dans le dos. Un terrible courant d'air à l'intérieur de moi.
–Désolé pour ça. Je ne pensais pas qu'il viendrait comme cela.
Lentement, ses bras passent autour de ma taille pour venir me tourner vers lui. En face de lui, aucun de nous n'ose bouger jusqu'à aller même respirer. En serait presque à entendre les mouches voler.
–Que-est-ce que...
Un mouvement de sa part me coupe dans mon élan. Sa tête légèrement penchée sur la droite, il se gratte la nuque avec une de ses mains. L'autre me tenant toujours près de lui. Je n'ose bouger.
–C'est mon meilleur ami. Il venait me rappeler quelque chose.
–Pourquoi il a mentionné un séjour à l'hôpital ? Stuart je ne vais pas te juger, mais parle-moi...
J'ai l'impression de l'implorer de me parler de son passage à l'hôpital, les seuls fois ou on en a parlé, il s'est refermé comme une huitre et n'a pas voulu me dire ce qu'il s'était passé.
–Après tout, tu m'as bien parlé de toi. Allez viens, je vais te montrer quelque chose.
Sa voix je casse légèrement à la fin de ses paroles. Je n'attends pas une seconde de plus et le suit. Prête à savoir pourquoi il est si réticent à enlever son tee-shirt, pourquoi il ne veut pas me parle de ce séjour. Mais en même temps, la peur s'incise en moi, peur d'en demander trop.
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Deuxième chapitre de la journée ! J'espère en tout cas qu'il vous aura plu !
Kissouilles mes étoiles et à tout de suite.
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Your Body And Them [ Terminée ]
Romantizm"At midnight the bells ring. From your fault, my heart sounds." Dans un petit quartier non loin de Washington. L'une des plus grande boîte de nuit se trouve dans la ville la plus délabrée des États-Unis. Ce qui est donc interdit aux mineurs dans to...